Journal d'écoute / Listening Diary
2012-06-18
VINCENT BERGER ROND / Elle
avait raison Hathor (Spectropol Records)
Vincent Berger Rond semble avoir trouvé un bon foyer
chez Spectropol Records, une étiquette spécialisée dans la musique microtonale
- ce qu’est définitivement sa musique. Et Elle avait raison Hathor est
clairement une coche ou deux au-dessus des récents opus de Bergeron, un artiste
singulier s’il est en est, dont les pièces se construisent à partir d’une
déconstruction, d’une atomisation de collaborations musicales diverses pour
former des longues œuvres qui tanguent et roulent comme une barque en pleine
tempête. “Izanami (pour Alexandra Fol)” propose le meilleur résultat à ce jour
d’une des approches qu’il affectionne: la mise en scène d’une voix féminine
(Laura Kitty). Et les guitares de Fred Szymanski confèrent à “Sedna et le
clavecin à la mer” un air insolite de Grateful Dead (et même, tel quel revisité
par John Oswald). La musique de Bergeron demeure inclassable, mais ici elle me
semble moins irritante (car elle peut l’être) et plus accessible (tout en
relativisant). [Ci-dessous: Écoutez avant d’acheter.]
Vincent Berger Rond seems to have found a good home
at Spectropol Records, a label specialized in microtonal music – and that’s
definitely what Bergeron’s music is, among other things. And Elle
avait raison Hathor is clearly a notch or two above his other recent opuses.
Bergeron is quite a singular artist who music seems built from deconstructed
and fragmented musical collaborations to form long pieces that roll like a
small boat in the midst of a storm. Bergeron likes to stage female vocals, and
in that vein “Izanami (pour Alexandra Fol)” featuring Laura Kitty is his best
result yet. And Fred Szymanski’s guitars give “Sedna et le clavecin à la mer”
an unexpected Grateful Dead feel (and even, a feel of the Dead as revisited by
John Oswald on Grayfolded). Bergeron’s music remains as
unclassifiable as ever, but on this album it gets less irritating (and it CAN
get irritating) and more accessible.
[Below: Listen before you buy.]
LE REX / _Ascona (Unit Records)
_Ascona fait perdurer la
recette utilisée pour le premier disque du Rex, un quintette de jazz “in situ”
dirigé par le saxo ténor Marc Stucki. Jazz “in situ”, parce que le groupe se
produit et enregistre dans des lieux inusités – sur Le corse,
c’était carrément dans la campagne corse. Cette fois, la Suisse et l’Italie sont
à l’honneur. Et cette fois, intercalées entre des compositions originales
soigneusement enregistrées, on trouve des reprises ludiques en mode “field
recording”: un Ray Charles, mais aussi Beyoncé, Michael Jackson, et le “bridge”
de “Ghostbusters.” Sympa, avec un petit côté fanfare funky qui me plaît bien.
_Ascona maintains the recipe established on “in
situ” jazz quintet Le Rex’s debut CD. “In situ” jazz because the band performs
and records in unusual places – Le Corse was recorded in the
fields of Corsica. This time, Switzerland and Italy provide most of the
locations. And this time, interspersed among the band’s well-recorded original
compositions are playfull covers presented as field recordings: a Ray Charles
tune, a Beyoncé hit, some Michael Jackson, and the bridge from “Ghostbusters.”
Fun stuff, with a little funky fanfare thing going on.
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