Journal d'écoute / Listening Diary
2012-09-17
REINES
D’ANGLETERRE / Globe et dynastie (Bo’Weavil - merci à/thanks to Forced Exposure)
Reines d’Angleterre et le nom de la collaboration
entre le multi-instrumentiste Ghédalia Tazartès et les deux membres du duo
électronique Opéra Mort, soit èlg et jo. Globe et dynastie est un
album studio enregistré en 2009 et fraîchement publié chez Bo’Weavil pour faire
suite à un premier album, en concert, paru en 2010. C’est un disque foisonnant
d’idées, plus “sérieux” que celui entre Tazartès, David Fenech et Joseph
Raccaille, moins éclaté (dans le sens de “difficile à suivre tellement ça va
dans tous les sens) que les albums solo de Tazartès comme Ante-Mortem. Tazartès
psalmodie et vocifère, en s’accompagnant à l’accordéon, entre autres
instruments, tandis que les életroniciens tissent un discours complémentaire
sans s’arrimer aux élucubrations de leur collègue. Le résultat tient bien la
route, et la dernière des cinq pièces non titrées de ce court disque de 30
minutes m’a surpris par sa force étrange.
Reines d’Angleterre (“Queens of England”) is the
name of a collaboration between multi-instrumentalist Ghédalia Tazartès and
both members of electronic duo Opéra Mort, aka èlg and jo. Globe
et dynastie is a studio album recorded in 2009 and just out on Bo’Weavil, a
follow-up to the group’s 2010 debut LP, a live recording. This CD is full of
odd ideas. It is more “serious” than the collaboration between Tazartès, David
Fenech and Joseph Raccaille, and less crazy than Tazartès’ solo albums like Ante-Mortem.
Tazartès laments and grunts while accompanying himself on the accordion (among
other instruments) while the electronicians weave a complementary discourse
without riveting it to their colleague’s elucubrations. The resulting music
holds its ground, and the last track of this 30-minute, five-track album is
surprisingly strong.
JOHN ZORN / Rimbaud (Tzadik)
Un tout nouveau Zorn, éclectique à souhait - décousu
diront certains, bien que le sujet des quatre œuvres présentées soit le même:
le poète français Arthur Rimbaud. On a droit, dans l’ordre, à une œuvre de
musique de chambre (interprétée par le Talea Ensemble), un duo d’électroniques
(Zorn et Ikue Mori), une composition pour trio free jazz (Stephen Gosling,
Trevor Dunn, Kenny Wollesen), et enfin une composition à fiches pour lecteur
(Mathieu Amalric) et multi-instrumentiste (Zorn). Cette dernière pièce,
construite sur des extraits de L’Album Zutique de Rimbaud, est
la plus éclatée, amusante et déstabilisante du lot, quoique le duo avec Mori
soit très réussi. Quatre pièces d’une peu plus de dix minutes chacune, et
chaque fois on a l’impression de devoir remettre le compteur à zéro, tant leurs
univers sonores sont différents.
A brand new Zorn CD, very eclectic – some will say
it definitely lacks cohesion, although all four works included are based on the
same figure: French poet Arthur Rimbaud. What we get, in order, is: a chamber
music work (performed by Talea Ensemble), an electronics duo (Zorn and Ikue
Mori), a composition for free jazz trio (Stephen Gosling, Trevor Dunn, Kenny
Wollesen), and finally a file-card composition for narrator (Mathieu Amalric)
and multi-instrumentalist (Zorn). The latter piece, build around quotes from
Rimbaud’s irreverrent L’Album Zutique, is the wildest, most
entertaining and most welcome of the bunch, although the duo piece with Mori is
also pretty strong. Four works, each a little over 10 minutes long, and after
each one you’ll feel like hitting the reset button – that’s how different their
soundworlds are.
GOAT / World Music
(Rocket Recordings - merci à/thanks to Forced
Exposure)
Wow! Quel merveilleux rock psychédélique que celui de
Goat, un groupe suédois. Clairement, ces jeunes ont grandi au son des
rééditions des étiquettes Shadoks et Sublime Frequencies: leur musique est un
rock tribal métissé de sonorités psychédéliques indiennes, turques, africaines
et asiatiques. Les voix féminines et le traitement sonore ajoutent un côté
Boredoms à l’ensemble. La séquence “Goatman” / “Goathead” / “Disco Fever”
développe une puissance libératrice. Très différent, plutôt lo-fi, et jouissif.
Carrément jouissif. [Ci-dessous:
“Goathead” - allez-y, tentez de résister à ça.]
Wow! What a psychedelic rock album from Goat, a
Swedish band! Clearly, these youngsters were raised to the sounds of world
psychedelic rock reissues from the Shadoks and Sublime Frequencies labels:
their tribal rock is infused with psychedelic Indian, Turkish and East-Asian
sounds. And the female vocals and overall sound treatment adds a Boredoms feel
to the album. The sequence that runs from “Goatman” to “Goathead” and “Disco
Fever” exudes such liberating power! Very different, rather lo-fi, and a
fabulous thrill. [Below: “Goathead”
- go ahead, just try to resist to this anthem.]
HLADOWSKI & JOYNES / The Wild Wild Berry (Bo’Weavil - merci
à/thanks to Forced Exposure)
La chanteuse Stephanie Hladwoski et le guitariste C
Joynes, dans une collaboration autour de chansons traditionnelles anglaises. La
sélection s’est faite à partir d’enregistrements de terrains. La voix de
Hladowski est parfaite pour ce genre de matériel: l’angélisme d’un ange déchu,
avec la pureté d’une jouvencelle et l’émotion un peu râpeuse de qui a trop
vécu. Les accompagnements de Joynes jouent avec la tradition sans la pervertir.
Du beau boulot.
Singer Stephanie Hladowski and guitarist C Joynes
in a collaboration built around traditional English songs. The repertoire was
selected from field recordings of traditional singers. Hladowski’s voice is a
perfect fit for this material: the tone of a fallen angel, i.e. the purity of a
young and naive girl allied to the feeling of a soul that has lived too much.
Joynes’ accompaniments toy around with tradition without ever bending it out of
true. Some fine work.
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