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2010-02-01

2010-02-01: Noah Creshevsky, Cédric Leroy, Tabula Smaragdina, VIoleta de Outono

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-02-01

NOAH CRESHEVSKY / The Twilight of the Gods (Tzadik - merci à/thanks to Pogus)


Évidemment, il FALLAIT que je reçoive ce disque APRÈS avoir consacré une heure de Délire actuel sur l’échantillonnage - il en aurait été la vedette! Creshevsky est un compositeur électroacoustique qui travaille par échantillonnage. Il qualifie sa musique d’hyperréaliste, terme auquel je substitue parfois celui de maximaliste (comme dans: “Merzbow est un compositeur maximaliste”). C’est que, chez Creshevsky, tout est hyperactif, volubile et voué à saturer l’ouïe. La meilleure comparaison penche vers le duo Furt, même si ces derniers ont une approche plus axée vers l’improvisation, alors que la musique de Creshevsky donne l’impression d’être ultra-méticuleuse. Cela dit, j’aime beaucoup ce disque, qui réunit sur des œuvres très récentes (trois sur huit sont antérieures à 2008). “Götterdämmerung” mettant en vedette le groupe The Klez Dispensers est merveilleusement agréable, avec un fort côté John Oswald à son plus rigolo. Dans un registre plus sérieux et dense, “La Belle Dame sans merci” est très réussie. Des deux ou trois disques de Creshevsky à être parvenus à mes oreilles, celui-ci est le plus convaincant et le plus accessible. Chaudement recommandé.

Of COURSE, I just HAD to listen to this CD AFTER devoting a one-hour segment to sampling on my radio show Delire Actuel - it would have stolen the show! Creshevsky is an electroacoustic composer working with sampling. He calls his work “hyperrealistic music”, but I would use the word “maximalist” (as in “Merzbow is a maximalist composer”). Everything’s hyperactive, talkative and leading to sensory overload in Creshevsky’s music. The best comparison lies in the duo Furt, although Furt’s approach derives from free improvisation, whereas Creshevsky’s music looks ultra-carefully composed. That said, I really like this record. It features mostly recent works (only three out of eight are prior to 2008). “Götterdämmerung” features the group The Klez Dispensers - marvelous, with a strong John Oswald-like whimsicality. In a more serious range, “La Belle Dame sans merci” is striking. Of the two or three Creshevky CDs I have heard, this one is the most convincing and accessible. Warmly recommended.


CÉDRIC LEROY / Eologie (Dreaming/Musea)

Sénégal d’origine, Cédric Leroy est, clairement, émule de Jean-Michel Jarre. L’influence du grand électronicien est palpable partout (mélodisme, boucles rythmiques, progressions, grandiosité) dans Eologie, sauf, malheureusement, au chapitre de la production. Musicalement, c’est une musique électronique agréable, conviviale, chaude même. Mais l’album échoue sur deux points qui peuvent sembler mineurs mais qui, dans mon cas, ruinent mon expérience d’écoute. D’abord, l’album est mastérisé très fort, inutilement. Surtout, chacune des treize pièces se termine TRÈS abruptement: absence totale d’accord tenu, de réverbération, de quoi que ce soit. Chaque fois, j’ai l’impression qu’on a appuyé sur “pause” à mon insu. C’est énervant au possible et ça traduit une ignorance des conventions d’écoute ou un je-m’en-foutisme impardonnable.

Born in Senegal, Cédric Leroy is clearly a pupil of Jean-Michel Harre. The great electronic artist’s influence can be felt in every aspect of Eologie (melodism, beat loops, progressions, pompousness) except, sadly, its production values. Musically, this is enjoyable electronic music, friendly, warm even. But the album fails on two counts that may seem unimportant but severely marred my listening experience. First, the album is mastered really loud, and unnecessarily so. But most of all, each one of the thirteen tracks ends VERY abruptly: total lack of sustain or reverb at the end. Thirteen times, I have felt like someone had hit the pause button. It’s very aggravating and shows either a disturbing lack of understanding of music production conventions, or an unforgivable form of carelessness.


