Journal d'écoute / Listening Diary
2013-07-03
MARTIN BÉDARD / Topographies (empreintes DIGITALes)
Topographies propose cinq
œuvres électroacoustiques composées entre 2004 et 2012. Le style de Bédard est
compact, bruyant, avec une prédilection pour les contrastes appuyés – en cela,
il me rappelle son aîné Gilles Gobeil. Les œuvres tirent leur référence de la
littérature (Zinoviev), du rock (Rush), du patrimoine bâti (la prison de
Québec), mais cette diversité des sources est ramenée à un style plutôt
homogène, au point où, à première écoute, j’ai de la difficulté à distinguer
les pièces entre elles.
Topographies features five electroacoustic works
composed between 2004 and 2012. Bédard’s style is compact, noisy, with a
predilection for sharp contrasts – for that, he reminds me of his elder Gilles
Gobeil. The works reference literature (Zinoviev), rock music (Rush), heritage
buildings (the prison of Québec), but these diverse sources are brought back to
a rather homogenous style – to the point where I have trouble distinguishing
between pieces on first listen.
TO LIVE AND SHAVE IN L.A. / The Cortège (Thick Syrup)
L’album de remixes The Grief That Shrieked to
Multiply m’a décidé à explorer la discographie de ce monument
de la musique inclassable. The Cortège (2011) est un
disque étonnant, qui propose une série de poèmes sur fond de musique improvisée
instable, aux accents post-industriels. Des pièces courtes qui concentrent
presque toute l’attention sur le texte et sa livraison délirante.
The remix album The Grief That
Shrieked to Multiply prompted me to start exploring the discography of this
monument of unclassifiable music. The Cortège (2011) is a
surprising record, not what I was expecting. It is a series of poems – or rants
– over unstable improvised music with post-industrial accents. Short tracks
focusing most of the attention on the text and its wild delivery.
WADADA LEO SMITH & TUMO / Occupy the World (TUM Records - merci à/thanks to
Braithwaite & Katz)
Occupy the World s’inscrit dans la
lignée de Ten Freedom Summers publié l’an dernier, sauf que cette
fois Wadada Leo Smith s’inspire des mouvements civiques d’aujourd’hui au lieu
de ceux d’hier. Ce disque double le place à la tête du TUMO, un orchestre
finlandais regroupant tous les principaux artistes de l’écurie TUM Records et
mis sur pied spécialement pour un concert constitué du matériel présenté ici
(et enregistré en studio, peu avant ou après ledit concert). Pour l’occasion,
Smith a proposé cinq compositions, nouvelles ou réarrangées. Le premier disque
est haut en couleur, avec trois excellentes œuvres: “Queen Hatshepsut”,
puissante; “The Bell - 2”, une relecture incroyable d’une pièce datant de 1968
(avec Anthony Braxton and Leroy Jenkins à l’origine); et “Mount Kilimanjaro”
qui met en vedette le contrebassiste invité John Lindberg. Le second disque
contient les deux autres compositions, plus longues, plus abstraites, plus
confondantes.
Occupy the World follows in the footsteps of last
year’s Ten Freedom Summers, except this time Wadada Leo
Smith is drawing inspiration from the civic movement(s) of today instead of
yesterday. This 2-CD set puts him at the help of TUMO, a Finnish orchestra put
together especially for the concert that premiered the material heard here (and
recorded a few days before or after the concert). For this occasion, Smith
brought with him five long-form compositions, either new or rearranged. Disc 1
is a festival of colours, with three very excellent works: the powerful “Queen
Hatsheput”; “The Bell - 2”, a incredible rethinking of a piece going back to
1968 (when it was recorded with Anthony Braxton and Leroy Jenkins); and “Mount
Kilimanjaro, a feature for guest bassist John Lindgren. Disc 2 adds two even
longer pieces that are more abstract, dumbfounding, and definitely harder to
get into.
PLAISTOW / Citadelle (Two Gentlemen Records)
C’est mon troisième disque de Plaistow, et ce sont
trois disques très différents. Le précédent rappelait fortement The Necks.
Celui-ci s’ancre plus fortement dans le jazz, tout en gardant un côté fort
minimaliste, mais essentiellement selon une forme courte: cinq pièces sur
huites sont dans les cinq minutes, une d’une minute, deux de huit-neuf minutes.
Piano, contrebasse et batterie décrivant des mouvements simples cachant des
structures moins simples, pour une écoute paisible mais riche. Après un laps de
silence au bout de “Orion”, on a droit à un morceau boni sur un récitatif qui
semble être signé Abstral Compost, le poète du groupe Karst (dont fait partie
le batteur Cyril Bondi). [Ci-dessous:
Écoutez tout l’album sur bandcamp.]
This is my third Plaistow record, and none of them
are alike. The previous one strongly evoked The Necks. This one is more deeply
rooted in jazz, while maintaining a strong minimalist aspect, which translates
mostly into short-form pieces: five tracks out of eight are around five minutes
long, one 1-minute piece, and two in the 8-9-minute range. Piano, doublebass
and drums play simple motives that hide not-so-simple structures, for a
peaceful yet rich listen. After a stretch of silence, we are treated to a bonus
track over a recitation (in French), and the voice seems to be Abstral Compost,
Karst’s slammer. [Below: Stream
the whole album on bandcamp.]
Si tu veux davantage de sonorités semblable à The Cortège, je te propose Noon and Eternity -- cependant il y a seulement quatre pièces sur celui-ci, des compositions plus allongées où les ambiances se développent lentement, mais restent captivantes. Par contre, pour l'expérience essentielle de TLASILA, il te faut The Wigmaker... c'est dans le top de mon panthéon à vie. En passant, on s'était jasé de ça avant MC Maguire au FIMAV!
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