Journal d'écoute / Listening Diary
2013-06-14
ISABEL SÖRLING FARVEL
/ Isabel Sörling Farvel (Unit Records)
Une voix caractérisée mais splendide, une ambience
nordique, une écriture audacieuse – ce disque est une petite révélation. Isabel
Sörling est un chanteuse suédoise à la voix tantôt fragile, tantôt puissante,
aux inflexions rappellant parfois Björk. Son Farvel est un ensemble de cinq
jazzmen capables de toutes les nuances de doux (et quelques fortissimo bien
sentis). Mélange de suédois et d’anglais, de composition et d’improvisation
libre, de jazz feutré et de musique actuelle scandinave. “If You Don’t” et
“Dissolving” m’ont jeté par terre. [Ci-dessous: La pièce qui clôture
l’album, “Child of God”.]
A unique and gorgeous voice, a Nordic mood, bold
songwriting – this record is a small revelation. Isabel Sörling is a Swedish
singer whose voice can sound fragile or powerful, with inflections that remind
me at times of Björk. Her Farvel consists of five jazzmen who can play all the
shades of quiet – and a few convincing fortissimos. A blend of Swedish and
English lyrics, of composition and free improvisation, of smoky jazz and
Scandinavian new music. “If You Don’t” and “Dissolving” just blew me away. [Below:
“Child of God,” the album closer.]
BOX / Erosion (Unit Records)
Box est un groupe suisse qui fait dans le jazz urbain,
avec rappeurs invités. Trompette, Fender Rhodes (Fabian M. Mueller, ce n’est
pas la première fois que j’accroche sur son travail), basse et batterie. Thèmes
sombres, silences, ambiances, et quelques solides interventions vocales,
particulièrement de Black Cracker (un collaborateur de Coco Rosie) et de Claire
Huguenin (qui figure aussi sur le dernier Kamikaze; son “Clignote en panique”
est un point fort). Je suis moins satisfait des deux apparitions de Sky 189 –
son “Mind Erosion” est la seule pièce réellement mauvaise de ce disque
autrement bien ficelé.
Box is a Swiss band playing urban jazz, with guest
rappers/vocalists. Trumpet, Fender Rhodes (Fabian M. Mueller, it’s not the
first time his work draws my attention), bass, and drums. Dark themes,
silences, lonely moods, and some strong vocal interventions, especially from
Black Cracker and Claire Huguenin (she also guests on Kamikaze’s latest; her
“Clignote en panique” is a highlight). I am less satisfied with Sky 189’s two
contributions – his “Mind Erosion” is the only weak track on this otherwise
consistent record.
MARTY BELCHER JASON BIVINS DOUBLE QUARTET / EXO: (Public Eyesore)
Pour ce projet studio, le saxophoniste Marty Belcher
et le guitariste Jason Bivins (ils étaient tous deux dans l’Unstable Ensemble)
ont réuni huit improvisateurs provenant d’horizons divers. EXO: prend
la forme d’une suite de 14 tableaux improvisés autour de divers alignements, et
l’instrumentation inclut des vents, des électroniques, un piano, des
percussions et de la voix. De l’improvisation non idiomatique axée sur l’écoute
des autres, et qui donnent des résultats, ma foi, fort satisfaisants, même si
c’est parfois décousu.
For this studio project, sax player Marty Belcher
and guitarist Jason Bivins (they used to play together in the Unstable
Ensemble) brought together eight improvisers with various backgrounds. EXO:
is a suite of 14 tableaux improvised around changing line-ups. The
instrumentation includes winds, electronics, piano, percussion, and voice.
Non-idiomatic free improvisation based on listening to others. Quite
satisfying, despite some weaker moments.
ROB MAZUREK OCTET / Skull Sessions (Cuneiform)
Puisqu’un double quatuor, c’est presque la même chose
qu’un octuor (n’est-ce pas?), en voici un, d’octuor: celui de Rob Mazurek qui,
étonnamment, propose une instrumentation très semblable à celui de Belcher et
Bivins: vents, claviers, électroniques, guitare, percussions (pas de voix). Les
similitudes s’arrêtent là, par contre. Skull Sessions est un
programme de cinq compositions puissantes, qui ont de l’entrain, de la gueule,
et qui laissent place à des solos saisissants (entre autres, celui du vibraphoniste
Jason Adasiewicz au début de “Skull Caves of Alderon”) et à des chassé-croisé
fascinants. “Galactic Ice Skeleton” est un must. Un des meilleurs disques du
grand cornettiste Rob Mazurek, toutes catégories confondues. Enregistré au
Brésil. [Ci-dessous: un (long)
extrait de “Galactic Ice Skeleton”.]
Since a double quartet is pretty much the same
thing as an octet (isn’t it?), then here’s the Rob Mazurek Octet. Incidentally,
it boasts a very similar line-up to the Belcher/Bivins outfit: winds,
keyboards, guitar, electronics, percussion (no voice). Similarities end here
though. Skull Sessions is a program of five powerful
compositions that have stamina, liveliness, attitude, and leave room for
stunning solos (among them, vibes player Jason Adasewicz’s at the onset of
“Skull Caves of Alderon”) and fascinating interplay. “Galactic Ice Skeleton” is
a must-hear. One of cornetist Rob Mazurek’s best records. Recorded in Brazil. [Below:
A (long) excerpt from “Galactic ice Skeleton.”]
SÃO PAULO UNDERGROUND / Beija Flors Belho e Sujo (Cuneiform)
Cela dit, j’aime beaucoup aussi São Paulo Undeground,
son trio avant-prog qui vient de publier un deuxième album chez Cuneiform.
Mazurek au cornet et aux électroniques; Mauricio Takara, percussions et
électroniques; Guilherme Granado, claviers et échantillonneur. Souvent, Granado
se charge de la ligne de basse (en mode Ray Manzarek). Pièces vives aux
mélodies complexes, qui n’hésitent pas à glisser dans des explorations un peu
bruitistes et qui savent mettre un peu de poids là où ça compte. À première
écoute, “Ol’ Dirty Hummingbird” et “Taking Back the Sea is No Easy Task”
ressortent du lot.
That being said, I also really dig São Paulo
Underground, Mazurek’s avant-prog trio, who just released their sophomore
effort on Cuneiform. Rob Mazurek on cornet and electronics; Mauricio Takara on
percussion and electronics; Guilherme Granado on keys and sampler. Often
Granado will play a bass line on synth, Ray Manzarek style. Lively pieces with
circumvoluted melodies, a tendency to slip into noisy explorations, and the
know-how to put some heaviness right where it counts. “Ol’ Dirty Hummingbird”
and “Taking Back the Sea is No Easy Task” stand out on first listen as
particularly efficient tunes.
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