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2010-04-14

2010-04-14: Zeitkratzer, Rodrigues/Davidson/Rodrigues/Faustino, Mike Majkowski, Baird/Espvall/Kraus, Tremlbing Bells, Lisa O Piu

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-04-14


ZEITKRATZER / Volksmusik (Zeitkratzer Records)

Je ne sais pas quelle mouche a piqué Reinhold Friedl, mais en 2008 paraissait ce disque incongru de l’ensemble Zeitkratzer, où cette troupe de musiciens expérimentaux issus de la musique contemporaine et de l’improvisation microsonique s’attaquent au répertoire de musique traditionnelle des populations limitrophes au Danube. Résultat: onze courtes pièces toutes plus enjouées, mordantes et stupéfiantes les unes que les autres. Tout y passe: la valse, la cloche à vache, le dulcimer, le iodle, et quoi encore. Plaisir coupable? J’ai pris mon pied et je recommencerai! Quel contraste avec les deux derniers disques de Zeitkratzer consacrés à John Cage et James Tenney!

I don’t know what got under Reinhold Friedl’s skin, but in 2008 came out this unusual disck by Zeitkratzer, a disc where this ensemble of experimental musicians hailing from the contemporary music and microsonic improvisation worlds tackle the folk music repertoire of the Danube area. The result: eleven short tracks, all playful, fierce, and endlessly surprising. Everything but the kitchen sink’s in it: waltzes, cowbells, dulcimer, yodling, and qhat else. A guilty pleasure? You bet! I had a lot of fun and I’m ready to listen again! What a sharp constrat with Zeitkratzer’s two latest, very serious releases devoted to John Cage and James Tenney.


ERNESTO RODRIGUES, NEIL DAVIDSON, GUILHERME RODRIGUES & HERNÂNI FAUSTINO / Fower (Creative Sources)

Une session enregistrée en novembre 2007, avec le duo père-fils Rodrigues, Neil Davidson à la guitare acoustique et le bassiste Hernani Faustino (du Red Trio). Fower propose trois pièces sidérantes, extrêmement texturales. Je ne crois pas avoir entendu une seule attaque de note. Tout est grincement, frottement, textures rêches, l’aspect brut de matériaux bruts qui frottent les uns sur les autres. Pourtant, l’intention artistique est là et se déploie, orchestrant l’inorchestrable. Une musique fantômatique qui déroute et fascine. Bravo.

A session recorded in November 2007 and featuring the Rodrigues father-and-son team, Neil Davidson on acoustic guitar, and bassist Hernani Faustino (of the Red Trio). Fower offers three stunning, extremely textural pieces. I don’t think I’ve heard a single note attack. It’s all rubbing, grinding and emphasized stroking, gritty textures, the raw feel of raw materials rubbing one against another. Yet, the artistic intent is there, unfolding, orchestrating the unorchestrable. Disconcerting, fascinating ghostly music. Bravo.


MIKE MAJKOWSKI / Ink on Paper (Creative Sources)

Un album de contrebasse solo qui surprend. Mike Majkowski (que je ne crois pas avoir entendu auparavant) présente ici une gamme étonnante de techniques étendues, au fil d’une série de pièces parfois longues, mais au contenu ciblé. “Pizzicato” est la plus “normale” du lot, et le bassiste y montre un solide sens de la composition spontanée, ainsi que quelques sonorités originales. Mais y a mieux. Sur “Ink on Paper”, il utilise le multipiste pour créer des effets inusités, bien maîtrisés et pertinents. Et sur “Current”, il semble manipuler une plaque de tôle sur sa contrebasse pour générer de profonds claquements. Ici, il s’éternise, mais je n’avais jamais rien entendu de tel.

A surprising doublebass album. Mike Makjowski (I don’t remember hearing him before) presents a stunning range of extended techniques thrugh a set of sometimes long but always focused tracks. “Pizzicato” is the most “normal” track, and the bassist shows a strong sense of spontaneous composition, with a few original sounds. But there’s better. On “Ink on Paper” he uses multitracking to generate unsual effects that are well controlled and relveant. And on “Current”, he seems to be using sheet metal over his bass to produce deep rumbles. Here, he goes on for too long, but I had never heard something quite like that.


Et maintenant, je compte passer l’après-midi en compagnie de cinq charmantes dames... (bon, six, mais mon épouse ne chante pas...)

