2014-06-25
Je commence à croire que tout groupe
d’improvisation qui inclut Ernesto et Guilherme Rodrigues ne saurait me
déplaire. Alba est une session de juin 2012.
Instruments en présence (dans l’ordre ci-dessus): alto, trompette, violoncelle
et ordinateur. Chimie parfaite, des grains sonores qui se rencontrent, se
fusionnent brièvement puis s’éloignent. Un jeu fin, subtile, soutenu, sans
grande cassure entre l’acoustique et l’électronique (le travail de Guerreiro
est remarquable). Quatre pièces de 10 à 16 minutes, quatre moments forts.
I’m starting to think that no
free improvisation group that includes Ernesto and Guilherme Rodrigues could
displease me. Alba is a session from June 2012. The instrumentation
(in the order above) is: viola, trumpet, cello, and computer. Perfect
chemistry, sonic molecules meet, briefly fuse, then go their own ways. Fine,
subtle, sustained playing, and there’s no real dichotomy between acoustics and
electronics (Guerreiro’s work is remarkable). Four 10-to-16-minute pieces, four
highlights.
Enfants qui hurlent, grondements
insensés, monstruosités sans nom – Homo Animalis
est une maison hantée de 160 minutes. Ce disque double est extrêmement lourd à
supporter, mais il est si bien conçu, si cohérent, qu’on se laisse envoûter par
cet humanimalisme. Oui, “humanimalisme”: le mot est de Dave Phillips et il
s’agit d’un concept philosophico-anthropologique qui imagine l’humain comme
être de pure émotion. L’album recueille des œuvres publiées dans des tirages
très limitées et retravaillées depuis. C’est d’une force incroyable, inexorable
et, oui, insupportable, particulièrement “So... what?”, une violente chicane de
famille accompagnée de ce qui semble être des coups de mailloche sur les cordes
d’un piano. [CI-dessous: Cette page contient un module permettant d’écouter
des extraits de l’album.]
Children screaming, impossible
shouts, unnammable monstrosities – Homo Animalis is a
160-minute haunted house ride. This double CD set is extremely hard to bear,
but it is so well designed, so coherent, that you can’t help but fall under the
spell of its humanimalism. Yes, “humanimalism” – Dave Phillips’ word, a
philosophical/anthropological concept that imagines humans as purely emotional
beings. The album culls pieces previously available on very limited releases
and reworked since. It is incredible, inexorably, and unbearably powerful ¬
especially in “So... what?”, a violent 15-minute family argument accompanied by
hammer-like hits on piano strings. [Below: This page sports an applet that
will let you listen to excerpts of the album.]
Superior Viaduct poursuit son programme
de réédition sur vinyle des premiers albums de Brigitte Fontaine avec son
troisième opus, éponyme, paru en 1972. Plus fou que Brigitte
Fontaine est... folle et tout aussi expérimental que Comme à la radio, Brigitte Fontaine
fait appel à la poésie, au collage sonore, au free jazz et au délire. Areski
Balkacem figure au rang des collaborateurs et, en fait, cet album a tous les
attributs des meilleurs disques du tandem Areski-Fontaine. Brigitte sussure
(“Eros”), crie à tue-tête (“Où vas-tu petit garçon”), s’indigne (“Pour le
patron”) et, de temps en temps, elle chante aussi. N’approchez pas ce disque
comme un album de chansons (comme l’était Brigitte Fontaine est...
folle), mais plutôt comme une œuvre collage bien (dés)équilibrée, au
même titre que Vous et nous. (N.B. Je n’ai pas
vu le vinyle, je n’ai reçu que des fichiers mp3.)
Sueprior Viaduct continues with
its Brigitte Fontaine reissue program on LP with her third official album, the
eponymous LP from 1972. Crazier than Brigitte Fontaine est... folle, and just as experimental as Comme à la radio, Brigitte Fontaine calls upon poetry, sound
collage, free jazz, and delirium. Areski Belkacem is on board and, in fact,
this album has all the elements found on the Areski-Fontaine duo’s best
records. Brigitte charms (“Eros”), screams (“Où vas-tu petit garçon?”), is
outraged (“Pour le patron”), and once in a while she also sings. Don’t approach
this one as an album of songs (like Brigitte Fontaine est... folle was), but rather like a well (un)balanced collage work, as is Vous
et nous. (Note: I haven’t seen the actual vinyl release,
all I got was mp3 files.)
No comments:
Post a Comment