Journal d'écoute / Listening Diary
2014-06-02
La grande communicatrice Hélène Prévost,
qui fut longtemps la figure de proue des musiques actuelles à Radio-Canada,
vient de publier son tout premier album solo. À la plage
n’a rien d’estival: c’est le résultat d’un travail de recherche sur les sons,
leurs relations mécaniques et poétiques. Dix plages allant de deux à dix
minutes, chacune développant un univers sonore différent mais interrelié aux
autres. Bruits désincarnés – chuintements, tappements, grondements –
échantillons d’instruments (guitare, en particulier), fragments de voix. Nous
sommes dans le hörspiel abstrait, l’art sonore qui présente, qui dit, laissant
à l’auditeur le soin d’en tirer une narration, une évocation. Écoute exigeante,
donc, mais qui donne beaucoup en retour.
[Ci-dessous: Quelques extraits en écoute sur bandcamp.]
The great communicator Hélène
Prévost, who was for a long time the lead new music presenter at Canada’s
francophone state radio, just released her debut solo album. There is nothing
summer-like about À la plage – “At the beach”, but it
is actually a play on the French word “plage”, which also means “track” – it is
the result of serious research on sounds and their mechanical and poetical
interrelations. Ten tracks ranging from two to ten minutes, and each track has
its own soundworld, though these soundworlds are all related. Disembodied
sounds – rumbles, tweets, taps – sampled instruments (especially a guitar),
fragments of conversations. This is abstract hörspiel, sound art that presents,
that says, and then listeners draw their own narration or evocation from it.
It’s a demanding listen, no doubt, but a rewarding one. [Below: A few tracks are streamable on
bandcamp.]
CYRIL BONDI, D’INCISE, ERNESTO RODRIGUES, GUILERME RODRIGUES & LISA
ULLEN / Lisboa (Creative Sources)
Peu avant le FIMAV, j’ai reçu
TRENTE-TROIS nouveautés de l’étiquette portugaise Creative Sources. Je commence
à les écouter aujourd’hui, probablement au rythme d’un par jour. Et quelle
belle manière de commencer cette tâche qu’avec Lisboa,
un disque court (36 minutes) proposant cinq improvisations entre quatre
musiciens que j’admire beaucoup (les Rodrigues père et fils à l’alto et au
violoncelle; les bidouilleurs d’objets et de circuits Cyril Bondi et d’incise,
qui forment ensemble le duo Diatribes) et une pianiste que je découvre, Lisa
Ullen. Des improvisations très délicates qui s’écoutent plus comme des univers
sonores que comme des pièces ayant un début, un développement et une fin. Un
travail d’écoute à couper le souffle.
A few days before FIMAV, I received
THIRTY-THREE new releases from Portuguese label Creative Sources. I’m starting
to listen to them today, and I will probably proceed at the rate of one a day.
And what fine way to start this task than to start with Lisboa,
a short (36 minutes) CD featuring five free improvisations by four musicians I
admire (the Rodrigues’s father and son, respectively on viola and cello;
objects handlers Cyril Bondi and d’incise, who also form the duo Diatribes),
and Lisa Ullen, a pianist I’m hearing for the first time. Highly delicate
improvisations that appear to more like soundworlds of their own than pieces
with a beginning, development, and conclusion. These players exhibit astounding
listening skills.
Deuxième album de Reliq, projet
secondaire de Serph, électroniciste japonais à l’identité inconnue. J’avais
bien aimé Minority Report (2011), mais ce second
opus, plus long (68 minutes), offre moins. Les rythmes hachurés, les mélodies
naïves – tout cela, on connaît. Mais cette fois, c’est trop frénétique, ça s’en
va trop dans tous les sens, et c’est trop long. Bref, ce qui m’amusait dans le
premier disque m’agace dans le second.
Second album by Reliq, a
side-project of Serph, a Japanese electronica artist whose true identity
remains a mystery. I like Minority Report (2011) but this second
opus delivers less in a longer format (68 minutes). The off-kilter beats and
naive melodies are known quantities, but this things get too frenetic and run
in too many directions at once, and run for too long. In other words, what
entertained me on the first record is now irritating me.
Le groupe qui ne devait plus être est
toujours! Natsuki Tamura avait annoncé la fin de Gato Libre après le décès
inattendu du contrebassiste Norikatsu Koreyasu. Or, finalement, le groupe a
honoré quelques engagements en trio plus invités, jusqu’à tomber sur la
tromboniste Yasuko Kaneko. Le quatuor change donc d’instrumentation (trompette,
trombone, guitare acoustique, accordéon), et la présence de Kaneko ouvre des possibilités
tout en maintenant en partie la rondeur du son de Koreyasu. J’aime ce nouveau
disque, différent mais en même temps instantanément identifiable comme étant
Gato Libre. L’écriture de Tamura, mélange de langueur, de mélancolie et de
mystère félin, maintient le cap. Moments forts: “DuDu” et “Mouse”.
The band that wasn’t supposed to
be anymore still is! Natsuki Tamura had announced the disbanding of Gato Libre
following the unexpected death of bassist Norikatsu Koreyasu. However, the band
honored a few engagements in trio format plus guests, until they played with
trombonist Yasuko Kaneka, to whom them offered a full-time position. So the
quartet’s instrumentation is now trumpet, trombone, acoustic guitar, and
accordion, and Kaneko’s presence opens new possibilities while keeping some of
Koreyasu’s roundness alive. I like this new record; it is different yet
instantly recognizable as Gato Libre. Tamura’s writing, a blend of languor,
melancholia, and feline mystery, holds true. Highlights: “Dudu” and “Mouse.”
Merci de ton commentaire François. Pour ton info la guitare est celle d'Éric Normand enr à Oboro et fragmentėe.
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