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2010-04-15

2010-04-15: Roel Meelkop, Rafael Toral, Lateef/Rudolf, Rudolf/Jones, Jackie-O Motherfucker

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-04-15

ROEL MEELKOP / Oude Koeien (Herbal International)

Électronicien expériental par excellence, Roel Meelkop se fait discret ces temps-ci. Voici que l’étiquette Herbal International propose, sur CD, une compilation des pièces que Meelkop a publié sur vinyle chez Korm Plastics entre 1998 et 2002. On y trouve un peu de tout: du rythme et de la facétie dans “Drittes Stück im Alten Stil”, du remixage expérimental dans “(Beequeens)”, de l’art sonore conceptuel assez poussé dans “(Jos Smolders)”, et j’en passe. L’univers de Meelkop n’est pas facile d’accès, mais sa démarche artistique embrasse une certaine variété et ne se cantonne pas dans des parti-pris rigides. Notons la présence d’une solide inédite, “Echt Dood”.

Experimental electronician par excellence, Roel Meelkop is keeping to himself these days. And now Herbal International releases a CD culling the tracks Meelkop released on Korm Plastics vinyl between 1998 and 2002. There’s a little of everything: beats and playfulness in “Drittes Stück im Alten Stil”, experimental remixing in “(Beequeens)”, advanced conceptual sound art in “(Jos Smolders)”, and so forth. Meelkop’s universe is not easily accessible, but his artistic process includes a certain degree of variety and it eschews rigid stances. Let’s note the inclusion of one previously unavailable track: “Echt Dood.”

RAFAEL TORAL / Space Elements Vol. II (Staubgold - merci à/thanks to Forced Exposure)

Je ne suis pas un fan de la série Space de Rafael Toral, qui me semble un peu trop conceptuelle pour son propre bien. Cela dit, je fais une exception pour ce disque, une série de collaborations intéresantes avec une belle brochette d’improvisateurs. Toral y dialogue, à l’aide de ses électroniques analogiques, avec Manuel Mota, Sei Miguel, Fala Mariam, plusieurs percussionistes, ainsi qu’Evan Parker. Une musique souvent menue, fragile, faite de gestes étouffés et discrets.

I’m not a fan of Rafael Toral’s Space series, which I find a little too conceptual for its own good. That said, I’m making an exception for this CD, which features a number of interesting collaborations with free improvisers. Toral performs on his homemade analog electronics with Manuel Mota, Sei Miguel, Fala Mariam, several percussionists, and Evan Parker, in various small groupings. The music is often quiet and fragile, made of restrained, discreet gestures.

YUSEF LATEEF & ADAM RUDOLF / Towards the Unknown (YAL Records / Meta Records)

Mardi dernier, je présentais une édition de Délire actuel portant sur des musiques à cheval entre composition et improvisation, entre musique improvisée et musique contemporaine. Towards the Unknown se serait parfaitement inscrit dans cette thématique. Au menu, une œuvre d’Adam Rudolph pour le saxophoniste Yusef Lateef et l’Organic Orchestra Strings, ainsi qu’une œuvre de Lateef pour le percussioniste Rudolph et le S.E.M. Ensemble. Dans le premier cas, Lateef joue du sax et diverses flûtes et récite deux poèmes, accompagné par les multiples percussions et claviers de Rudolph qui, en plus, dirige l’O.O.S. à travers des improvisations texturales. Généralement solide, avec des moments carrément brillants. Dans le second cas, Rudolph fait office de soliste dans un concerto pour percussions, le S.E.M. étant dirigé par Petr Kotik - plus formel, moins enlevant, mais tout de même intéressant.

Last Tuesday, I featured on Delire Actuel music in-between composition and improvisation, between free improvisation and contemporary classical. Towards the Unknown would have fit right in. This CD features one work by Adam Rudolph for saxophonist Yusef Lateef and the Organic Orchestra Strings, and one work by Lateef for percussionist Rudolf and the S.E.M. Ensemble. In the first case, Lateef plays sax and various flutes and reads two poems, accompanied by Rudolf who, in addition to playing various percussion instruments and keyboards, is conducting the O.O.S. through textural improvisastions. The piece is generally strong, with moments of pure brillance. In the second case, Rudolph is the soloist in a concerto for percussion, with Petr Kotik conducting the S.E.M. - more formal, less uplifting, but still interesting.

ADAM RUDOLPH & RALPH JONES / Yéyi (Meta Records)

Revoici le percussionniste Adam Rudolph s’alliant à un autre saxophoniste, Ralph Jones, sans orchestre cette fois. Ces deux musiciens sont multi-instrumentistes, avec un penchant pour les instruments traditionnels de cultures diverses. Yéyi propose une longue improvisation de plus de 60 minutes (indexée en dix parties), un voyage à travers plusieurs contrées musicales, entre le free jazz, l’improvisation non idiomatique et le world beat frôlant le nouvel âge. Certains passages sont d’une grande beauté méditative, mais d’autres sont décidemment trop longs. Un disque inégal, mais avec ses moments forts.

Here is percussionist Adam Rudolph pairing up again with a saxophonist, Ralph Jones - no orchestra this time. These two are multi-instrumentalists with a vested interest in traditional instruments from other cultures. Yéyi is a long 60-minute+ improvisation, a journey through many musical territories, from free jazz to non-idiomatic improvisation, world beat and a certain form of New Age. Some passages are strikingly beautiful and meditative, but others are way too long. An uneven record, but it has its share of strong moments.

JACKIE-O MOTHERFUCKER / Ballads of the Revolution (Fire Records)

Avec un titre comme ça, on s’attend à de la chanson, et c’est ce que Jackie-O nous sert. J’aime la transformation progressive de ce groupe de collectif free-folk à groupe néo-folk. Flags of the Sacred Harp était déjà un grand pas vers une musique beaucoup plus écrite et accessible, mais celui-ci va plus loin, avec une seule pièce dans les 10 minutes. On en est pas encore au simple de trois minutes, et il y a encore beaucoup d’espace pour réfléchir, planer et improviser dans la musique de Jackie-O, mais les chansons sont définitivement plus accessibles. Ce qui n’est pas un mal. Pas du tout.

With a title like that, you expect songs, and that’s what you get. I like how Jackie-O Motherfucker gradually transformed from a free-folk collective to a neo-folk band. Flags of the Sacred Harp was already a big leap toward more written-down and accessible music, but this new released (released last year) goes even further. This is not three-minute hit single material yet, but there’s only one track clocking in at 10 minutes. There’s still plenty of room to think, trip, and improvise in Jackie-O’s music, but the songs are definitely getting more accessible. And that’s not a bad thing. Not at all.

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