2014-02-26
RUSS YOUNG / Common Pond
(Russ Young)
Je n’ai pas l’habitude de faire ça (et je ne la
prendrai pas), mais j’ai accepté de chroniquer ce démo de Russ Young. Common Pond propose une vision musicale
pleinement formée, une approche soignée de la musique ambiante expérimentale.
Des pièces courtes qui ont de la profondeur, une belle richesse côté palette
sonore, des textures variées, et surtout un solide sens de la superposition. Je
vois très bien ce disque avec sa place chez une étiquette comme Room40 ou 12k. Désolé
de vous parler de quelque chose sur lequel vous ne pouvez pas mettre la main;
j’en diffuserai un ou deux extraits à Délire actuel prochainement.
I don’t usually
do that (and I won’t), but I accepted to review this demo by Russ Young. Common
Pond puts forth a fully-formed artistic
vision, a sleek approach of experimental ambient music. Short pieces with
depth, richness in the sound palette, varied textures, and most of all a strong
sense of overlaying. I could easily see this record at home on a label like
Room40 or 12k. Sorry to write about something you can’t get your hands on yet,
but I’ll broadcast a track or two on Délire actuel soon.
J’ai, comment dire, “résisté” à la
chanteuse-guitariste allemande Margaret Kammerer jusqu’à ce jour. Or, Why Is The Sea So Blue a eu raison de
moi. Ce tour de chant est fort réussi. Kammerer ne figurera problablement
jamais sur la liste de mes chanteuses préférées (quelque chose dans son grain
m’irrite), mais le travail de composition et d’arrangement de ces nouvelles
chansons m’épate. Kammerer y met en musique des poèmes de Cummings et
Coleridge, entre autres, mais aussi des paroles de chansons très connues (“My
Foolish Heart,” “Everytime We Say Goodbye” de Cole Porter) pour lesquelles elle
a écrit de nouvelles musiques. C’est très intéressant. Elle est aussi bien
entourée: Christof Kurzmann (mais uniquement aux choeurs et au saxo; pas
d’électroniques), Axel Dörner, Burkhard Stangl et Werner Dafeldecker (les deux
derniers de Polwechsel). Plus convaincant que les albums du groupe The Magic
I.D. (dont font partie Kammerer et Kurzmann). [Ci-dessous: Vidéo officielle pour la pièce
titre, texte et musique de Kammerer.]
How can I say
this... until now, I had “resisted” to German singer/guitarist Margaret
Kammerer. But Why Is The Sea So Blue is winning me over. This song cycle is just too good to resist. I will
probably never include Kammerer in my top female vocalists – something about
her timbre irritates me – but the composition and arrangement work in these new
songs is stunning. Kammerer turned poems by Cumming and Coleridge (among others)
into songs, and lyrics from well-known songs (“My Foolish Heart,” Cole Porter’s
“Everytime We Say Goodbye”) into brand new songs. Very interesting approach.
And she is well surrounded: Christof Kurzmann (on back vocals and saxophone
only; no electronics), Axel Dörner, Polwechsel’s Burkhard Stangl and Werner
Dafeldecker. More convincing than the albums by Kammerer and Kurzmann’s band
The Magic I.D. [Below: Official promo
video for the title track, lyrics and music by Kammerer.]
Je me souviens d’un album du projet Unununium de
Michael Thieke qui remonte à 2004, et il s’agissait d’un quartet. Cette fois,
bam!, le groupe a presque doublé de volume. À Thieke (clarinette), Luca
Venitucci (accordéon), Derek Shiley (basse) et Eric Schaefer (batterie)
s’ajoutent Martin Siewert (guitare), Christian Weber (basse) et Steve Heather
(batterie). Ce à quoi il faut ajouter des enregistrements de terrain réalisés
par Thieke et intégrés aux improvisations collectives et aux compositions.
Cette musique s’installe autant dans les field recordings que l’inverse, ce qui
tisse une ambiance captivante. J’aime beaucoup.
I remember a CD
from 2004 by Michael Thieke’s Unununium project, and it was a quartet
recording. This time, bam!, the band has almost doubled in size. To Thieke
(clarinet), Luca Venitucci (accordion), Derek Shiley (bass) and Eric Schaefer
(drums) are added Martin Siewert (guitar), Christian Weber (bass) and Steven
Heather (drums). AND you need to factor in Thieke’s field recordings which are
integrated to the collective improvisations and his own compositions. Music and
field recordings play off each other, weaving a captivating soundworld. I like
this a lot.
ARESKI-FONTAINE / Le Bonheur
(Saravah)
Jeté par terre par les deux premiers “vrais” albums de
Brigitte Fontaine (récemment réédités chez Superior Viaduct), je poursuis mon
exploration de ce merveilleux ovni de la chanson française par un détour dans
sa discographie en duo avec son comparse et compagnon de vie Areski Belkacem. Le Bonheur (1975) n’est pas un disque facile.
S’y entremêlent chansons cocasses, contes tordus, ballades sulfureuses et bouts
de théâtre absurde, le tout dans un mode très lo-fi. Attachant, déjanté, mais
un peu frustrant à l’écoute.
Knocked over by
Brigitte Fontaine’s first two “real” LPs (recently reissued on Superior
Viaduct), I decided to push further my investigations in this wonderful French
chanson UFO with a slight detour through her discography with partner in art
and life Areski Belkacem. Le Bonheur (1975) is not an easy listen. It’s a pile-up of funny songs, twisted
tales, torrid ballads, and bits of absurdist theatre, all executed in lo-fi
fashion. Endearing, off-kilter, but a bit frustrating, and French-deaf
listeners will probably have a hard time with this one.
Vous et nous
(1977) est fort supérieur au Bonheur...
et plus généreux, puisqu’il s’agit d’un album double. Le côté théâtral est
essentiellement mis de côté et les chansons sont plus étoffées (avec des
électroniques abstraites ici et là). Surtout, les textes sont savoureux, ainsi
que les harmonies vocales. On s’amuse encore beaucoup, et sous l’apparente
douceur et la quiétude, c’est souvent grinçant. [Ci-dessous: “Cher”.]
Vous et nous
(1977) is much better than Le Bonheur...
more generous too, as it was a double LP. The theatrical aspect of the duo’s
concerts has been left off this album (save a couple of very short bits).
Mostly the lyrics (all in French) are extremely rich, and there’s some great
vocal harmonies too. It’s a fun record, and a scathering one too under its
quiet and folky disguise. [Below:
“Cher.”]
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