2011-05-14/15
KYLE BRUCKMANN / On Procedural Grounds (New World Records)
L’étiquette de musique contemporaine américaine New
World Records consacre un disque à l’hautboïste Kyle Bruckmann. On
Procedural Grounds propose un solo, un duo et deux pièces
pour ensembles, toutes avec une part d’électroniques. Si le solo “Orgone
Accelerator” manque de punch, le duo “Cell Structure” avec le clarinettiste
Matt Ingalls en a beaucoup: la partie d’électroniques sonne la progression d’une
cellule à l’autre à coups d’interventions flagrantes comme des décharges
électriques. Mais la pièce de résistance est la pièce titre, 29 minutes, pour
l’ensemble Wrack de Bruckmann, le Rova Saxophone Quartet et deux électroniciens
(Gino Robair et Tim Perkis). Une œuvre complexe, dense, aux influences diverses
(dont le jazz et le rock), avec des saxos exacerbés. Exaltant.
The American contemporary music label New World
Records has just released a CD of compositions by oboe player Kyle Bruckmann. On
Procedural Grounds includes one solo, one duo, and two ensemble pieces, all
with an electronic component. The solo “Orgone Accelerator” lacks punch, but
the duo “Cell Structure” with clarinetist Matt Ingalls has enough for two
tracks worth: the electronic part sounds the switch from cell to cell with
flagrant interventions that act like electric shocks. However, the piece de
resistance is the 29-minute title piece written for Bruckmann’s ensemble Wrack,
the ROVA Saxophone Quartet, and two electronicians (Gino Robair and Tim
Perkis). A complex work, dense, with a melting pot of influences (including
jazz and rock), and exacerbated saxes. Exhilirating.
WADADA LEO SMITH / Ten Freedom Summers (Cuneiform)
Difficile de chroniquer cette parution sans tomber
immédiatement dans les superlatifs, alors commençons par les faits: Ten
Freedom Summers est un coffret de quatre disques. C’est aussi un
cycle de 19 compositions ayant pour thème le mouvement américain des droits
civiques. Il met en vedette le Golden Quartet et le Golden Quintet de Smith,
plus l’ensemble de chambre Southwest Chamber Music. Le tout a été enregistré en
trois jours en novembre 2011, peu après la création de l’œuvre sur scène, mais
il a fallu plusieurs années à Smith (et plusieurs commandes et subventions)
pour l’écrire. La plupart des 19 pièces font entre 10 et 20 minutes. Plus de la
moitié mettent en vedette le quatuor (Smith, Anthony Davis, John Lindberg et
Pheeroan akLaff OU Susie Ibarra, en alternance) ou le quintette de Smith (les
cinq; oui, deux batteurs). Quelques-unes ont été écrites pour Southwest et
trois pour Southwest ET le groupe de Smith. Quatre et demie de musique. Voilà
pour les faits. Maintenant, les superlatifs: il s’agit d’une somme musicale monumentale.
Smith y déploie le meilleur de lui-même, comme compositeur, comme leader, comme
trompettiste. Seules les pièces pour Southwest ont des passages à vide. Pour le
reste c’est puissant, émouvant, parfois carrément torride, avec beaucoup de
variations dans les arrangements (solos, duos, trios). Ten Freedom Summers n’est
pas la lubie de grandeur d’un artiste vieillissant. C’est l’expression d’une
voix musicale d’une grande pertinence.
[Ci-dessous: Écoutez une pièce complète de l’album, celle sur Martin
Luther King.]
It’s hard to review this album without immediately
resorting to superlatives, so let’s start with the facts. Ten
Freedom Summers is a 4-CD set. It’s also a cycle of 19 compositions about
the US civil rights movement. It features Smith’s Golden Quartet and Golden
Quintet, plus the Southwest Chamber Music. The whole thing was recorded in
three days in November 2011, soon after its live premiere, but its writing took
Smith several years and several commissions and grants. Most of the 19 tracks
fall within the 10-to-20-minutes range. Over half of them feature Smith’s
quartet (Smith, Anthony Davis, John Lindberg and Pheeroan akLaff OR Susie
Ibarra) or quintet (all five; yes, two drummers). Some pieces are performed by
Southwest, and three feature Southwest AND Smith’s band. That’s the facts. Now,
here come the superlatives. This is a gigantic summation of Smith’s work. The
man showcases the best of himself as a composer, leader, and trumpet player.
Only the pieces for Southwest alone show some dull moments. The rest is all
power, emotion, scorching heart, and lots of variations in the arrangements
(solos, duos, trios). Ten Freedom Summers is not the white
elephant of a aging artist. It is the expression of a highly relevant musical
voice. [Below: Listen to a full
track from the album - it’s the one about Martin Luther King.]
CACTUS TRUCK / Brand New for
China! (Public Eyesore)
Trio terroriste d’improvisation libre, sale et
bruitiste, Cactus Truck propose ici un disque coup de poing en trois parties.
Une pièce de dix minutes qui, malgré sa durée, ne se complait pas dans la durée
(justement); une séquence de quatre pièces courtes et ultra-courtes. Puis un
addendum ponctué d’une finale éclair. Le saxo de John Dikeman domine du début à
la fin, mais ce n’est pas parce que le guitariste Jasper Stadhouders et le
batteur Onno Govaert n’essaient pas de l’enterrer!
A terrorist trio of free, dirty and noisy
improvisation, Cactus Truck delivers a one-two punch of an album in three
parts. One ten-minute track that never actually FEELS long; a sequence of four
short and ultrashort tracks; and an addendum punctuated by a flash finale. John
Dikeman’s sax dominates throughout, despite the fact that guitarist Jasper
Stadhouders and drummer Onno Govaert are doing everything they can to drown him
out!
TOHPATI BERTIGA / Riot (Moonjune)
Tohpati Bertiga est le power trio jazz-rock du guitar
hero indonésien Tohpati (du groupe simakDialog). Riot n’a
pas l’attrait ethnique du premier Tohpati Emission, mais il a un groove
irrésistible - et je ne suis pas un grand fan de jazz-rock. Sauf je succombe
pleinement aux métriques complexes et aux work-out de Riot,
particulièrement la joyeusement ridicule “Rock Camp” et, à l’autre extrême, la
très nuancée “Lost in Space”. La pièce-titre est un scorcher. [Ci-dessous: Écoutez une minute de
chaque pièce sur cette page.]
Tohpati Bertiga is the jazz-rock power trio of
Indonesian guitar hero Tohpati (of simakDialog). Riot doesn’t
have the world fusion charm of the first Tohpati Emission CD, but it has an
irresistible groove – and I’m not a huge fan of jazz rock. But I’m falling for
the complex metrics and rock-outs on Riot,
especially the ludicrously fun “Rock Camp” and, at the other end of the
spectrum, the finely nuanced “Lost in Space.” The title track is a
scorcher. [Below: Listen to one
minute of each track on this page.]
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