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2011-02-09

2011-02-07/08: Bertrand Denzler, The Dorf, Roy/Courtois/Tchamitchian, Nicholas Urie


Journal d'écoute/Listening Diary 
2011-02-07/08

BERTRAND DENZLER / Tenor (Potlatch)
Le saxophoniste Bertrand Denzler (de Hubbub) publie un album solo (tiens, est-ce son premier?) chez la très sélective étiquette française Potlatch. Trois pièces, 17, 19 et 12 minutes. Une simple prise de son très rapprochée, des musiques ultraminimalistes faisant grand usage de moyens très restreints. Une note manipulée par les doigts sur les clés utilisées comme des filtres sonores; la colonne d’air s’ébranlant, mi-mécanique, mi-animée; la recherche d’une exploration totale d’idées simples mais tellement difficiles à maîtriser. Une écoute difficile mais concluante: on n’a pas encore épuisé les possibilités du saxophone, ni parfaitement dompté la bête.
Saxophonist Bertrand Denzler (of Hubbub) just released a solo album (could it be his solo debut?) on the highly selective French label Potlatch. Three tracks, 17, 19 and 12 minutes. Simple close-miking, ultra-minimalistic music making ample use of very restricted means. One note manipulated using fingers overs keys like audio filters; the air shaft takes a life of its own, half-mechanical, half-organic; the search for a comprehensive exploration of simple ideas so difficult to master. A demande yet conclusive listen: Mankind has not yet exhausted the possibilities of the saxophone, nor fully tamed the beast.

THE DORF / Le Record (Leo Records)
Oh que j’aime, que j’aime, que j’aime ce second disque de l’orchestre actuel The Dorf! Nettement supérieur au premier (qui n’était toujours pas mal), Le Record offre une puissante heure de big band actuel où free jazz rencontre rock-in-opposition. Dirigé par Jan Klare, dont l’écriture s’est raffinée dernièrement, The Dorf offre un ensemble de corps - un son de groupe - captivant. Très puissant dans “Feed”, frivole dans “Pulk”, méthodique (et la méthode, ça peut fesser fort!) dans “Count”, complexe dans “Spin” - chaque pièce apporte sa nouvelle approche et son lot de surprise. Le Record établit The Dorf comme une version plus “trash” du Satoko Fujii Tokyo Orchestra. Chaudement recommandé!  [Ci-dessous: Un court extrait de l’album, gracieuseté de Leo Records.]
Oh do I love, love, love this second CD by avant-big band The Dorf. Much better than their debut (which wasn’t bad, mind you), Le Record delivers a powerful hour of creative big band jazz meets rock in opposition. Led by Jan Klare, whose writing has achieved a new level of sophistication lately, The Dorf possesses a solid group sound. Quite powerful in “Feed”, frivolous in “Pulk,” methodical (and a method can be hard-hitting!) in “Count,” complex in “Spin” – each track opens a new approach and carries its load of surprises. Le Record establishes The Dorf as a trashier version of the Satoko Fujii Tokyo Orchestra. Highly recommended!  [Below: A short excerpt from the album found on Leo Records’ website.]


GUILLAUME ROY - VINCENT COURTOIS - CLAUDE TCHAMITCHIAN / Amarco (Émouvance)
Dans mon livre, c’est deux en deux pour l’altiste Guillaume Roy qui, après le très beau disque Une certaine forme de politesse (avec Hasse Poulsen et Bruno Chevillon), récidive avec cet Amarco, autre trio à cordes. Onze pièces pour 45 minutes, compositions collectives plus qu’improvisations pour alto, violoncelle et contrebasse. Le son très rond de Tchamitchian convient parfaitement au registre plaintif de l’alto. Ce disque me rappelle en partie le Kent Carter String Trio. Réussi.
In my book, that’s two in two for violist Guillaume Roy who, after the beautiful CD Une certaine forme de politesse (with Hasse Poulsen and Bruno Chevillon), is back with Amarco, another string trio. Eleven tracks for a total of 45 minutes, collective compositions more than improvisations, for viola, cello and doublebass. Tchamitchian’s very round bass sound fits perfectly with the viola’s plaintive voice. This record reminds me of the Kent Carter String Trio. Well done.

NICHOLAS URIE / My Garden (Red Piano Records - merci à/thanks to Braithwaite & Katz Communications)
Ouf. Quand même tout un saut périlleux pour le compositeur big band Nicholas Urie: passer d’un corpus glané dans les petites annonces d’un service Internet de rencontres aux poèmes de Charles Bukowski. Pourtant, si les textes de ce second disque sont à un tout autre niveau, on retrouve la même écriture – big band actuel d’inspiration côte ouest teinté d’humour, avec un fond d’Ellington – et en grande partie la même équipe, dont la chanteuse Christine Correa et le pianiste Frank Carlberg. À première écoute, My Garden me semble plus mou que Excerpts from an Online Dating Service et me laisse sur ma faim, mais une deuxième écoute s’impose.
Okay, progressing from ads lifted from an Internet dating service to a selection of poems by Charles Bukowsky is quite an acrobatic trick. And yet, despite the fact that the texts on this second CD for Urie are on a whole different level, the songwriting is very similar – West Coast-inspired creative big band music with a dab of humour and an Ellingtonian background. And the team around Urie remains mostly the same, including singer Christine Correa and pianist Frank Carlberg. On first listen, My Garden sounds softer and less consistent than Excerpts from an Online Dating Service, though a second listen is warranted.

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