2014-06-03
Un
disque au son plus rêche, plus guttural, que Lisboa
chroniqué hier. Instrumentation (dans l’ordre ci-dessus): saxo alto/clarinette
contrebasse, alto, contrebasse, percussions. Beaucoup de multiphonies chez les
anches, de grincements appuyés des cordes, de frottements de peaux. Des
improvisations parfois très abstraites, éthérées, mais la sixième partie, tout
particulièrement, a quelque chose de fortement animalier, comme une jungle
inquiétante, menaçante au possible.
This record sounds more coarse
than Lisboa reviewed yesterday. The instrumentation (in
the order above) is: alto sax/contrabass clarinet, viola, doublebass,
percussion. Lots of multiphonics from the reeds, heavy grating from the
strings, skin rubbing. These improvisations can be highly abstract and etheral
at times, but elsewhere, and especially in Part 6, the music gains a strong
animal quality, like a weird, menacing jungle.
Ce
disque est une collaboration entre deux jeunes étiquettes françaises qui me
font flipper fort. Hippie Diktat est un power trio saxo
baryton/guitare/batterie qui mélange skronk, rock psychédélique et doom.
L’album est court (31 minutes) mais puissant à l’os et très convaincant. Ça me
fait penser à Guapo, à Kruzenshtern i Parohod et à Seven That Spells, tout en
même temps. Antoine Viard est monstrueux au saxo. Recommandé. [Ci-dessous:
Deux des cinq morceaux de l’album sont en écoute libre sur bandcamp.]
This record is a collaboration
between two young French labels that regularly get me all excited. Hippie
Diktat is a power trio with baritone sax, guitar and drums. They blend skronk,
psychedelic rock, and doom. Their album is short (31 minutes) but it packs a
serious, convincing punch. I’m thinking of Guapo, Kruzenshtern i Parohod, and
Seven That Spells all rolled into one. Antoine Viard is a monster on baritone
sax. Recommended. [Below: Two of the album’s five tracks are streaming on
bandcamp.]
Bien
oui, Satoko Fujii et Natsuki Tamura publient en paires (dans le cas de Tamura,
c’est un nouveau Gato Libre, chroniqué hier). Au centre de ce disque: “Shiki”,
une composition de 36 minutes, complexe et multiforme, avec beaucoup
d’improvisations dirigées (Fujii ne joue pas de piano dans cette pièce, elle
dirige). C’est loi d’être son œuvre la plus accessible; j’aurai besoin de
quelques écoutes pour en sonder les profondeurs. C’est ce qui explique les deux
pièces retenues en complément de programme: l’élégiaque “Gen Himmel” dédiée au
défunt Norikatsu Koreyasu et réarrangée pour l’orchestre (on en avait déjà une
version piano solo) et une pièce de Tamura, “Bi Ga Do Da”, cabotine et pesante,
l’antithèse de tout le reste. C’est le yin et le yang, mes amis.
Yes, Satoko Fujii and Natsuki
Tamura release records in pairs (in Tamura’s case it was a new Gato Libre CD,
reviewed yesterday). The core of this album is the 36-minute “Shiki”, a complex
and multi-form piece that includes lots of conducted improvisations (Fujii is
not playing piano on this one, she’s conducting). This is far from being her
easiest work; I’ll need a few more listens to really dig into it. That explains
the other two pieces on the album: the elegiac “Gen Himmel” dedicated to the
late Norikatsu Koreyasu, here rearranged for orchestra (we already had a solo
piano version), and the Tamura-penned “Bi Ga Do Da”, clownesque and
heavy-handed, the complete opposite of the rest of the album. Yin and Yang,
friends.
Amusant
sous-projet de Ruins (à l’époque Tatsuya Yoshida et Atsushi Tsuyama) avec
Seiichi Yamamoto (ex-Boredoms) au synthé. Paru en 2006 (ça fait partie de mes
achats au FIMAV 2014). Parties écrites, c’est évident, mais surtout de l’impro
très vive, avec du travail de post-production à la fin de “where?” et sur “here”.
Énergisant au début, un peu lassant au centre, déroutant avec la post-prod en
finale.
Entertaining side project of
Ruins (at the time Tatsuya Yoshida and Atsushi Tsuyama) with ex-Boredoms
Seiichi Yamamoto on synth. Released in 2006 (part of my FIMAV 2014 haul).
Obviously written-down bits, but mostly high-energy avant-rock improvisation,
with some “creative” post-production editing at the end “where?” and on “Here.”
Energizing at the start, a bit tiresome in the middle, and a confusing finale.
J’ai
de l’intérêt pour Peter Murphy, mais j’ai peu suivi sa carrière, surtout ces
dernières années. Or, on m’a offert un promo numérique de ce nouveau disque
tout frais paru, alors j’ai dit pourquoi pas? Agréablement surpris à première
écoute: l’homme (dois-je mentionner Bauhaus) a encore des dents, pour mordre
plus que pour sourire. “Hang Up” a assez de la gueule pour quatre ou cinq
chansons – et c’est une bonne chose, parce qu’elles ne sont pas toutes bonnes
comme celle là. Les chansons plus “dancefloor-friendly” (comme “I Am My Own
Name”) ne sont pas convaincantes, mais l’album développe une belle ambiance
sombre, les guitares sont bien appuyées, les électroniques judicieuses ici et
là. L’intérêt est variable, et Murphy tombent parfois dans l’auto-caricature,
mais les chansons solides (“Hang Up”, la très rétro “Low Tar Stars”, “The Ghost
of Shokan Lake”, “Lion”) valent le détour. Et la voix demeure puissante. [CI-dessous:
Vidéoclip de “Hang Up”.]
I’m interested in Peter Murphy,
but I haven’t followed his career much, especially in this decade. But HIM
Media offered me a digital promo so I said why not. I’m enjoyably surprised on
first listen: the man (do I need to mention Bauhaus) still has teeth, and he
uses them to bite more than to smile. “Hang Up” has enough torque for four of
five songs – a good thing considering that all songs are not up to that level.
The more dancefloor-friendly tracks (like “I Am My Own Name”) are not quite
convincing, but the album develops a fine dark atmosphere, guitars are
well-assured and dominant, and electronics are generally put to good use.
Interest varies, and Murphy is guilty of self-caricature at times, but the
stronger songs (“Hang Up,” the retro-sounding “Low Tar Stars,” “The Ghost of
Shokan Lake,” “Lion”) are worth the price of admission, me thinks. [Below:
Official music video for “Hang Up.”]
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