Journal d'écoute/Listening Diary
2009-09-29
AMBARCHI/FENNESZ/PIMMON/REHBERG/ROWE / Afternoon Tea (Black Truffle - merci à/thanks to Forced Exposure)
Enregistré en 2000 lors d’une tournée australienne, ce disque, paru à l’origine chez Ritornell, a eu une grande importance dans l’établissement de l’impro électroacoustique et le développement de la carrière d’Oren Ambarchi et de Christian Fennesz, qui se sont fortement inspirés de cette rencontre pour réorienter leurs styles respectifs (Fennesz enregistrera son légendaire Endless Summer l’année suivante). Une musique hautement expérimentale, intergénérationnelle en plus, avec deux guitares électriques (Ambarchi et Keith Rowe) et trois ordis (Fennesz, Pimmon, Peter Rehberg mieux connu sous son pseudo Pita). Une musique toute en texture et en retenue. Aux deux longues pièces du disque original, l’étiquette Black Truffle ajoute une pièce parue sur une compilation du Ritornell en 2000, plus deux enregistrments inédits. Un must.
Recorded in 2000 on an Australian tour, this record, first released by Ritornell, has had a great impact on establising electroacoustic improvisation and on the careers of Oren Ambarchi and Christian Fennesz, who both came out of that tour with renewed inspiration, enough to reorient their styles – Fennesz would record his seminal Endless Summer a year later. Highly experimental – and intergenerational – music with two electric guitars (Ambarchi and Keith Rowe) and three laptops (Fennesz, Pimmon, and Peter Rehberg aka Pita). Restrained music all about textures and hues. To the original two extended pieces, the Black Truffle label has added a bonus track that appeared on a Ritornell compilation in 2000, plus two previously unavailable (and lost!) live recordings. A must-have.
AARON MARTIN / Chautauqua (Preservation - merci à/thanks to Forced Exposure)
Troisième album solo du violoncelliste Aaron Martin, aussi sculpteur sonore. Ouf, quel beau disque. Une musique si délicate qu’on craint de faire du bruit, de peur de la briser. Violoncelle, électroniques, mandoline, banjo, ambiances naturelles. À la frontière entre le terroir et l’électroacoustique, entre la folk et l’improvisation dépouillée. Calme et paisible, mais pourtant chargé d’intensité. Très réussi. Et livré dans une pochette typique de l’étiquette Preservation, soit une grande affiche maintes fois pliée.
Third solo effort by cellist and sound sculptor Aaron Martin. What a nice record! Music so delicate you’re scared to break it if you make a noise. Cello, electronics, mandolin, banjo, field recordings. It brings together roots music and electroacoustics, folk and stripped-down free improvisation. Quiet and peaceful, yet highly intense. Very well done. And delivered in one of Preservation’s typical packagings - actually a poster folded several times.
KARUNA KHYAL / Alomoni 1985 (Phoenix Records - merci à/thanks to Forced Exposure)
WOW!!! Je suis estomaqué. Paru en 1976 (et réédité par Phoenix Records en 2009), Alomoni 1985 est l’œuvre du groupe japonais Karuna Khyal. Il s’agit d’un disque de rock expérimental éminemment obscur, mais tout de même référencé par Nurse with Wound et Julian Cope. Et je les comprend! Deux pièces de plus de 20 minutes qui prennent la forme de collages exploratoires qui font penser à un mélange entre Faust et Captain Beefheart – expérimentations texturales à tout crin, rythmiques répétitives, harangues bluesées incompréhensibles, un côté électronique aussi qui préfigure Nurse with Wound. C’est étonnant à quel point ce groupe: 1) était beaucoup plus proche du rock expérimental allemand que de l’univers japonais; 2) était en avance sur son temps, autant sur le plan de l’industriel et du rock expérimental japonais (Fushitsusha, LSD March) que de ce qui deviendra le “New Weird America.” Amis amateurs de choses étranges, inclassables et délirantes, ne manquez pas ce disque!
WOW!!! I’m flabbergasted. Originally released in 1976 (reissued in 2009 by Phonix Records), Alomoni 1985 is an album by Japanese band Karuna Khyal. This is a highly obscure experimental rock LP, although both Nurse with Wound and Julian Cope have referenced it. And I understand them! Two 20+minute tracks that are experimental collage suites that bring to mind an unholy union between Faust and Captain Beefheart: all-out textural experiments, repetitive pulses, unintelligible bluesy rants, and an electronic side that prefigures Nurse with Wound. It’s amazing how this band: 1) was a lot closer to German avant-rock than anything happening in Japan at the time; 2) well ahead of its time, as much for Industrial music and Japanese avant-rock (Fushitsusha, LSD March) than for what would become known as “New Weird America” Fans of strange, unclassifiable stuff, don’t miss out on this one!
BLOSSOM TOES / What on Earth: Rarities 1967-69 (Sunbeam - merci à/thanks to Forced Exposure)
Ce groupe psychédélique britannique compte parmi les plus intéressants des groupes “oubliés” du genre. Après avoir réédité leurs deux albums (We Are Ever So Clean et If Only for a Moment, voilà que l’étiquette Sunbeam propose cette collection de maquettes et enregistrements divers réalisés entre ces deux disques officiels. On y trouve un peu de tout: maquettes de ballades psychéfolk dans la veine du premier disque, chansons plus pesantes typiques du deuxième disque, instrumentaux un peu ridicules (dont un truc de vibraphone kitsch au possible) et des chansons qui seraient redéveloppés par les projets des membres post-Blossom Toes. À souligner, d’excellentes versions de “First Love Song” et “New Day”, mais surtout deux fabuleuses versions de “Peace Loving Man”, un des plus gros et étranges hard-rockers enregistrés en Angleterre avant 1970.
This UK psych band ranks among the best of the “forgotten” groups in the genre. After reissuing their two LPs (We Are Ever So Clean and If Only for a Moment), the Sunbeam label offers this collection of demos, odds and ends recorded between these two album. There’s a bit of everything on there: psych-folk ballads in the style of the first LP, heavier songs more typical of the second LP, silly instrumentals (one is led by a vibraphone, and it’s kitsch as hell!), and songs that would be redeveloped by post-Blossom Toes projects. Worth noting are excellent versions of “First Love Song” and “New Day”, but mostly two incredible versions of “Peace Loving Man,” which remains of the heaviest and strangest hard-rockers recorded in England before the ‘70s.
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