Journal d'écoute / Listening Diary
2012-12-10
KURT ROHDE / One (Innova)
One est un disque consacré à la musique
de chambre du compositeur américain Kurt Rohde. Quatre œuvres, toutes dignes
d’intérêt. “One” est une suite pour pianiste récitant. Il s’agit de vignettes
combinant piano préparé et poèmes de Jakob Stein. Genevieve Feiwen Lee se tire
de cette partition fort inusitée avec brio. Le “Concertino for violin and small
ensemble” (Axel Strauss et le Left Coast Chamber Ensemble) déballe un lyrisme
profond où rien n’est surfait. Je suis moins enthousiaste à propos des “Four
Remixes for Piano Trio” où Rohde “repense” certaines chansons populaires. [Ci-dessous:
Un mouvement du “Concertino”.]
One is a CD devoted to the music of American composer
Kurt Rohde. Four works, all interesting. “One” is a suite for reciting pianist,
a series of vignette combining prepared piano and poems by Jakob Stein.
Genevieve Feiwen Lee navigates this unusual score with gusto. The “Concertino
for violin and small ensemble” (Axel Strauss and the Left Coast Chamber
Ensemble) is imbued with deep-running lyricism without overdoing anything. I am
less enthusiastic about “Four Remixes for Piano Trio” where Rohde rethinks four
pop songs. [Below: A movement from the “Concertino.”]
PABLO MONTAGNE / Cordale (Setola
di Maiale)
Le guitariste italien Pablo Montagne livre avec Cordale un
disque généreux (78 minutes) mais aride constitué de 17 pièces pour guitare
solo (10 à la guitare classique, 7 à la guitare acoustique). Il y applique
diverses techniques visant à produire un flux musical quasi ininterrompu qui se
transforme dans le temps. Chaque pièce est évolutive – une boucle de sons qui
s’altère avec le temps, parfois de manière inattendue – mais les distinctions
d’une pièce à l’autre sont parfois minces. J’en ressors les oreilles
bourdonnantes, avec du respect pour la technique et l’exécution de Montagne,
mais sans être convaincu.
Italian guitarist Pablo Montagne offers a generous
(78 minutes) yet arid CD consisting of 17 solo guitar pieces (10 on classical
guitar, 7 on acoustic guitar). Montagne uses various techniques to produce a
near-uninterrupted flux of music that transforms over time. Each piece is
evolutive in nature – a loop of notes/sounds that changes with time, sometimes
in unexpected ways – but the process gets repetitive, with not enough
differences between tracks. I come out of this CD with buzzing ears, some
respect for Montagne’s technique and executive, but otherwise unconvinced.
CHRIS BURN & MATT HUTCHINSON / Untuning the Sky (Bead Special)
Dix improvisations du trompettiste Chris Burn et du
claviériste-électronicien Matt Hutchinson. Improvisation libre à l’européenne.
Les pièces sont issues de trois concerts donnés en 2005-2006. Qualité sonore
correcte, sans plus. Burn est parfois caricatural, mais j’aime le travail de
Hutchinson, souvent obtu mais pertinent. Cela dit, la prise de son laisse à
désirer.
Ten free improvisations by trumpeter Chris Burn and
keyboardist/electronician Matt Hutchinson. European free improvisation. Tracks
are excerpted from three performances dating back to 2005-2006. Sound quality
is okay, but that’s all. Burn tends to be caricatural, but I like Hutchinson’s
work, which is often obtuse yet relevant. That being said, a better sound
capture would have improved my enjoyment.
JAAP BLONK / Keynote Dialogues (Monotype)
Keynote Dialogues reprend là où Averschuw avait
laissé. Le vocaliste expérimental Jaap Blonk y poursuit ses explorations
électroniques. Voix traitées et multipistées, pièces conceptuelles,
compositions à grand déploiement (“Keynote Dialogues” et “Cimbrod King”,
épiques, avec échantillons de piano et de chants d’oiseaux s’ajoutant aux
voix). Le résultat est parfois aride, comme j’avais pu le constater au FIMAV
2011, mais il y a des moments de pure folie, une folie calculée et réfléchie,
mais tout de même folle.
Keynote Dialogues picks up where Averschuw
had left. Experimental vocalist Jaap Blonk has continued to explore the
electronic ways. here we have treated multitracked vocals, conceptual pieces,
and large-scale compositions (the epic “Keynote Dialogues” and “Cimbrod King”,
with piano and birdsong samples joining the man’s mad vocalese). Results can be
arid, as I realized at FIMAV 2011, but there are moments of pure craziness –
calculated, conceptualized, but crazy nonetheless.
JEAN-MARC FOUSSAT / L’oiseau (Fou
Records)
Un très beau disque solo de Jean-Marc Foussat,
électronicien et multi-instrumentiste expérimental. L’album est clairement
dédié à Victor Foussat, jeune poète et peintre décédé cette année. Une de
toiles orne la jaquette intérieure, tandis que Jean-Marc récite un de ses
poèmes entre les deux pièces de 20 minutes qui constituent le corps de cet
ouvrage. Je croise rarement la carrière de Foussat, mais chaque fois c’est une
révélation. Les deux pièces consistent en amalgames puissants de synthétiseurs
et d’objets. Il a une manière d’autodidacte, un très bon sens de l’éparpillement
et du resserrement, dynamique qui anime la première pièce. La seconde consiste
plutôt en une accrétion de boucles. Puissant.
A beautiful solo album by experimental
electronician/multiinstrumentalist Jean-Marc Foussat. The album is clearly
dedicated to Victor Foussat, a young poet and painter who died this year. One
of his paintings his reproduced on the inner sleeve, and Jean-Marc recites a
poem of his in-between the two 20-minute tracks that make up the album. I
rarely cross paths with Foussat’s music, but each opportunity is a delight. The
two pieces here are powerful amalgams of synths and objects. Foussat’s music
has a self-taught feel to it and shows a keen sense of spreading
around/retightening, which is what drives the first track. The second piece is
more loop/accretion-based. Strong material.
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