Journal d'écoute / Listening Diary
2013-10-30
SERGIO SORRENTINO & MACHINEFABRIEK / Vignettes (Frattonove - merci à/thanks to Dense Promotion)
Étonnante
collaboration entre le guitariste italien Sergio Sorrentino (qui endisque chez
Setola di Maiale) et l’électroniciste néerlandais Machinefabriek (Rutger
Zuydervelt). L’album porte bien son titre: 13 vignettes sonores consistant en
délicates interventions musicales de Sorrentino, que Zuydervelt manipule à fond
pour leur procurer un accompagnement textural. Musique ambiante (en grande
partie), résultat d’une collaboration réfléchie.
Surprising collaboration between Italian guitarist
Sergio Sorrentino (he has recorded for Setola di Maiale) and Dutch
electronician Machinefabriek (Rutger Zuydervelt). The album wears an apt title:
13 sound vignettes consisting in delicate musical interventions from
Sorrentino, deeply treated by Zuydervelt to produce textural accompaniments.
(Mostly) ambient music, the result of a carefully thought-out collaboration.
CMKK / GAU (Monotype Records
- merci à/thanks to Dense Promotion)
CMKK est une
collaboration entre les électronicistes ambiants Celer et Machinefabriek, le
poète Jan Kleefstra et le guitariste Romke Kleefstra. GAU adopte une forme typique au travail de Celer: une suite
musicale continue (ici de 47 minutes). Jan marmonne ses poèmes en néerlandais
(la pochette propose des traductions anglaises) d’une voix à peine discernable
et aussi planante et éthérée que les contributions des autres musiciens. Même
si c’est Machinefabriek qui a choisi et mixé le matériel, en termes d’influence
sur le projet, c’est Celer qui semble remporter la palme: son modus operandum,
son type d’électronique ambiante très minimaliste. GAU est une œuvre linéaire, qui pèche par excès d’auto-effacement.
CMKK is a collaboration between ambient electronic
artists Celer and Machinefabriek, poet Jan Kleefstra, and guitarist Romke
Kleefstra. GAU adopts Celer’s typical musical form: a continuous suite (47 minutes
long). Jan mumbles his poems in Dutch (there are English translations on the
inside cover), in a tone barely discernable from and as ethereal as the
contributions of the other players. Even
though it’s Machinefabriek who edited and mixed the material, I feel like Celer
had the most influence over the project: it’s his m.o., his type of highly
minimal ambient electronic music. GAU
is a linear work that goes too far in terms of self-effacement.
HUNTSVILLE / Past Increasing,
Future Receding (Hubro)
Un nouveau Huntsville
– le deuxième disque du trio chez Hubro et son quatrième en tout. Past Increasing, Future Receding reprend
là où For Flowers, Cars and Merry Wars
nous avait laissé. Le son du groupe continue d’évoluer, de se simplifier aussi.
“Presence in Absence” (17 minutes, la moitié de l’album) joue fortement dans
les contrastes, quelques coups de grosse caisse explosants ici et là, le long
d’une pièce ultra-douce – la manière rappelle “Aether” des Necks. Les deux
autres pièces présentent du matériel tout aussi épuré. Or, le tout a été
enregistré dans un mausolée aux propriétés acoustiques admirables, et
Grydeland, Kluften et Zach en tirent le maximum. Tout sur ce disque provoque
des résonances fabuleusement captées par Thomas Hukkelberg. Un disque à se
plonger dedans, encore et encore. [CI-dessous: Bande annonce de l’album.]
A new Huntsville album – the trio’s second pous on
Hubro and fourth overall. Past
Increasing, Future Receding picks up
right where For Flowers, Cars and Merry Wars had left us. The group’s sound keeps on evolving – and growing
simpler. “Presence in Absence” (17 minutes, half the album’s duration) features
strong plays on contrasts, a few cued hits exploding here and there along the
way of an ultra-quiet track – the idea reminds me of The Necks’ “Aether.” The
other two tracks propose similarly stripped-down ideas. The whole thing was
recorded in a mausoleum with magnificent acoustic properties, and Grydeland,
Kluften and Zach get the most out of the location. Everything on this record
produces giant resonances marvelously captured by Thomas Hukkelberg. The CD is
worth diving into, again and again. [Below:
Official album trailer from Hubro.]
MIRIODOR / Cobra Fakir (Cuneiform)
J’ai lu des critiques
qui qualifiaient Cobra Fakir d’album
plus hermétique que les précédents opus de Miriodor. Or, à première écoute, je
dirais plutôt le contraire: j’entends sur ce disque (“Cobra Fakir”, “Maringouin”)
une sensibilité mélodique qui me rappelle parfois Happy the Man. Non, s’il y a
eu un disque plus hermétique dans la carrière récente de Miriodor, c’était Avanti. Cobra Fakir renoue avec la forme courte (huit pièces sur onze sous
les cinq minutes, rien au-dessus de neuf) et l’humour qui caractérisaient Jongleries élastiques et Mekano, tout en tempérant l’élément
cirque si présent sur ces diques antérieurs. La virtuosité est toujours là,
mais sens-je un certain essouflement créatif? [Ci-dessous: “La roue”.]
I have read reviews where Cobra Fakir was
described as being more hermetic than Miriodor’s previous albums. Well, on
first listen, I’d say the opposite. I hear on this album (“Cobra Fakir”, “Maringouin”)
a new melodic sensibility that reminds me of Happy the Man. I’m sorry, but if
there was a more hermetic record in Miriodor’s recent years, it was Avanti. Cobra Fakir comes back to the short form (eight tracks out of eleven are less than
five minutes long, and there is nothing above nine minutes) and humour that
defined Jongleries élastiques and Mekano, while toning down their circus element.
The musicians haven’t lost a bit of their virtuosity, but perhaps am I hearing
a slight degree of creative weariness… [Below:
“La roue.”]
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