Journal d'écoute / Listening Diary
2013-06-17
[NU] / [nu] (Circum-Disc)
Le disque d’un concert présenté en 2012 (avec
projections et éclairages, absents ici évidemment), résultat d’une
collaboration entre le poète Thomas Suel (qui récite ses textes) et les
musiciens Christian Pruvost (trompette) et Jérémie Ternoy (Fender Rhodes), deux
piliers de l’écurie Circum-Disc. Le texte de Suel est déconstruit à partir
d’entrevues (dont on nous passe à l’occasion des extraits), des réflexions sur
la vie, l’altérité, la délinquence, etc. La trame narrative non linéaire est fort
convaincante, on la suit avec intérêt, et elle est appuyée par une musique
jouant entre le jazz actuel, l’improvisation et une forme de musique actuelle
très québécoise – certains passages évoquent fortement Le Trésor de la
langue de René Lussier. Très réussi, et ça s’écoute d’un
trait. [Ci-dessous: Ce lien ouvrira un lecteur média qui vous permettra d’écouter
“L’un et l’inverse”.]
The studio recording of a concert performance
presented in 2012 (with projections and lighting, lacking here). The result of
a collaboration between poet Thomas Suel (reciting his texts here) and two
pillars of the Circum-Disc stable: Christian Pruvost (trumpet) and Jérémie
Ternoy (Fender Rhodes). Suel’s text (all in French) is deconstructed from
interviews – snippets of which are woven into the sound fabric – on life, the
other, delinquence, etc. The non-linear narrative is highly convincing (of
course, French-deaf listeners will be at a loss) and supported by music that
revolved around avant-jazz, improvisation, and a Québécois-like form of musique
actuelle – some bits strongly evoking René Lussier’s le
Trésor de la langue. Very well done.
[Below: This link opens a media player that will let you listen to “L’un
et l’inverse.”]
ARRIGO CAPPELLETTI QUINTET / Hot Music (Leo Records)
Jazz agréable, majoritairement mélodique, avec des
clins d’œil à Wayne Shorter et Carla Bley, en formation saxo-trompette-piano
(Cappelletti) - contrebasse-batterie. Mais trop gentil pour laisser une marque
dans mon esprit en ce lundi matin.
Enjoyable jazz, mostly melodic, with nods to Wayne
Shorter and Carla Bley. A line-up of sax, trumpet, piano (Cappelletti),
doublebass and drums. But it’s too gentle to leave a mark on me on this Monday
morning.
RICH HALLEY 4 / Crossing the Passes (Pine Eagle Records)
Proposition solide du saxo Rich Halley, toujours
entouré de Michael Vlatkovich (trombone), Clyde Reed (basse) et Carson Halley
(batterie). Des compositions vives, plus complexes que sur ses deux disques
précédents, entrecoupées de courtes improvisations libres. Sans flafla, mais
bien exécuté.
A strong proposition from sax player Rich Halley,
still backed by Michael Vlatkovich (trombone), Clyde Reed (bass) and Carson
Halley (drums). Lively compositions, more complex than what’s found on his
previous two records, with short free improvisations interspersed. It lacks a
bit of fantasy, but it’s very well executed.
RICARDA COMETA /
Ricarda Cometa (Jardinista!)
Deux guitares et une batterie, une femme et deux
hommes, 8 morceaux et 28 minutes d’avant-punk/prog directement de Buenos Aires.
Métriques folles, énergie bruitiste, humour déjanté, rythmes d’origine latino
transformés en profondeur. Bref, beaucoup de plaisir pour l’amateur de RIO un
peu brutal et de rock instrumental hybride au possible. Et cet album est offert en téléchargement gratuit (ci-dessous).
Two guitars and a drum kit, one lady and two gents,
8 tracks and 28 minutes of avant-punk/prog straight from Buenos Aires. Crazy meters,
noise-driven energy, slanted humour, rhythms with a Latin base but deeply
mutated. In other words, a ton of fun for fans of slightly brutal RIO and
hyper-hybridized instrumental rock. And this album is offered as a free download (see below).
RICHARD PINHAS / Desolation Row (Cuneiform)
Solide nouvel opus du grand guitariste bruitiste, qui
a définitivement réussi à investir la scène noise internationale, comme en
témoigne ici des collaborations avec Oren Ambarchi, Lasse Marhaug (de
Jazzkammer) et Noël Akchoté. Rien de planant sur Desolation Row qui,
d’ailleurs, démarre en trombe, avec “North” à la batterie bien appuyée. Un
album trop long (77 minutes) et linéaire, mais tout de même réussi. Écoutez-le
en deux temps. [Ci-dessous: “Circle”.]
A strong new opus from the great noise guitarist,
who has now invested the global noise music scene, as shown by the list of
collaborators on this CD – it includes Oren Ambarchi, Lasse Marhaug (of
Jazzkammer) and Noël Akchoté. There’s nothing ambient about Desolation
Row; in fact, “North” kicks off the album with a solid drum beat. The album
is too long (77 minutes) and too linear, but it’s a sucessful release
nonetheless. Just listen to it in two sittings. [Below: “Circle.”]
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