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2012-12-13

2012-12-11/12: Jonas Kocher, Koch/Badrutt, Dave Phillips & Freedance, Reinhold Schmölzer & Orchest•ra•conteur, Frempong/Ehinger, Andrew Bird


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-12-11/12

JONAS KOCHER / duos 2011 (Flexion)
L’accordéonniste expérimental Jonas Kocher (du trio 300 basses), dans une série de duos (en fait, il y a aussi un trio) enregistrés au cours de l’année 2011. La musique de Kocher est ultra-dépouillée – minimaliste, microsonique. Et ses compères font de même. Il faut l’entendre échanger des hautes fréquences avec l’électronicien Gaudenz Badrutt pour comprendre à quel point il a désincarné son instrument. Le duo avec Christian Müller à la clarinette contrebasse est tout aussi fascinant – les battements de tons de Kocher sont rejoints par de longues notes de clarinette qui semblent, elles aussi, battre. Musique méditative exigeant une écoute profonde.  [Ci-dessous: Kocher en duo avec Christoph Schiller à l’épinette.]
Experimental accordion player Jonas Kocher (of the 300 basses trio), in a series of duos (there’s actually one trio too) recorded in the course of 2011. Kocher’s music is extremely stripped-down – call it minimalistic, microsonic. And his partners adopt the same approach. You have to hear him trade high frequencies with electronician Gaudenz Badrutt to understand to what extent he has disembodied the soul of his instrument. His duo with Christian Müller on contrabass clarinet is just as fascinating: Kocher’s flapping tones are met by long clarinet tones that also seem to be beating (they don’t, it’s a tonguing technique). Meditative music that requires deep listening.  [Below: Kocher in a duo with Christoph Schiller on spinet.]

HANS KOCH & GAUDENZ BADRUTT / Social Insects (Flexion)
Jonas Kocher vient de publier sur sa micro-étiquette Flexion le premier album d’un duo composé de Hans Koch à la clarinette basse et Gaudenz Badrutt aux électroniques (tous deux figurent sur le disque duos 2011 ci-dessus). Social Insects est une longue improvisation divisée en indexs de longueur variable. Nous demeurons dans l’univers de la musique microsonique – dépouillement, techniques étendues, sensations d’entrer à l’intérieur du son, jeu collectif toujours à un poil de se briser tant le fil est ténu, le silence menançant constamment d’engloutir le non-silence.
Jonas Kocher just released on his microlabel Flexion the debut album by a duo consisting of Hans Koch (bass clarinet) and Gaudenz Badrutt (electronics) – they both play with Kocher on the above-mentioned duos 2011). Social Insects is one long improvisation segmented on the disc in indexes of varying lengths. We’re still in the microsound world – sparseness, extended techniques, the impression of stepping inside the sound, collective playing always on the verge of breaking up, silence threatening to swallow non-silence.

DAVE PHILLIPS & FREEDANCE / Confluence (Innova)
Hmm... un jazz étonamment conventionnel pour un disque publié chez Innova. Phillips est un contrebassiste de talent et son écriture est vive, mais sa musique est trop “straight” pour que j’y revienne.
Hmmm. surprisingly conventional jazz for an Innova release. Phillips is a talented doublebassist, and his writing is lively, but the music is just too straightforward to draw me back for a second listen.

REINHOLD SCHMÖLZER & ORCHEST•RA•CONTEUR / Miraculous Loss of Signal (Unit Records)
Encore du jazz, mais cette fois plus relevé, plus piquant, avec le big band du batteur Reinhold Schmölzer. À l’exception d’une ballade sirupeuse (“Wheeling Around That So.Fi”), le matériel est vif, déluré, avec des arrangements souvent riches. À preuve: une lecture étonnante et fort réussie de “Lotus Flower” de Radiohead. “A Forwaholic’s Passion” et “Narcotic Incotriac” sont également très réussies.
Jazz again, though spicier this time, with drummer Reinhold Schmölzer’s big band. Except for a schmaltzy ballad (“Wheeling Around That So.Fi”), the material is lively, freewheeling, with rich, deep-running arrangements. Evidence A: Schmölzer’s stunning take on Radiohead’s “Lotus Flower.” The originals “A Forwaholic’s Passion” and “Narcotic Incotriac” are also very strong.

JOY FREMPONG & PHILIPPE EHINGER / Les voisins ne parlent pas tous la même langue (Unit Records)
Le résultat d’une première rencontre d’improvisation libre entre la chanteuse-électronicienne Joy Frempong et le claviériste-clarinettiste Philippe Ehinger, devant public. Frempong narre, chante et vocalise tout en échantillonnant sa voix et en créant des boucles. Ehinger alterne entre la clarinette basse et le clavier. Les pièces sont courtes, les textes parfois surréalistes. Certains effets de Frempong sont simples, voire faciles, mais son approche très animée (dans le sens de dessin animé) apporte un côté ludique au projet. Intéressant.
The result of a first free improvisation meeting, in a live setting, between singer/electronician Joy Frempong and keyboardist-clarinetist Philippe Ehinger. Frempong tells, sings and vocalizes while sampling and looping her voice. Ehinger switches back and forth between bass clarinet and keyboard. Short pieces with lyrics bordering on surrealism at times. Some of Frempong’s electronic effets are simple, east even, but her cartoonish approach brings playfulness to the project. Interesting.

 ANDREW BIRD / Break It Yourself (Mom + Pop)
L’un des deux disques publiés par Andrew Bird cette année. Cet album pourrait bien réussir à éclipser Noble Beast à titre de mon favori dans sa discographie. Bel équilibre entre chansons, instrumentales, passages plus déglingués, mélodisme, mélancolie, espoir. “Danse Caribe”, “EyeonEye, “Give It Away,” “Lazy Projector” et “Lusitania” sont des “singalongs” instantanés.  [Ci-dessous: Vidéomusique officielle pour “Give It Away.”]
One of two records released by Andrew Bird this year. And this one could very well eclipse Noble Beast as my favorite of his. Fine balance between songs, instrumentals, experimental bits, melodies, melancholy, and hope. “Danse Caribe,” “EyeonEye,” “Give It Away,” “Lazy Projector,” and “Lusitania” are all instant singalongs.  [Below: Official music video for “Give It Away.”]

ANDREW BIRD / Hands of Glory (Mom + Pop)
L’autre disque publié par Bird cette année. Je trouve celui-ci beaucoup moins alléchant. Il est plus simple en termes d’arrangements, plus folk, avec une plus forte fibre country. Pas mauvais, et j’aime bien “Three White Horses” et “When That Helicopter Comes”, mais je décroche grave dans “Railroad Bill” et “If I Needed You.” La pièce qui conclut l’album pèche par excès de longueur.
The other album released by Bird this year. This one is weaker. Simpler arrangements, folkier, with a strong country vibe. Not bad, and I do like “Three White Horses” and “When That Helicopter Comes,” but I’m not into “Railroad Bill” and “If I Needed You.” The album closer is too long for its own good.

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