2014-08-11
De
retour de vacances, je reprends mon journal d’écoute.
Back from a summer holiday, and back to my listening diary.
Un
duo d’improvisation étonnant et sympathique. Matthias Bauer à la contrebasse
(surtout) et à la voix. Maria Lucchese à une pléthore d’instruments, dont la
theremin, le dulcimer, le didjeridoo et la voix. Douze pièces, la plupart
courtes, et chacune propose une instrumentation différente. Borborygmes et
babillements, theremin lancinante, interventions percussives. C’est amusant et
bien senti, léger somme toute.
A surprising improvising duo. Matthias Bauer on doublebass (mostly) and
voice. Maria Lucchese on a row of instruments, among them theremin, zither,
didjeridoo, and voice. Twelve pieces, most of them short, each one featuring a
different instrumentation. Vocal grumbles and jibber-jabber, heady theremin,
percussive interventions. Fun, convincing, lighthearted music.
Enfin,
Lawrence English en grande forme, de retour avec son premier vrai album depuis
l’excellent The Peregrine (2011). L’album se
décompose en deux suites (cinq et trois mouvements) proposant une immersion
totale dans un univers sonore complexe, à la fois dense et poreux, où chaque
son ou presque renvoie à autre chose. Lieu de réflexion où l’esprit s’égare ici
pour mieux se recentrer là. Moins frappant que The
Peregrine, mais réussi, beau et très habile. Paru en vinyle, CD et
téléchargement. [Ci-dessous: Écoutez tout l’album sur soundcloud.]
Finally, Lawrence English is back in great shape with his first true
solo album since the excellent The
Peregrine (2011). Wilderness of Mirrors consists in two suites (respectively five and three movements) of fully
immersive music. This is a complexe soundworld, both dense and porous, where
near each sound refers to another sound. A place of reflection where the mind
wanders here to better refocus there. Less striking that The
Peregrine, but a succesful, beautiful, and highly skillful
record. Available on LP, CD and as a download. [Below: Stream the whole
album via soundcloud.]
J’avais
entendu des trucs de John Chantler auparavant, mais je ne me suis jamais
vraiment intéressé à lui. Or, Even Clean Hands Damage
the Work, un vinyle frais paru chez Room40, a su capté mon
attention. Chantler est un spécialiste des synthétiseurs modulaires. Ces cinq
compositions amalgamées en deux suites font usage, entre autres de systèmes
Serge et Buchla 200. Travail minutieux sur une palette sonore somme toute
large, mais dévoilée segment par segment. “November” est faite de notes de
synthé “ordinaires”, combinées en une composition minimale mais évolutive. À
l’opposé, “The Knight Firth” consiste en bruits évoquant le claquement des
vagues sur la coque d’un bateau. D’un bout à l’autre de ce spectre, la musique
interroge notre perception sans l’aliéner.
I had heard some things by John Chantler in the past, but I can’t say
he had grabbed my attention until now. Even Clean Hands Damage the Work is out now on LP and as a
download on Room40. Chantler is specialized in vintage modular synths. His five
compositions (amalgamated into two side-long suites) make use of Serge and
Buchla 200 systems, among others. Minute work on a rather large sound palette,
though said palette is revealed one segment at a time. “November” consists of
“regular” synth tones arranged in a minimal yet evolutive composition. At the
other end of the album, “The Knight Firth” consists of sounds evoking the
clapping of water on the hull of a boat. Across this spectrum, the music
questions our perception without alienating it.
DAVID
GOUDREAULT / La faute au silence (Vega)
Avec
ce disque, je me retrouve complètement hors de ma zone de confort, mais c’est
une faveur accordée à un ami. Je ne connais rien de l’art du slam – et
particulièrement du slam dans sa forme grand public. Mais David Goudreault est
sherbrookois – la ville qui sera toujours MA ville – et sur ce disque il est
épaulé par une équipe musicale sherbrookoise, soit Gaëlle et JP Dalpé, deux
auteurs-compositeurs-interprètes de talent. Goudreault a une voix grave, suave,
ce qui adoucit son propos souvent mordant. Ses textes flottent d’une
allitération et d’une assonnance à l’autre, au fil d’un vocabulaire riche.
Goudreault est un artiste engagé, mais plus il souligne son propos, moins ses
textes me paraissent réussis (“Sac’ ton camps” et “Tartare” me déplaisent
particulièrement). Musicalement, La faute au silence
propose une belle palette de styles et d’instrumentation, ce qui apporte une
diversité que la voix, elle, ne saurait assurer (slam oblige). “Juste de la
poésie”, une collaboration avec Grand Corps Malade, s’avère prévisible, mais
l’autre duo du disque, “La voie du milieu” avec Kim Thuy, est lui fort réussi. La faute au silence ne me convertira pas au slam, mais c’est
un disque agréable, conséquent et très bien produit.
This record takes completely out of my comfort zone – it’s a favour
granted to a friend. I know nothing about the art of slam poetry – especially
in its more widely-accepted form. But David Goudreault is from Sherbrooke – the
city I will always keeping calling home + and on this record he is backed by a
Sherbrooke-based musical team, namely Gaëlle and JP Dalpé, two talented
singers-songwriters. Goudreault has a low, suave voice that softens up his
often sharp-edged lines. His lyrics (all in French) flow from alliteration to
assonance, running through an extensive vocabulary. Goudreault is strong on
social commentary, but the more he makes his positions clear, the less
interesting his texts become – he’s better when he’s not hammering his point
home. Musically, the album features a fine range of styles and
instrumentations, which brings a level of diversity that his voice couldn’t
ensure. There’s a duo with Grand Corps Malade, “Juste de la poésie”, that turns
out to be quite predictable, but the other duo on the album, “La voie du
milieu” with Kim Thuy, is very interesting. La faute au silence will not convert me to
slam, but it’s an enjoyable disc, consequential, and very well produced.
No comments:
Post a Comment