Journal d'écoute / Listening Diary
2011-01-26
GUILLAUME LAIDAIN / Instants mobiles (Bruit Clair)
L’étiquette Bruit clair de Mathias Delplanque inaugure une nouvelle série, “Para_Site”, consacrée à l’enregistrement de terrain (field recording). Instants mobiles brosse en neuf tableaux le portrait d’une ancienne manufacture de chaussures reconvertie en théâtre maintenant sur le point de fermer. Le contexte est anecdotique - évocateur et nostalgique peut-être pour qui connaît l’endroit, anonyme pour les autres - mais Guillaume Laidain fait preuve de deux qualités essentielles au field recording: la compétence technique et le sens du “cadrage”. Ajoutons-y le talent pour faire ressortir l’aspect humain. L’album propose un agencement de scènes intérieures et extérieures - j’ai préféré les premières, et tout particulièrement celle du “Bar” ou seulement quelques bruits suffisent à animer l’endroit. Et bravo pour la présentation physique, économe en matériel mais avec de très belles photos.
Mathias Delplanque’s Bruit clair label launches a new series, “Para_Site,” devoted to field recording. Instants mobiles paints a picture in nine tableaux of a once shoe-making plant, now theatre about to close down. The context is anecdotical - evocative and nostalgic perhaps for those who know the place, anonymous for everyone else – but Ghuillaume Laidain possesses two qualities that are crucial to field recording: technical skills, and a feel for “sound framing.” Add also a talent for highlighting the human aspect. The album features outdoor and indoor scenes - I prefer the latter, especially the “Bar” where a handful of sounds suffice to breath life into the place. And bravo for the physical packaging - sparse in materials but including very nice photo cards (one per track).
EMMANUELLE GIBELLO / Labyrinthe (Bruit Clair)
Un premier album pour cette électroacousticienne parisienne qui mélange enregistrements de terrain, sons concrets et manipulations. L’album propose quatre pièces, deux courtes et deux longues. “Pour faire peur aux enfants dans le noir” est très réussie. “Random erratum” aussi. Son style est indéfinissable, à la fois très imagé mais abstrait; trop froid pour être onirique, mais pas formaliste pour autant. Il est agréable de se perdre dans ce labyrinthe qui constitue une première proposition forte et porteuse.
A first album for this Parisian electroacoustician who blends field recordings with concrete sounds and manipulations. The album features four pieces, two short one and two long one. “Pour faire peur aux enfants dans le noir” (“To scare children in the dark”) is very well done. So is “Random erratum.” Her style is hard to describe, both very picturesque yet abstract; too cold to be dreamy, yet not really formalistic. I have enjoyed getting lost in her Labyrinth, a strong and promising debut.
JULIE TIPPETTS & MARTIN ARCHER / Tales of Finin (Discus)
La collaboration entre la poète-vocaliste Julie Tippetts et le multi-instrumentiste Martin Archer se poursuit. Tales of Finin est un album double faisant suite à l’excellent Ghosts of Gold. À bien des égards, il lui est d’ailleurs fort semblable. Cela dit, cette fois, on sent que la musique a été travaillé plus en parallèle avec les pistes de voix qu’après coup. Quelques improvisateurs participent à l’occasion, dont Charlie Collins (un habitué des projets d’Archer) et Beatrix Ward-Fernandez. Un disque à écouter maintes fois pour plonger au cœur des textes et profiter des richesses des toiles sonores. Bravo. [Ci-dessous: Écoutez la chanson “On the Wind”.]
The collaboration between poet/vocalist Julie Tippetts and multi-instrumentalist Martin Archer carries on. Tales of Finin is a double CD set following up on the excellent Ghosts of Gold. And in many aspects, it is in direct continuation with that album. That being said, this time you can feel that the music was developed more in parallel with the vocals tracks than after them. A few improvisers also participate, such as Charlie Collins (a regular contributor to Archer’s projects) and Beatrix Ward-Fernandez. Youo’ll have to listen to this one many times to get to the heart of the lyrics and enjoy all the riches of its soundscapes. [Below: Listen to the song “On the Wind.”]
Merci.
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