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2009-09-28

2009-09-29: Heddy Boubaker, Oliver Tabeling Trio, Wilkommen Collective, Camouflage, Black to Comm

2009-09-28

HEDDY BOUBAKER / Lack of Conversation (Creative Sources)

Il y a quelque temps, le saxo Heddy Boubaker m’a envoyé quelques disques, dont la première parution sur étiquette Un Rêve Nu et son duo avec Soizic Lebrat. Dans son paquet se trouvait aussi ce disque solo paru en 2006 et qui m’avait filé entre les doigts. Dans le livret, Boubaker écrit lui-même qu’il ne s’agit pas de musique, mais bien « d’art sonore technico-poétique », et c’est vrai. Pensez aux explorations sonores de John Butcher ou de Bhob Rainey: il s’agit d’une musique intense, qui se concente les microsonorités du saxo, une musique que l’artiste tire de l’intérieur de l’instrument, de force. Soupirs, gargouillements, chuintements, le tout contrôlé avec brio et arrangé en tableaux sonores abstraits, gris, mais aussi branché à un courant primal. Une prise de position esthétique claire.

Some time ago, saxophonist Heddy Boubaker sent me a few records, namely the first release on his Un Rêve Nu imprint and his duo with Soizic Lebrat. In the same package was this solo CD released in 2006 on which I had missed out. In the booklet, Boubaker states that this is not music but “”technico/poetic sound work.” I agree. Think of the sonic experiments of John Butcher or Bhob Rainey. This music is intense, focused on the saxophone’s microsonics, it’s music the artist has to drag from deep inside the instrument. Sighs, gurgles, whispers, all perfectly controled and arranged into abstract sound paintings in shades of grey and connected to an atavistic power. It’s also a very clear manifesto.

OLIVER TABELING TRIO / Walking along the river: Live at the Bird’s Eye (Unit Records)

Je suis étonné d’entendre un jazz si conventionnel sous étiquette Unit, une Suissesse qui donne habituellement dans le jazz d’avant-garde et la musique actuelle. Pas que ce trio (Oliver Tabeling, piano; Michael Chylewski, contrebasse; David Meier, batterie) soit indigeste. Au contraire, leur bop feutré a un côté très agréable, mais très prévisible aussi et, honnêtement, je manque de repères dans ce domaine, outre les grands noms, pour situer cette nouvelle musique du passé. Bref, le jazz bien-pensant, c’est pas ma tasse de thé.

I’m surprised to hear jazz this conventional on Unit Records, a Swiss label that usually releases avant-jazz and creative music. Now, this trio isn’t bad (Oliver Tabeling, piano; Michael Chylewski, bass; David Meier, drums). In fact, their soft bop is pretty enjoyable, but it’s also very predictable and, honestly, I lack an in-depth knowledge of the jazz tradition to say something intelligent about this new music of the past. In other words, this kind of orthodox jazz is not my cup of tea.

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Willkommen Collective Volume 1 (Willkommen - merci à/thanks to Forced Exposure)

Willkommen Collective est une étiquette et un collectif anglais de musique folk alternative. Plusieurs musiciens y gravitent, assemblés en diverses formations comme Laish Quartet, Sons of Noel and Adrian, Shoreline, Hamilton Yarns et The Leisure Society, entre autres. Bien qu’il y ait de bonnes différences stylistiques entre ces groupes (de la folk féminine très simple à de la post-folk ambiante et des trucs qui frôlent le son “New Weird America”), on constate une unité d’ensemble – un peu comme les projets du Jewelled Antler Collective, à une échelle beaucoup moins expérimentale. Une belle ambiance pensive, quelques chansons solides et une poignée d’artistes à découvrir.

Wilkommen Collective is an English folk collective and label. Several musicians revolve around it and play in various groupings, like Laish Quartet, Sons of Noel and Adrian, Shoreline, Hamilton Yarns, and The Leisure Society, among others. These groups cover a wide palette of styles – from very simple female folk to ambient post-folk, and stuff that comes close to the freaky sounds of the “New Weird America” rop – but there’s a distinct group unity that makes the compilation enjoyable to listen to, a “sound” like the Jewelled Antler Collective-related projects all shared a similar sound signature. A nice pensive mood, a few strong songs, and a handful of artists worth discovering.

CAMOUFLAGE / Spice Crackers (Bureau B - merci à/thanks to Forced Exposure)

De l’électropop allemande. En 1995, le duo Camouflage, qui avait déjà cartonné quelques hits sur les pistes de danse, décide de se tourner vers un son soi-disant plus expérimental. Résultat: Spice Crackers, qui n’a d’expérimental que la prétention. En fait, c’est de la techno sympathique, avec ici et là une instrumentale répétitive qui fait penser à Cluster. Le communiqué de presse clame que la réédition chez Bureau B s’accompagne d’un disque boni contenant 14 extraits des sessions mettant en relief l’aspect expérimental de la démarche. D’ac, sauf que la copie promo de l’album ne contient pas ce disque! Et puis merde alors.

German electropop. In 1995, the duo Camouflage, who had already scored a few dancefloor hits, decided to redirect their sound into a so-called more experimental vein. The result is Spice Crackers, about which there’s nothing experimental except the claims on the press release, except for an occasional repetitive instrumental that brings Cluster to mind. The press release says that this Bureau B reissue adds a bonus CD with 14 tracks taken from the sessions and highlighting the experimental process behind the album – fine, except that the promo copy doesn’t include that disc! Oh, the hell with it.

BLACK TO COMM / Alphabet 1968 (Type Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

En voilà une surprise: Marc Richter (Black to Comm) chez Type Records! J’aime beaucoup l’approche qu’a Richter du drone, dont il fait une expérience sensorielle à la fois émouvante et dada. Cela dit, Alphabet 1968 marque un tournant, puisqu’il propose 10 pièces en 45 minutes (on s’attendrait plutôt à moitié moins en deux fois plus). Black To Comme qui fait dans le court? Oui, et ça marche à merveille. Dix vignettes sonores aux textures riches, bruitistes (mais parfois mélancoliques), planantes, originales, déconcertantes, mais surtout très, très réussies. Bravo Marc! Ce disque pourrait terminer l’année à un échelon élevé de mon top 2009. [Ci-dessous: Vidéo officielle de “Hotel Freund,” dernière pièce de l’album]

What a nice surprise: Marc Richter (Black to Comm) on Type Records! I really like Richter’s take on drones – he turns them into moving-yet-Dada sensory experiences. That said, Alphabet 1968 signals a shift in his art, since it delivers 10 tracks in 45 minutes (you’d expect half as many in twice as long). Black To Comm in song format? Yep, and it works marvelously well. Ten sound vignettes with rich, noisy (and occasionally melancholy) textures, trippy, unique, destabilizing, and most of all very, very successful. Congratulations Marc! This CD could very well finish end up in a high-ranking position on my 2009 Top 30... [Below: Official video for “Hotel Freund,” the last track on the album.]

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