Journal d'écoute / Listening Diary
2013-03-12
ARTHUR CAMPBELL / Through Ripple Glass (Everglade)
On trouve deux pièces du compositeur Benjamin Broening
(cf. l’entrée d’hier) sur ce CD du clarinettiste Arthur Campbell: “Radiance” et
“Arioso/Doubles”, la seconde figurant aussi sur le disque Trembling Air de
Broening, dans une version pour clarinette basse. Les autres œuvres au
programme de Through Ripple Glass sont signées
Elizabeth Hoffman, Maurice Wright, Kui Dong et Colby Leider. Elles sont toutes
pour clarinette et électroniques en direct (sauf celle de Wright, pour
clarinette et sons fixés). Campbell s’avère un instrumentiste flexible,
gracieux, très à l’aise dans le registre le plus aigu de son instrument.
L’album est bien dosé, avec deux moments forts, “Through Ripple Glass” de
Hoffman et “Radiance” de Broening, placés en ouverture et en clôture. Seule
ombre au tableau: “Two Prime Conjecture” de Colby Leider, qui n’arrive pas à
transcender son postulat mathématique de départ.
There are two pieces from composer Benjamin
Broening (see yesterday’s entry) on this CD by clarinet player Arthur Campbell:
“Radiance” and “Arioso/Doubles”, the second one also figuring on Broening’s Trembling
Air CD in a version for bass clarinet. The other works included here are by
Elizabeth Hoffman, Maurice Wright, Kui Dong, and Colby Leider. They are all
written for clarinet and live electronics (except for Wright’s, for clarinet
and recorded sound). Campbell proves to be a flexible and graceful
instrumentalist, very much at ease in the clarinet’s higher range. The album is
well paced, with two highlights – Hoffman’s “Through Ripple Glass” and
Broening’s “Radiance” bookending the track list. The only disappointment is
Leider’s “Two Prime Conjecture”, a piece that fails to transcend its
mathematical postulate.
DAVID T. LITTLE / Soldier Songs (Innova)
Un: je ne suis pas du genre opéra. Deux: mon opinion
sur l’armée est fort négative. C’est pourquoi j’ai été très réticent à écouter
ce disque. Mon erreur. “Soldier Songs” est effectivement un opéra, parce qu’il
est porté par un chanteur lyrique (David Adam Moore, plus que compétent) et
qu’il est assorti d’une mise en scène. Au-delà de ces deux conditions, oubliez
vos préjugés sur l’opéra. David T. Little, un percussionniste, a recueilli les
témoignages de vétérans de sa connaissance. Il en a tiré une série de réflexions
sur le combat, la mort, la guerre, organisées selon l’âge du point de vue (de
l’enfance à l’âge d’or). Pas de parti-pris pour ou contre, aucune leçon,
simplement une multiplicité de points de vue transformée en trame narrative,
appuyée par une musique résolument moderne, aux racines complexes, fortement
rythmique, portée par le chanteur et l’ensemble Newspeak dirigé par Todd
Reynolds. C’est puissant, troublant, solide, et définitivement pas ce à quoi je
m’attendais. [Ci-dessous: “Hollywood
Ending (for Justin Bennett)”.]
One: I’m not the opera type. Two: my opinion of the
military is quite negative. That’s why I almost didn’t listen to this CD. And
that would have been a shame. “Soldier Songs” is indeed an opera, as in it is
carried by a lyrical singer (David Adam Moore, very competent) and there is stage
design involved – action, even. Beyond these two elements, forget your
preconceptions about opera. David T. Little, a percussionist, culled
testimonies from veterans he knew, and drew out of this material a set of
thoughts on combat, death, war, organized chronologically according to the age
of the viewpoint (from childhood to old age). No position, no lesson, simply a
multiple set of impressions turned into a narrative, supported by resolutely
modern music with complex roots and a strong rhythmical basis, and carried by
the singer and the Newspeak ensemble conducted by Todd Reynolds. It’s a
powerful work, troubling, forceful, and definitely not what I was expecting. [Below: “Hollywood Ending (for Justin
Bennett).”]
SMIFF / Plastic Mars (Unit Records)
L’orgue sale, c’est irrésistible à mes oreilles. Et
SMIFF est un trio suisse qui carbure à l’orgue sale: celui de Thomas Lüscher.
Il est appuyé du bassiste Claude Meier (plutôt sale lui-même) et du batteur
Jonas Ruther. N’allez pas penser à Medeski, Martin & Wood; on est plutôt
ici dans le quartier de Steamboat Switzerland, soit plus doom que jazz. Les
grooves ne sont jamais “légers” et, souvent, le tempo tire de la patte, les
harmonies se décomposent. Et pourtant, les pièces sont courtes (deux à six
minutes) et l’ensemble a du punch. Bravo.
Dirty organ, I’m a sucker for dirty organ. And
SMIFF is a Swiss trio driven by a dirty organ – Thomas Lüscher’s. He is
supported by bassist Claude Meier (he’s got a mean sound too) and drummer Jonas
Ruther. Don’t go thinking along the tracks of Medeski, Martin & Wood; SMIFF
actually reside in Steamboat Switzerland’s neighbourhood, i.e. they sound more
doom than jazz. Their grooves are hardly ever “light” and, often, the tempo is
dragged as harmonies crumble down. And yet, tracks are short (two to six
minutes) and the album as a whole delivers a nice punch. Bravo.
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