TABULA SMARAGDINA / A Szavakon Túl (Beyond Words) (Musea)

Un très beau disque de rock progressif venu de Hongrie. Tabula Smaragdina est la créature d’Akos Bogáti-Bokor (du groupe Yesterdays). Une forte influence Flower Kings, mais aussi des éléments hongrois (After Crying et Solaris, dans certaines chansons), ainsi que du Genesis et du Yes. Des voix solides (en hongrois), de très beaux développements mélodiques, une écriture complexe mais pas chargée, un joli sens de l’humour à certains endroits. Et une production impeccable. Vraiment, ce disque me surprend et j’y ai pris goût dès la première chanson. Les amateurs de rock progressif symphonique un peu vieux genre ont de quoi s’amouracher de ce disque. Bravo! [CI-dessous: Quelques extraits du disque sur la page MySpace du groupe.]

A beautiful album of progressive rock from Hungary. Tabula Smaragdina is the creature of Yesterdays’s Akos Bogáti-Bokor. Strong influence from The Flower Kings, elements of Hungarian prog (After Crying, Solaris), plus ingredients of Yes and Genesis. Strong vocals (in Hungarian), very pretty melodic developments, complex though not leaded songwriting, a keen sense of humour in some places. And an impeccable production. Trylu, this CD has taken me by surprise and I fell for it from the first track. Fans of vintage symphonic progressive rock have all the right reasons to fall head over heels over that one. Bravo! [Below: Listen to a few clips from the album on the group’s MySpace.]

http://www.myspace.com/smaragdina


VIOLETA DE OUTONO / 7 (Voiceprint Brazil/Rock Symphony)

Paru en 2007, voici un très bon disque de Violeta de Outono qui, à cette date, comptait déjà 20 ans d’existence. L’influence de Gong est presque entièrement disparue à a surface et intégrée profondément dans le noyau du groupe (elle ressort à l’occasion, comme dans le longue “Fronteira”). En fait, bien que 7 demeure dans le créneau de la pop-rock psychédélique, on détecte un fort penchant pour le son de Canterbury, explicite dans “Caravana” (oui, c’est un hommage au groupe Caravan), plus subtilement ailleurs. Peu importe la tournure du jour, l’écriture demeure sensible et les solos de guitare bien dosés. La voix de Fabio Golfetti semble plus frêle et aérienne ici, ce qui donne à ce disque un air plus léger, croisement entre Caravan, Il Volo et le Gong de la première époque.

Released in 2007. This one is a very good Violeta de Outono vintage, especially considering that the band was already 20 years old by then. The Gong influence has faded as it is now integrated deep inside the band’s core (it occasionally comes out, as on “Fronteira”). In fact, although 7 still fits the psychedelic pop/rock genre, there’s a strong leaning toward the Canterbury sound too, obvious in “Caravana” (yes, it’s a tribute to the band Caravan), more subtle elsewhere. No matter the style of the day, the songwriting remains sensitive and the guitar solos are sparse and elegant. Fabio Golfetti’s vocals sound more fragile and aerial on this record, which gives the proceeding a lighter feel, like a cross between Caravan, Il Volo, and early Gong.

2 comments:

  1. Thanks for the article, I agree with You, this CD was a very fine surprise for me too. I am a fan of Yesterdays since their first album and I see some connections between the 2 bands, but this CD is something different, a little more rocky thing... a fine progrock album!

    Cheers,

    Katusnya

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  2. Super article sur TABULA SMARAGDINA, groupe que je chronique aussi sur le site Progressive Area
    et qui m'a été envoyé par Akos, guitariste du groupe et de YESTERDAYS (autre groupe que je chronique aussi sur le site).

    www.progressive-area.com

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