Journal d'écoute / Listening Diary
2012-12-11/12
JONAS KOCHER / duos 2011 (Flexion)
L’accordéonniste expérimental Jonas Kocher (du trio
300 basses), dans une série de duos (en fait, il y a aussi un trio) enregistrés
au cours de l’année 2011. La musique de Kocher est ultra-dépouillée –
minimaliste, microsonique. Et ses compères font de même. Il faut l’entendre
échanger des hautes fréquences avec l’électronicien Gaudenz Badrutt pour
comprendre à quel point il a désincarné son instrument. Le duo avec Christian
Müller à la clarinette contrebasse est tout aussi fascinant – les battements de
tons de Kocher sont rejoints par de longues notes de clarinette qui semblent,
elles aussi, battre. Musique méditative exigeant une écoute profonde. [Ci-dessous: Kocher en duo avec
Christoph Schiller à l’épinette.]
Experimental accordion player Jonas Kocher (of the
300 basses trio), in a series of duos (there’s actually one trio too) recorded
in the course of 2011. Kocher’s music is extremely stripped-down – call it
minimalistic, microsonic. And his partners adopt the same approach. You have to
hear him trade high frequencies with electronician Gaudenz Badrutt to
understand to what extent he has disembodied the soul of his instrument. His
duo with Christian Müller on contrabass clarinet is just as fascinating:
Kocher’s flapping tones are met by long clarinet tones that also seem to be
beating (they don’t, it’s a tonguing technique). Meditative music that requires
deep listening. [Below: Kocher
in a duo with Christoph Schiller on spinet.]
HANS KOCH & GAUDENZ BADRUTT / Social Insects (Flexion)
Jonas Kocher vient de publier sur sa micro-étiquette
Flexion le premier album d’un duo composé de Hans Koch à la clarinette basse et
Gaudenz Badrutt aux électroniques (tous deux figurent sur le disque duos
2011 ci-dessus). Social Insects est une longue
improvisation divisée en indexs de longueur variable. Nous demeurons dans
l’univers de la musique microsonique – dépouillement, techniques étendues, sensations
d’entrer à l’intérieur du son, jeu collectif toujours à un poil de se briser
tant le fil est ténu, le silence menançant constamment d’engloutir le
non-silence.
Jonas Kocher just released on his microlabel
Flexion the debut album by a duo consisting of Hans Koch (bass clarinet) and
Gaudenz Badrutt (electronics) – they both play with Kocher on the
above-mentioned duos 2011). Social
Insects is one long improvisation segmented on the disc in indexes of
varying lengths. We’re still in the microsound world – sparseness, extended
techniques, the impression of stepping inside the sound, collective playing
always on the verge of breaking up, silence threatening to swallow non-silence.
DAVE PHILLIPS &
FREEDANCE / Confluence (Innova)
Hmm... un jazz étonamment conventionnel pour un disque
publié chez Innova. Phillips est un contrebassiste de talent et son écriture
est vive, mais sa musique est trop “straight” pour que j’y revienne.
Hmmm. surprisingly conventional jazz for an Innova
release. Phillips is a talented doublebassist, and his writing is lively, but
the music is just too straightforward to draw me back for a second listen.
REINHOLD SCHMÖLZER
& ORCHEST•RA•CONTEUR / Miraculous Loss of Signal (Unit Records)
Encore du jazz, mais cette fois plus relevé, plus
piquant, avec le big band du batteur Reinhold Schmölzer. À l’exception d’une ballade
sirupeuse (“Wheeling Around That So.Fi”), le matériel est vif, déluré, avec des
arrangements souvent riches. À preuve: une lecture étonnante et fort réussie de
“Lotus Flower” de Radiohead. “A Forwaholic’s Passion” et “Narcotic Incotriac”
sont également très réussies.
Jazz again, though spicier this time, with drummer
Reinhold Schmölzer’s big band. Except for a schmaltzy ballad (“Wheeling Around
That So.Fi”), the material is lively, freewheeling, with rich, deep-running
arrangements. Evidence A: Schmölzer’s stunning take on Radiohead’s “Lotus
Flower.” The originals “A Forwaholic’s Passion” and “Narcotic Incotriac” are
also very strong.
JOY FREMPONG & PHILIPPE EHINGER / Les voisins ne parlent pas tous
la même langue (Unit Records)
Le résultat d’une première rencontre d’improvisation
libre entre la chanteuse-électronicienne Joy Frempong et le
claviériste-clarinettiste Philippe Ehinger, devant public. Frempong narre,
chante et vocalise tout en échantillonnant sa voix et en créant des boucles.
Ehinger alterne entre la clarinette basse et le clavier. Les pièces sont
courtes, les textes parfois surréalistes. Certains effets de Frempong sont
simples, voire faciles, mais son approche très animée (dans le sens de dessin
animé) apporte un côté ludique au projet. Intéressant.
The result of a first free improvisation meeting,
in a live setting, between singer/electronician Joy Frempong and
keyboardist-clarinetist Philippe Ehinger. Frempong tells, sings and vocalizes
while sampling and looping her voice. Ehinger switches back and forth between
bass clarinet and keyboard. Short pieces with lyrics bordering on surrealism at
times. Some of Frempong’s electronic effets are simple, east even, but her
cartoonish approach brings playfulness to the project. Interesting.
L’un des deux disques publiés par Andrew Bird cette
année. Cet album pourrait bien réussir à éclipser Noble Beast à
titre de mon favori dans sa discographie. Bel équilibre entre chansons,
instrumentales, passages plus déglingués, mélodisme, mélancolie, espoir. “Danse
Caribe”, “EyeonEye, “Give It Away,” “Lazy Projector” et “Lusitania” sont des
“singalongs” instantanés. [Ci-dessous:
Vidéomusique officielle pour “Give It Away.”]
One of two records released by Andrew Bird this
year. And this one could very well eclipse Noble Beast as
my favorite of his. Fine balance between songs, instrumentals, experimental
bits, melodies, melancholy, and hope. “Danse Caribe,” “EyeonEye,” “Give It
Away,” “Lazy Projector,” and “Lusitania” are all instant singalongs. [Below: Official music video for “Give
It Away.”]
ANDREW BIRD / Hands of Glory
(Mom + Pop)
L’autre disque publié par Bird cette année. Je trouve
celui-ci beaucoup moins alléchant. Il est plus simple en termes d’arrangements,
plus folk, avec une plus forte fibre country. Pas mauvais, et j’aime bien
“Three White Horses” et “When That Helicopter Comes”, mais je décroche grave
dans “Railroad Bill” et “If I Needed You.” La pièce qui conclut l’album pèche
par excès de longueur.
The other album released by Bird this year. This
one is weaker. Simpler arrangements, folkier, with a strong country vibe. Not
bad, and I do like “Three White Horses” and “When That Helicopter Comes,” but
I’m not into “Railroad Bill” and “If I Needed You.” The album closer is too
long for its own good.
No comments:
Post a Comment