2014-02-05
Sauf exception, je critique les
disques que je reçois à peu près sur la base du premier arrivé, premier servi.
Mais quelques artistes ont droit au traitement “fast track”. Peter Hammill en
est un (on l’a vu hier). Chris Campbell en est un autre. Ce jeune et
sympathique compositeur américain en est à son troisième disque chez Innova. Sa
musique est un hybride de musique électroacoustique et de post-classique. Un
cycle musical de trente-trois minutes auquel ont participé de nombreux
musiciens (cordes, voix, percussions, guitares), dont les parties sont
mélangées à des pistes de claviers (de Campbell) et des ambiances sonores.
L’ensemble est délicat, ambiant même, mais on se laisse surprendre par des pics
d’énergie ici et là. Dans chacun de ses disques, Campbell s’avère audacieux
mais réfléchi, ce qui, pour moi, est la plus grande forme de sagesse. [Ci-dessous: “Lord Byron”.]
In most cases, I review the albums I’m sent on a first come, first
served basis. However, some artists get the “fast track” treatment. Peter
Hammill is one of them (we saw that yesterday), and Chris Campbell too. This
young American composer just released his third album for Innova. His music is
a hybrid of electroacoustic and post-classical composition. Things You Already Know is a 33-minute cycle that involved the participation of several
musicians (strings, voices, percussion, guitars), whose parts are mixed with
keyboard tracks (Campbell) and soundscapes. The album as a whole is a delicate,
almost ambient affair, but individual tracks can be quite energetic and busy.
Campbell is both bold and thoughtful, and in my book, that is the highest form
of wisdom. [Below: “Lord Byron.”]
Le guitariste norvégien Kim Myhr en
studio, seul avec une 12 cordes acoustique. Six morceaux qui m’apparaissent
composés, allant du strumming implacable de “Weaving into Choir“ jusqu’au
doigté délicat de “Harbour Me.” Un récital intime dans lequel Myrh applique des
techniques et des idées novatrices sans jamais en faire le centre d’intérêt,
ces éléments jouant le rôle d’adjuvants de sa musique. [Ci-dessous: “Harbour
Me”.]
Norwegian guitarist Kim Myhr in the studio, alone with a 12-string
acoustic guitar. Six pieces that seem composed to me, ranging from the
implacable strumming of “Weaving into Choir” to the delicate fingering of
“Harbour Me.” An intimate recital where Myrh applies innovative techniques and
ideas without ever making them the center of attention, these elements being
used only to help the music come to life.
[Below: “Harbour Me.”]
DOMINIQUE
PIFARÉLY & ENSEMBLE DÉDALES / Time Geography (Poros
Éditions)
Deuxième album de l’Ensemble Dédales
du violoniste français Dominique Pifarély. Solide cycle de cinq compositions de
jazz actuel pour neuf musiciens (un ensemble acoustique, sans guitare).
L’écriture est touffue, multiforme, mais ancrée dans des thèmes appuyés qui
accrochent. “Per Angusta”, 19 minutes, tape fort, avec une finale très
convaincante. Évidemment, Pifarély brille avec des solos enlevants, mais la
composition prend le pas sur le compositeur – ceci n’est pas une vitrine pour
le violoniste, et le jeu d’ensemble prime.
Second album by French violonist Dominique Pifarély’s Ensemble Dédales.
This one is a strong avant-jazz cycle of five compositions for nine musicians
(an all-acoustic, guitar-less ensemble). The writing is rich and shapeshifting
but grounded by loud powerful themes that keep you hooked on. The 19-minute
“Per Angusta” hits hard with a convincing finale. Pifarély shines throughout
with riveting solos, but the composition is the true star here – this is not a
showcase for the violonist, the ensemble playing takes center stage.
Un trio composé d’un batteur, d’un
électroniciste et d’un artiste visuel. Medicine
& Madness semble être leur premier disque. Créature étrange: il s’agit
de musique électronique s’inspirant de l’industriel, de la techno, voire du
dubstep, mais aussi beaucoup du rock. Éléments de rock d’horreur (Goblin,
Zombie Zombie), de Nine Inch Nails, compos qui jouent entre simplicité et
complexité, me faisant penser à d’autres duos au son plus grand que nature,
comme Less Pain Forever ou Dial M for Murder. Notez que les deux groupes
susmentionnés font du rock. Un son rock, donc, qui parade en tenue électronica.
A trio consisting of a drummer, an electronician, and a visual artist. Medicine & Madness seems to be their debut album. A strange creature: electronic music
drawing from Industrial, Techno, even Dubstep, but also a lot from Rock.
Elements of horror rock (Goblin, Zombie Zombie), Nine Inch Nails, compositions
that play around with simplicity and complexity, makes me think of other
larger-than-life duos like Less Pain Forever or Dial M for Murder. Note that
said bands are rock bands. So Dirty Purple Turtle have a rock sound clad in an
electronica outfit.
Monno (notez les deux n) mélange
death, sludge et drone metal d’une manière inusitée. On y trouve Marc Fantini à
la batterie, Derek Shirley à la basse, l’électroacousticien Gilles Aubry aux
électroniques et à la voix (!) et le saxo d’Antoine Chessex. Brutal, étrange,
jamais exactement ce à quoi on s’attend – l’ouverture fait Moonchild, mais la
répétitivité fait Sunn O))). Trrrrrrrès bruitiste. À mon goût, ça manque de
dynamisme, mais j’ai préféré la dernière pièce,
Monno (note there are two n’s) blends death, sludge and drone metal in
unusual ways. There Marc Fantini on drums, Derek Shirley on bass,
electroacoustician Gilles Aubry on electronics and voice (!), and saxman
Antoine Chessex. Brutal, strange, never exactly where you expect them to go –
the opening sounds like Moondchild, but it has the repetitivity of Sunn O))).
Verrrrrry noisy. It lacks dynamics for my taste, but I enjoyed the final track
more.
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