Journal d'écoute / Listening Diary
2014-03-14
Karsten Lipp (guitariste du merveilleux Actis Band de
Carlo Actis Dato) vient de publier un disque en quatuor avec Dan Kinzelman au
saxo ténor, Alfonso Santimone au Fender Rhodes et Jonas Burgwinkel à la
batterie. Des compos surtout courtes, punchées, dans un jazz aux tendances à la
fois italiennes et suisses. Ça tape parfois fort comme le rock et ça a parfois
la folie de l’Actis Band. Sympa.
Karsten Lipp (who used to play guitar in Carlo
Actis Dato’s wonderful Actif Band) just released a CD where a leads a quartet
consisting of himself, Dan Kinzelman on tenor sax, Alfonso Santimone on Fender
Rhodes, and Jonas Burgwinkel on drums. Mostly short and punchy compositions in
a modern jazz vein that blends Italian and Swiss tendencies. The music rocks
hard at times, and it bears the zaniness of the Actis Band. Fun stuff.
J’ai essayé, honnêtement, mais après 35 minutes j’ai
abandonné, à bout de patience (et je peux être très patient). Borderline est un
collage lo-fi de 77 minutes où les moments embarassants s’enchaînent. Bruits d’éructation
au micro, séance de karaoke sur une chanson de Madonna, rapprochements spécieux,
manipulations sans grande originalité – bref, c’est n’importe quoi.
I tried, honestly, but I had to give up 35 minutes
in – I was out of patience (and I’m very patient when it comes to experimental
music). Borderline is a 77-minute lo-fi collage where
embarrassing moments succeed to more embarrassing moments. Like making burping
sounds in a microphone, or a karaoke session on a Madonna hit song, specious
associations, and uninspired sound manipulations. It just doesn’t cut it for
me.
Ah, belle manière de se rincer les oreilles. Et c’est
amusant de se rappeler qu’à une certaine époque (disons au début des années
2000), tout opposait Tetuzi Akiyama (maître de la scène onkyo, pour qui rien n’était
jamais assez silencieux) et Anla Courtis (alors membre du groupe psyché-bruitiste
Reynols). Or, les voici ensemble, dans quatre duos de guitares acoustiques enregistrés
en studio en 2008 et frais parus chez Public Eyesore. Des pièces pensives,
mesurées, à rapprocher du récent duo entre Akiyama et Jeff Gburek. Les cordes égrennent
les secondes, les secondes font résonner les cordes.
What a nice way to clean out my ears after the
previous record. And we should remember that at one point (say, in the early
2000s), Tetuzi Akiyama and Anla Courtis were evolving in opposite worlds – the
Japanese guitarist a master of the onkyo scene, for whom nothing was ever quiet
enough, the Argentinian guitar a member of the psych-noise band Reynols. Yet,
here they are, together, in a set of four acoustic guitar duets recorded in
studio in 2008 and just out on Public Eyesore. Reflective, thoughtful pieces
reminiscent of Akiyama’s recent duo CD with Jeff Gburek. Strings chime in the
passage of seconds, passing seconds make strings resonate.
SONNY SIMMONS, DELPHINE LATIL & THOMAS BELLIER / Beyond the
Planets (Improvising Beings)
L’étiquette française Improvising Beings a publié l’an
dernier ce CD double de Sonny Simmons. Celui-ci propose deux sessions différentes:
l’une avec la harpiste Delphine Latil, l’autre avec le guitariste Thomas
Bellier. Un disque chacun, et dans chaque cas, le partenaire de Simmons a droit
à une pièce solo. Dans les deux cas aussi, Simmons joue surtout du cor anglais.
Avec Latil, ça donne une musique gracieuse, très mélodique, aux accents
baroques étonnants. Avec Bellier, on est dans quelque chose de plus rythmique,
saccadé, mais mélodique aussi – on frôle parfois la chanson rock instantanée.
Or, le disque avec Bellier a plusieurs longueurs, comme si le style du
guitariste manquait de polyvalence.
The French label Improvising Beings
released last year a 2-CD set by Sonny Simmons, featuring two separate
sessions: one with harpist Delphine Latil, the other with guitarist Thomas
Bellier. One disc each, and in boths cases Simmons’ partner gets a solo feature.
In both cases too, Simmons mostly plays the cor anglais (a twin-reed instrument
of the oboe family). With Latil, the music is graceful, melodious, with
surprising Early Music overtones. with Bellier, we’re into something a lot more
rhythmical, jagged, but melodious too, occasionally getting close to an instant
rock song format. However, the Bellier disc repeats itself, the guitarist’s
style lacking in versatility.
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