Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2014-01-14

2014-01-13: Seattle Phonographers Union, Sinibaldi/Canterbury, Costis Drygianakis, Loubatière/Warnecke, The Ames Room, Ricart/Millevoi Quartet

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-01-13

C’était un lundi vinyle chez Monsieur Délire!
It was Vinyl Monday at Monsieur Délire’s!

SEATTLE PHONOGRAPHERS UNION / Building 27 WNP-5 (Prefecture Music)
Un quatrième album du Seattle Phonographers Union, un groupe d’artistes sonores spécialisés dans l’enregistrement de terrain. Ce vinyle (très belle pochette gatefold) propose deux improvisations jouées dans des lieux industriels désaffectés à l’acoustique particulière. Ainsi, dans ces deux pièces, on a droit aux enregistrements de terrain provenant des collections personnelles des improvisateurs diffusés dans un espace qui les transforme et qui aurait pu faire lui-même l’objet d’enregistrements. Ce dédoublage ajoute à la richesse de la performance. Les interprètes (dont Steve Peters, Dale Lloyd et Christopher DeLaurenti) savent laisser les enregistrements parler, le silence aussi. “Building 27” est particulièrement réussie, du grand art.  [Ci-dessous: Un extrait de cinq minutes de chacun des deux morceaux.]
A fourth album for The Seattle Phonographers Union, a group of sound artists specialized in the art of field recording. This LP (gorgeous gatefold sleeve) features two side-long improvisations performed in disused industrial sites with peculiar acoustics. What we hear is excerpts from the performers’ personal collections of field recordings played back in a spaces that would make great subjects for field recordings. This twin point of view adds richness to the performance. And the performers (among them Steve Peters, Dale Llyod and Christopher DeLaurenti) know when to let their recordings – and silence – speak. “Building 27” is a marvel.  [Below: Five minute excerpts from both tracks.]

GREG SINIBALDI & JESSE CANTERBURY / Ascendant (Prefecture Music)
Un autre vinyle chez Prefecture (pochette simple, cette fois). Greg Sinibaldi (clarinette basse et saxo ténor) et Jesse Canterbury (clarinette basse et clarinette interprètent leurs propres compositions (et “Ugly Beauty” de Monk) dans une citerne de deux millions de gallons, vide évidemment. La réverbération est incroyable et merveilleusement captée. Les pièces sont choisies pour laisser beaucoup de place aux notes de se développer dans cet espace. C’est sidérant de beauté.  [Ci-dessous: Écoutez l’album sur bandcamp.]
Another LP from Prefecture (in a simple sleeve this time). Greg Sinibaldi (bass clarinet & tenor sax) and Jesse Canterbury (bass clarinet & clarinet) perform their own compositions (and Monk’s “Ugly Beauty”) in an empty two-million-gallon cistern. The reverb is out of this world and marvelously captured. Their pieces are designed to leave a lot of room for notes to develop in this transformative space. Spellbindingly beautiful.  [Below: Listen to the album on bandcamp.]

COSTIS DRYGIANAKIS / Blown into breeze (Costis Drygianakis)
Auto-parution sur vinyle blanc du multi-instrumentiste et électroacousticien grec Costis Drygianakis. Blown into Breeze est une suite de quatre collages sonores qui rappelle l’époque du projet Optical Music de Drygianakis: sources disparates, coqs-à-l’âne brutaux, passages composés, passages “trouvés” – efficace, déstabilisant, très stimulant. Plusieurs instrumentistes de talent ont participé aux enregistrements, dont Stathis Theocharakis et Nikos Veliotis, ainsi que les groupes Fits No More et Volya, une chorale, un ensemble d’improvisateurs, etc. On entend même la voix de Marcel Duchamp à travers tout ça. Surchargeant (pour l’esprit) sans être surchargé. [Ci-dessous: Écoutez la face A sur soundcloud.]
Self-released LP on white vinyl by Greek multi-instrumentalist and electroacoustic artist Costis Drygianakis. Blown into Breeze is a four-part suite of sound collage reminiscent of the days when Drygianakis led the Optical Music project: various unrelated sources, suddent shifts, composed bits, “found” bits – efficient, desorienting, highly stimulating. Several top instrumentalists took part to the sessions, among them Statis Theocharakis and Nikos Veliotis, plus recordings of the bands Fits No More and Volya, a choir, an improvisers’ ensemble, etc. You can even hear the voice of Marcel Duchamp here and there. Overloading (for the mind) without sounding overloaded.  [Below: Listen to the A side on soundcloud.]

RODOLPHE LOUBATIÈRE & PIERCE WARNECKE / Non Lieu (Gaffer Records)
Session studio d’improvisation électroacoustique entre Rodolphe Loubatière à la caisse claire et Pierce Warnecke aux électroniques. Musique abstraite, spartiate, froide. Or, j’y ressens une démarche artistique sérieuse, poussée à son extrême, ainsi qu’un jeu d’interpénétration, les instruments étant souvent difficiles à dissocier. Musique très exigeante. En vinyle, pochette simple.
Studio electroacoustic improvisation session between Rodolphe Loubatière on snare drum and Pierce Warnecke on electronics. Abstract, Spartan, cold music. Yet, I can hear a dead-serious artistic process at work, fully developed and pushed to its extreme limit, and a process of interpenetration where it often gets pretty hard to determine who does what. Very demanding music. On LP, straight sleeve.

THE AMES ROOM / St Johann (Gaffer Records)
The Ames Room est un trio composé de Jean-Luc Guionnet (saxo alto), Will Guthrie (batterie) et Clayton Thomas (contrebasse). Ils font dans l’improvisation super-intense de type “fire music” (une rareté venant de Guionnet) et ils n’en sont pas à leur première parution. Ce vinyle (pochette simple) propose une improvisation de 40 minutes (sur deux faces, fade out-fade in) qui constitue en un feu roulant, un barrage sonore puissant et quelque peu lassant. Par contre, une écoute très attentive révèle des trésors de détails et d’interactions qu’on manque si on s’arrête au “mur”.
The Ames Room consist of Jean-Luc Guionnet (alto sax), Will Guthrie (drums) and Clayton Thomas (double bass). They play highly intense “fire music”-like free improvisation (a rare feat in Guionnet’s career), and they already have a few releases out. This LP (straight sleeve) features a single 40-minute improvisation over two sides (fade out/fade in), a bear-impenetrable sound barrage, powerful but slightly tiresome. However, attentive listening reveals loads of details and interactions yo would miss if you stop at the “wall”.

RICART/MILLEVOI QUARTET / Haitian Rail (Gaffer Records)
Edward Ricart à la basse électrique monstrueuse, le guitariste Nick Millevoi, Travis Laplante au saxo ténor et Ches Smith à la batterie. Millevoi et Ricart à la composition, ensemble et séparément. Un avant-jazz puissant, créatif, fou, qui emprunte autant au punk et à Soft Machine qu’au free jazz et au jazz actuel. Sur vinyle orange crème.
Edward Ricart on monstrous electric bass, guitarist Nick Millevoi, Travis Laplante on tenor sax, and Ches Smith on drums. Millevoi and Ricart composed all the material, together or apart. Powerful, creative, mad avant-jazz borrowing as much from punk and Soft Machine than from free jazz and creative jazz. On orange cream vinyl.

En passant, aucun des vinyles chroniqués aujourd’hui ne vient avec un code de téléchargement.
By the way, none of the LPs reviewed today comes with a download code.


No comments:

Post a Comment