Journal d'écoute / Listening Diary
2013-04-09
TIM BRADY / Atacama: Symphony #3
(ATMA Classique)
J’aime la musique de Tim Brady: son rythme, ses modes,
ses mélanges acoustique-électrique, instruments d’orchestre-guitare électrique,
grandiloquence-retenue, passion-métrique. J’aime tout ça. Et avec Atacama, tout
ça atteint des proportions particulièrement impressionnantes. Cette œuvre met
en vedette l’ensemble Bradyworks (10 musiciens plus Brady à la guitare
électrique) et le chœur Vivavoce (20 voix). Et Brady utilise merveilleusement
ce chœur pour en tirer des harmonies dissonnantes et des jeux rythmiques
complexes. Au centre d’Atacama: les poèmes du résistant chilien Elías
Letelier Ruz (reproduits dans le livret, avec traductions française et
anglaise) qui donnent le pas aux six mouvements. Lyrique, carré, puissant. Du
grand Brady. C’est cette œuvre qu’il présentera (avec les mêmes ensembles) au
FIMAV en mai. [Ci-dessous: Le
quatrième mouvement, “Telegrama”.]
I love Tim Brady’s music: its rhythms and modes,
its blends of acoustic/electric, “serious”/”rock” instruments,
grandiloquence/restraint, passion/metrics. I love all that. And on Atacama,
all that takes particularly impressive proportions. This work features the Bradyworks
ensemble (10 musicians + the composer on el. guitar) and the Vivavoce choir (20
singers). And Brady makes great use of the choir, getting out of it dissonances
and complex rhythm structures. At the centre of Atacama are
the poems of Chilean resistant Elías Letelier Ruz (included in the booklet with
French and English translations) – his words set the pace of the six movements.
Lyrical, squared, powerful: Atacama is a major opus from
Brady. And this is what he will be performing (with the same ensembles) at
FIMAV in May. [Below: Listen to
Mvt. 4: “Telegrama.”]
YUYA OTA / Arctic April Mother (Glacial Movements - merci à/thanks
to John Bourke P.R.)
Yuya Ota est un jeune électronicien japonais. Il a
conçu Arctic April Mother spécialement pour l’étiquette
Glacial Movements – nous sommes donc dans le domaine de l’électronique
expérimentale ambiante de type isolationniste et glaciale/glaciaires
(miroitements de blancs, très lents mouvements). Ota utilise beaucoup le piano,
parfois la guitare classique, pour ajouter un élément mélodique à ses pièces et
leur conférer un peu de charme. Dans “Parfum”, il s’approche beaucoup du son et
de la manière du groupe japonais Minamo (c’est un compliment). Outre cette
pièce distinctive, le reste de l’album manque de caractère, tout en étant bien
réalisé.
Yuya Ota is a young electronica artist from Japan. Arctic
April Mother was written especially for the Glacial Movements label –
“glacial” isolationist ambient electronic music (with shimmering shades of
white and very slow movements). Ota puts a lot of piano and some classical
guitar into his music to add a melodic element and a bit of charm. By doing so,
in “Parfum”, he gets very close to the sound and ethos of Japanese group Minamo
(and that’s a good thing). That track aside, the album lacks character,
although the production is strong.
CARLOS SUÁREZ SÁNCHEZ / Transit Mundi (Luscinia Discos)
De l’électroacoustique ambiante espagnole. Transit
Mundi propose des textures enveloppantes, souvent
angoissantes, ponctuées d’imprécations qui n’ont rien pour rassurer, nommément
les voix de Borges et d’Antonin Artaud (un soliloque sur la médecine et la
magie). Souvent drone, parfois doom, on frôle à l’occasion l’univers de KTL.
Linéaire mais intéressant.
Spanish ambient electroacoustics. Transit
Mundi consists of immersive textures, often disquieting, anguish-ready,
punctuated by imprecations that will do nothing to reassure you, especially the
voices of Borges and Artaud. Often drone-line, at times doom-like, the music
occasionally drifts close to KTL’s soundworld. A bit one-track-minded but interesting.
ORCHESTRE POLY-RYTHMO DE COTONOU / The Skeletal Essences of Voodoo
Funk 1969-1980 (Analog Africa - merci
à/thanks to Forced Exposure)
J’apprends, par le communiqué de presse qui accompagne
ce disque, que Mélome Clément le leader de l’Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou
(groupe encore actif jusqu’à tout récemment) est décédé en décembre 2012.
Triste. Heureusement, l’étiquette Analog Africa avait ressuscité une partie de
(et attiré l’attention du monde extra-africain sur) son œuvre depuis 2008. Ce
troisième volume compilé à partir des nombreux enregistrements du groupe est le
plus réussi: 14 chansons, 67 minutes en tout, du funk torride (“Akoue we gni
gan”, “Houton kan do go me”), des rythmes insistants (“Écoute ma mélodie”,
“Karateka”) et même une jolie ballade pour conclure (“Min we tun so”). Moins
répétitif qu’Échos hypnotiques (le volume 2), malgré une qualité
sonore un tantinet inférieure. [Ci-dessous:
“Écoute ma mélodie”.]
I just learned, from the press release I got with
this CD, that Mélome Clément, the leader of the Orchestre Poly-Rythmo de
Cotonou (a band that was still active a short while ago) died in December 2012.
Sad. Luckily, since 2008, the Analog Africa label had been ressuscitating a
part of (and drawing the attention of the non-African world on) his work. This
third volume compiled from the band’s numerous recordings is the finest one
yet: 14 songs, 67 minutes in all of scorching funk (“Akoue we gni gan,” “Houton
kan do go me”), infectious bears (“Écoute ma mélodie,” “Karateka”), and even a
beautiful ballad to wrap up the track list (“Min we tun so”). Less repetitive
than Échos hypnotiques (vol. 2) and more exciting,
despite a slightly lesser sound quality.
[Below: “Écoute ma mélodie.”]
CHRISSY ZEBBY TEMBO & NGOZI FAMILY / My Ancestors (Shadoks - merci à/thanks to Forced Exposure)
Chrissy Zebby Tembo était le batteur du guitariste
Paul Ngozi (Ngozi Family). My Ancestors est son premier
album solo, enregistré avec Ngozi et le bassiste Tommy Mwale. Chrissy chante en
anglais. Quelque part dans les années 70 (pas vu d’année mentionnée nulle
part), en Zambie, un album de stoner rock étonnant. Mieux réussi que le disque
de Ngozi réédité par Shadoks l’an dernier. Des rythmes appuyés, des guitares
pesantes et psychédéliques, un chant givré à souhait.
Chrissy Zebby Tembo was guitarist Paul Ngozi (of
Ngozi Family)’s drummer. My Ancestors was his first solo LP,
recorded with Ngozi and bassist Tommy Mwale. Chrissy sings all vocals, in
English. Some time in the ‘70s (I haven’t seen a production date mentioned
anywhere in the booklet), in Zambia, a surprising album of stomer rock. Better
than the Paul Ngozi record Shadoks reissued last year. Sustained beats, heavy
psychedelic guitars, and stoned-out vocals.
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