Journal d'écoute / Listening Diary
2011-05-09
STEVE LACY / School Days (Emanem)
Au début des années 60, Steve Lacy est obnubilé par Thelonious Monk, avec qui il joue d’ailleurs pendant 16 semaines en 1960. Il met sur pied le quatuor School Days, un groupe consacré au répertoire de Monk, avec le tromboniste Roswell Rodd, le batteur Dennis Charles et une succession de bassistes. Ce groupe a subsisté tant bien que mal à New York pendant plus de deux ans. Paru à l’origine chez Emanem en 1975 et réédité par Emanem pour la première fois ici (après quelques rééditions antérieures), School Days documente ce groupe sur scène, à mi-parcours (vers mars 1963), avec Henry Grimes à la contrebasse. Un set inventif qui fait ressortir le mélodisme original de Monk - en décomposant son jeu de piano sur deux cuivres seulement, ce qui n’est pas rien. De plus, on verra dans School Days le modèle du trio Évidence de Jean Derome et de plusieurs autres groupes similaires (la fascination de Lacy pour Monk a eu une influence considérable sur plusieurs saxophonistes). En bonus, deux pièces du quintette de Monk, avec Lacy, tirée d’une diffusion radiophonique d’un concert d’août 1960 - le son est très mauvais, mais l’intérêt est historique.
In the early ‘60s, Steve Lacy was obsessing over Thelonious Monk, with whom he even played for 16 weeks in 1960. He put together the School Days quartet, a Monk repertoire band, with trombonist Roswell Rudd, drummer Dennis Charles and a series of bassists. This group survived in NYC for over two years. First released on Emanem in 1975, now reissed by Emanem for the first time (following a couple of previous reissues), School Days documents the quartet on stage halfway through its life (c. March 1963), with Henry Grimes on bass. An inventive set that highlights the original melodicism of Monk – his piano playing being de-composed over two hors only, not a small feat. Also, School Days provided the blueprint for Jean Derome’s trio Évidence and several similar groups (Lacy’s fascination for Monk has had a significant influence on many sax players). This Emanem reissue adds two tracks from an August ’60 radio broadcast featuring Monk’s quintet with Lacy – sound quality is bad, but the historical interest is high.
OTHERWAYS AND FREE SPACE / Life Amid the Artefacts (Emanem)
Un disque intéressant de matériel inédit documentant deux groupes londonniens d’improvisation libre qui n’ont laissé aucun enregistrement officiel. Free Space était un ensemble de taille moyenne (autour de huit musiciens) dirigé par John Stevens au milieu des années 70. Il est représenté par une pièce de 15 minutes enregistrée en juillet 1973, seule trace présentable de cet ensemble dont les rangs comptaient presque tous les membres d’Otherways, soit Herman Hauge (saxo alto), Dave Solomon (percussions), Marc Meggido (contrebasse) et Nigel Coombes (violon), auxquels il faut ajouter le pianiste Simon Mortimer. Free Space sonne beaucoup comme le Spontaneous Music Ensemble de Stevens (période Quintessence). Otherways a quelque chose de plus jazzé dans le ton, surtout en raison de la propension de Hauge à la mélodie instantanée. L’heure de matériel d’Otherways présentée ici provient d’enregistrements faits en 1973 (en quintette et en quatuor sans Coombes), ainsi qu’en 1984 (en duo Hauge/Solomon). C’est bien, mais pas remarquable, à mon avis. En termes de cette seconde génération d’improvisateurs londoniens, j’ai préféré Teatime.
An interesting CD of previously unreleased material documenting two London-based free improvisation groups that left no official recordings. Free Space was a mid-sized ensemble (around eight musicians) led by John Stevens in the mid-‘70s. It is featured on one 15-minute piece recorded in July ’73, the only salvageable trace (according to Martin Davidson) of this album in which played most of the members of Otherways, i.e. Herman Hauge (alto sax), Dave Solomon (percussion), Marc Meggido (doublebass) and Nigel Coombes (violin). To get Otherways’ whole line-up, add pianist Simon Mortimer. Free Space sounds a lot like Stevens’ Spontaneous Music Ensemble circa Quintessence. Otherways have a jazzier thing going, especially due to Hauge’s propension to improvise melodies. The hour of material from Otherways includes recordings made in 1973 (as a quintet and a Coombes-less quartet), plus Hauge/Solomon duo recordings from 1984. It’s nice but not remarkable in my opinion. In terms of second generation London free improvisers, I prefered Teatime.
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