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2013-04-10

2013-04-09: Tim Brady, Yuya Ota, Carlos Suárez Sánchez, Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou, Chrissy Zebby Tembo & Ngozi Family


Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-04-09

TIM BRADY / Atacama: Symphony #3 (ATMA Classique)
J’aime la musique de Tim Brady: son rythme, ses modes, ses mélanges acoustique-électrique, instruments d’orchestre-guitare électrique, grandiloquence-retenue, passion-métrique. J’aime tout ça. Et avec Atacama, tout ça atteint des proportions particulièrement impressionnantes. Cette œuvre met en vedette l’ensemble Bradyworks (10 musiciens plus Brady à la guitare électrique) et le chœur Vivavoce (20 voix). Et Brady utilise merveilleusement ce chœur pour en tirer des harmonies dissonnantes et des jeux rythmiques complexes. Au centre d’Atacama: les poèmes du résistant chilien Elías Letelier Ruz (reproduits dans le livret, avec traductions française et anglaise) qui donnent le pas aux six mouvements. Lyrique, carré, puissant. Du grand Brady. C’est cette œuvre qu’il présentera (avec les mêmes ensembles) au FIMAV en mai.  [Ci-dessous: Le quatrième mouvement, “Telegrama”.]
I love Tim Brady’s music: its rhythms and modes, its blends of acoustic/electric, “serious”/”rock” instruments, grandiloquence/restraint, passion/metrics. I love all that. And on Atacama, all that takes particularly impressive proportions. This work features the Bradyworks ensemble (10 musicians + the composer on el. guitar) and the Vivavoce choir (20 singers). And Brady makes great use of the choir, getting out of it dissonances and complex rhythm structures. At the centre of Atacama are the poems of Chilean resistant Elías Letelier Ruz (included in the booklet with French and English translations) – his words set the pace of the six movements. Lyrical, squared, powerful: Atacama is a major opus from Brady. And this is what he will be performing (with the same ensembles) at FIMAV in May.  [Below: Listen to Mvt. 4: “Telegrama.”]

YUYA OTA / Arctic April Mother (Glacial Movements - merci à/thanks to John Bourke P.R.)
Yuya Ota est un jeune électronicien japonais. Il a conçu Arctic April Mother spécialement pour l’étiquette Glacial Movements – nous sommes donc dans le domaine de l’électronique expérimentale ambiante de type isolationniste et glaciale/glaciaires (miroitements de blancs, très lents mouvements). Ota utilise beaucoup le piano, parfois la guitare classique, pour ajouter un élément mélodique à ses pièces et leur conférer un peu de charme. Dans “Parfum”, il s’approche beaucoup du son et de la manière du groupe japonais Minamo (c’est un compliment). Outre cette pièce distinctive, le reste de l’album manque de caractère, tout en étant bien réalisé.
Yuya Ota is a young electronica artist from Japan. Arctic April Mother was written especially for the Glacial Movements label – “glacial” isolationist ambient electronic music (with shimmering shades of white and very slow movements). Ota puts a lot of piano and some classical guitar into his music to add a melodic element and a bit of charm. By doing so, in “Parfum”, he gets very close to the sound and ethos of Japanese group Minamo (and that’s a good thing). That track aside, the album lacks character, although the production is strong.

CARLOS SUÁREZ SÁNCHEZ / Transit Mundi (Luscinia Discos)
De l’électroacoustique ambiante espagnole. Transit Mundi propose des textures enveloppantes, souvent angoissantes, ponctuées d’imprécations qui n’ont rien pour rassurer, nommément les voix de Borges et d’Antonin Artaud (un soliloque sur la médecine et la magie). Souvent drone, parfois doom, on frôle à l’occasion l’univers de KTL. Linéaire mais intéressant.
Spanish ambient electroacoustics. Transit Mundi consists of immersive textures, often disquieting, anguish-ready, punctuated by imprecations that will do nothing to reassure you, especially the voices of Borges and Artaud. Often drone-line, at times doom-like, the music occasionally drifts close to KTL’s soundworld.  A bit one-track-minded but interesting.

ORCHESTRE POLY-RYTHMO DE COTONOU / The Skeletal Essences of Voodoo Funk 1969-1980 (Analog Africa - merci à/thanks to Forced Exposure)
J’apprends, par le communiqué de presse qui accompagne ce disque, que Mélome Clément le leader de l’Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou (groupe encore actif jusqu’à tout récemment) est décédé en décembre 2012. Triste. Heureusement, l’étiquette Analog Africa avait ressuscité une partie de (et attiré l’attention du monde extra-africain sur) son œuvre depuis 2008. Ce troisième volume compilé à partir des nombreux enregistrements du groupe est le plus réussi: 14 chansons, 67 minutes en tout, du funk torride (“Akoue we gni gan”, “Houton kan do go me”), des rythmes insistants (“Écoute ma mélodie”, “Karateka”) et même une jolie ballade pour conclure (“Min we tun so”). Moins répétitif qu’Échos hypnotiques (le volume 2), malgré une qualité sonore un tantinet inférieure.  [Ci-dessous: “Écoute ma mélodie”.]
I just learned, from the press release I got with this CD, that Mélome Clément, the leader of the Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou (a band that was still active a short while ago) died in December 2012. Sad. Luckily, since 2008, the Analog Africa label had been ressuscitating a part of (and drawing the attention of the non-African world on) his work. This third volume compiled from the band’s numerous recordings is the finest one yet: 14 songs, 67 minutes in all of scorching funk (“Akoue we gni gan,” “Houton kan do go me”), infectious bears (“Écoute ma mélodie,” “Karateka”), and even a beautiful ballad to wrap up the track list (“Min we tun so”). Less repetitive than Échos hypnotiques (vol. 2) and more exciting, despite a slightly lesser sound quality.  [Below: “Écoute ma mélodie.”]

CHRISSY ZEBBY TEMBO & NGOZI FAMILY / My Ancestors (Shadoks - merci à/thanks to Forced Exposure)
Chrissy Zebby Tembo était le batteur du guitariste Paul Ngozi (Ngozi Family). My Ancestors est son premier album solo, enregistré avec Ngozi et le bassiste Tommy Mwale. Chrissy chante en anglais. Quelque part dans les années 70 (pas vu d’année mentionnée nulle part), en Zambie, un album de stoner rock étonnant. Mieux réussi que le disque de Ngozi réédité par Shadoks l’an dernier. Des rythmes appuyés, des guitares pesantes et psychédéliques, un chant givré à souhait.
Chrissy Zebby Tembo was guitarist Paul Ngozi (of Ngozi Family)’s drummer. My Ancestors was his first solo LP, recorded with Ngozi and bassist Tommy Mwale. Chrissy sings all vocals, in English. Some time in the ‘70s (I haven’t seen a production date mentioned anywhere in the booklet), in Zambia, a surprising album of stomer rock. Better than the Paul Ngozi record Shadoks reissued last year. Sustained beats, heavy psychedelic guitars, and stoned-out vocals.

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