And now, let’s spend the afternoon with five charming ladies… (well, six, but my wife doesn’t sing…)


MEG BAIRD, HELENA ESPVALL & SHARRON KRAUS / Leaves From Off The Tree (Bo’Weavil Recordings - merci à/thanks to Forced Exposure)

Pour un amateur de folk undeground aussi sexualisé que moi, Leaves From Off The Tree est un “rêve mouillé” devenu réalité. Sérieusement! Que voulez-vous de plus? La séduisante Sharron Kraus qui joint sa voix et sa guitare aux talents des deux grandes dames d’Espers, Meg Baird et Helena Espvall, pour une séance de réarrangements de chansons traditionnelles d’Angleterre et des Appalaches. J’en bave de plaisir! Et c’est encore mieux en écoutant le disque! :-) Sans blague, voilà un disque qui tient toutes ses promesses. Les trois dames harmonisent fabuleusement bien, elles approchent le matériel avec créativité mais retenue - pas d’improvisations texturales ou de trucs du genre, tout ce qui est joué au chanté l’est pour le bienfait de la chanson. Du pur bonheur acoustique. [Ci-dessous: “Bruton Town”. D’autres extraits sur le site de Bo’Weavil.]

For a fan of new-folk as sexually-charged as I am, Leaves From Off The Tree is a wet dream come true. Seriously! What more could you ask for? Here you have the British seductress Sharron Kraus joining her voice and guitar to the talents of the two ladies from Espers, Meg Baird and Helena Espvall, for a session of rearranged traditional folk songs from England and the Appalachians. How salivating is that! And it’s even better once you put the record on! :-) No kidding, this is a CD that fulfills all its promises. The three ladies harmonize marvelously well, and they approach the material creatively but with restraint - no textural impovisations and such. Eveyrthing that’s played or sung is done so for the benefit of the song. Pure acoustic bliss. [Below: “Bruton Town”. More audio clips on Bo’Weavil’s site.]

http://www.boweavilrecordings.com/mp3s/bruton_town.mp3


TREMBLING BELLS / Abandoned Love (Honest Jons Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

Je suis heureux de voir un nouveau disque de Trembling Bells si rapidement (Carbeth remonte à l’été 2009). C’est signe que le groupe va bien et qu’il compte durer. Bravo! Mon histoire d’amour avec Carbeth n’est pas terminée, ce qui met la barre haute pour son successeur. À toute première écoute, Abandoned Love ne déçoit aucunement, mais d’autres écoutes sont nécessaires pour vérifier si la magie opère autant, voire plus. Pour l’instant, qu’il suffise de dire que Lavinia Blackwall possède toujours une voix envoûtante de sirène folk, qu’elle l’utilise à merveille sur “Adieu, England” et que l’élément comique ou parodique qui créait des contrastes si marqués sur le premier disque cède le pas à une écriture un peu plus mûrie (mais il est encore présent, notamment sur “You Are On The Bottom (And The Bottle’s On My Mind)”). À paraître le 11 mai.

I’m glad to see a new Trembling Bells CD so soon (Carbeth came out in the summer of 2009). It’s a sign that the band is doing well and willing to carry on. Great! My infatuation with Carbeth is not over, which sets the bar pretty high for this one. On first listen, Abandoned Love is not the least bit disappointing, but I’ll have to give it a few more spins to know if the magic works as well (or even better) than on the debut. For now, suffice it to say that Lavinia Blackwall still possesses a rapturing folk siren’s voice, which she puts to great use on “Adieu England,” and the wacky/comic-relief element found on the first album has been toned down a bit in favour of more mature songwriting (but it’s still there, as heard in “Tou Are On The Bottom (And The Bottle’s On My Mind)”). Coming out on May 11.


LISA O PIU / Behind the Bend (Subliminal Sounds) - merci à/thanks to Forced Exposure)

Lisa Isaakson est ma dernière dame de l’après-midi. Elle aussi m’avait d’abord séduit l’été dernier, avec When This Was the Future, le premier opus de Lisa O Piu. Behind the Bend est un disque très court (moins de 30 minutes), on sent qu’il y avait pression pour produire du neuf. Mais il est superbe. Six chansons, dont quatre sont des chansons folk semblables à ce qu’on trouvait sur le premier disque, avec une ambiance toute suédoise. La graine de Joanna Newsom qu’on trouvait sur le premier a germé: moins de guitare acoustique, plus de violon, surtout plus de harpe. Et plus de développements audacieux, surtout dans “Child of Trees”. De la belle folk à structure ouverte, avec une voix séduisante et des arrangements simples mais léchés.

Lisa Isaakson is my last lady for the afternoon. She first seduced me last summer with When This Was The Future, Lisa O Piu’s debut album. Behind the Bend is very short (under 30 minutes), so you can feel there was pressure to release new material. But it’s a splendid record. Six songs, four of which are folk songs similar to what is found on the first album, with an oh-so-Swedish atmosphere. The seed of Joanna Newsom planted on the first CD has sprouted: less acoustic guitar, more violin, and more harp. And more progressive developments, especially in “Child of Trees.” Fine open-ended folk, with seductive vocals and simple but careuflly-chiselled arrangements.

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