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2013-03-13

2013-03-12: Arthur Campbell, David T. Little, SMIFF


Journal d'écoute / Listening Diary
2013-03-12

ARTHUR CAMPBELL / Through Ripple Glass (Everglade)
On trouve deux pièces du compositeur Benjamin Broening (cf. l’entrée d’hier) sur ce CD du clarinettiste Arthur Campbell: “Radiance” et “Arioso/Doubles”, la seconde figurant aussi sur le disque Trembling Air de Broening, dans une version pour clarinette basse. Les autres œuvres au programme de Through Ripple Glass sont signées Elizabeth Hoffman, Maurice Wright, Kui Dong et Colby Leider. Elles sont toutes pour clarinette et électroniques en direct (sauf celle de Wright, pour clarinette et sons fixés). Campbell s’avère un instrumentiste flexible, gracieux, très à l’aise dans le registre le plus aigu de son instrument. L’album est bien dosé, avec deux moments forts, “Through Ripple Glass” de Hoffman et “Radiance” de Broening, placés en ouverture et en clôture. Seule ombre au tableau: “Two Prime Conjecture” de Colby Leider, qui n’arrive pas à transcender son postulat mathématique de départ.
There are two pieces from composer Benjamin Broening (see yesterday’s entry) on this CD by clarinet player Arthur Campbell: “Radiance” and “Arioso/Doubles”, the second one also figuring on Broening’s Trembling Air CD in a version for bass clarinet. The other works included here are by Elizabeth Hoffman, Maurice Wright, Kui Dong, and Colby Leider. They are all written for clarinet and live electronics (except for Wright’s, for clarinet and recorded sound). Campbell proves to be a flexible and graceful instrumentalist, very much at ease in the clarinet’s higher range. The album is well paced, with two highlights – Hoffman’s “Through Ripple Glass” and Broening’s “Radiance” bookending the track list. The only disappointment is Leider’s “Two Prime Conjecture”, a piece that fails to transcend its mathematical postulate.

DAVID T. LITTLE / Soldier Songs (Innova)
Un: je ne suis pas du genre opéra. Deux: mon opinion sur l’armée est fort négative. C’est pourquoi j’ai été très réticent à écouter ce disque. Mon erreur. “Soldier Songs” est effectivement un opéra, parce qu’il est porté par un chanteur lyrique (David Adam Moore, plus que compétent) et qu’il est assorti d’une mise en scène. Au-delà de ces deux conditions, oubliez vos préjugés sur l’opéra. David T. Little, un percussionniste, a recueilli les témoignages de vétérans de sa connaissance. Il en a tiré une série de réflexions sur le combat, la mort, la guerre, organisées selon l’âge du point de vue (de l’enfance à l’âge d’or). Pas de parti-pris pour ou contre, aucune leçon, simplement une multiplicité de points de vue transformée en trame narrative, appuyée par une musique résolument moderne, aux racines complexes, fortement rythmique, portée par le chanteur et l’ensemble Newspeak dirigé par Todd Reynolds. C’est puissant, troublant, solide, et définitivement pas ce à quoi je m’attendais.  [Ci-dessous: “Hollywood Ending (for Justin Bennett)”.]
One: I’m not the opera type. Two: my opinion of the military is quite negative. That’s why I almost didn’t listen to this CD. And that would have been a shame. “Soldier Songs” is indeed an opera, as in it is carried by a lyrical singer (David Adam Moore, very competent) and there is stage design involved – action, even. Beyond these two elements, forget your preconceptions about opera. David T. Little, a percussionist, culled testimonies from veterans he knew, and drew out of this material a set of thoughts on combat, death, war, organized chronologically according to the age of the viewpoint (from childhood to old age). No position, no lesson, simply a multiple set of impressions turned into a narrative, supported by resolutely modern music with complex roots and a strong rhythmical basis, and carried by the singer and the Newspeak ensemble conducted by Todd Reynolds. It’s a powerful work, troubling, forceful, and definitely not what I was expecting.  [Below: “Hollywood Ending (for Justin Bennett).”]

SMIFF / Plastic Mars (Unit Records)
L’orgue sale, c’est irrésistible à mes oreilles. Et SMIFF est un trio suisse qui carbure à l’orgue sale: celui de Thomas Lüscher. Il est appuyé du bassiste Claude Meier (plutôt sale lui-même) et du batteur Jonas Ruther. N’allez pas penser à Medeski, Martin & Wood; on est plutôt ici dans le quartier de Steamboat Switzerland, soit plus doom que jazz. Les grooves ne sont jamais “légers” et, souvent, le tempo tire de la patte, les harmonies se décomposent. Et pourtant, les pièces sont courtes (deux à six minutes) et l’ensemble a du punch. Bravo.
Dirty organ, I’m a sucker for dirty organ. And SMIFF is a Swiss trio driven by a dirty organ – Thomas Lüscher’s. He is supported by bassist Claude Meier (he’s got a mean sound too) and drummer Jonas Ruther. Don’t go thinking along the tracks of Medeski, Martin & Wood; SMIFF actually reside in Steamboat Switzerland’s neighbourhood, i.e. they sound more doom than jazz. Their grooves are hardly ever “light” and, often, the tempo is dragged as harmonies crumble down. And yet, tracks are short (two to six minutes) and the album as a whole delivers a nice punch. Bravo.

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