Journal d'écoute / Listening Diary
2009-08-10
ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / An Anthology of Chinese Experimental Music 1992-2008 (Sub Rosa - merci à/thanks to Forced Exposure)
Voilà, j’ai terminé l’écoute de ce coffret de quatre disques (j’en ai fait un commentaire partiel dans l’entrée du 2009-08-06). Il s’agit d’un tableau assez touffu de la scène électronique expérimentale chinoise (et environs), scène que je connaissais très peu avant ce coffret, donc difficile pour moi d’évaluer la pertinence ou le caractère exhaustif de la sélection. La palette de styles s’étend de la musique concrète au collage sonore, en passant par le bruitisme pur et dur et l’ambiant textural. Le disque 1 se concentre sur l’électronique et l’électroacoustique, les disques 2 et 3 penchent plutôt vers le bruitisme (tout en touchant au reste), et le disque 4 met l’accent sur le collage et les pièces mixtes (bande et instruments). J’en ressors surtout avec un respect amplifié pour les artistes que je connaissais déjà: Wang Changcun, Dickson Dee, Wang Fan. J’ai bien aimé aussi Wu Quan, Nara, Pei et Simon Ho. Je produira bientôt une édition de Délire actuel consacrée à cet ambitieux coffret (qui recoupe peu la compilation double China: The Sonic Avant-Garde publiée en 2003 par Dajuin Yao sous étiquette Post-Concrète).
Okay, I’ve gone through all four CDs of this boxset (I posted a partial comment as part of my diary entry for 2009-08-06. It is a rather exhaustive survey of the experimental electronica scene in – and around – China, a scene I knew little of prior to this set, so I’m not able to evaluate the relevance of the track selection. The palette of styles runs from musique concrete to sound collage, down-and-dirty noise, and textural ambient. Disc 1 focuses on electronics and electroacoustics, while discs 2 and 3 weigh more toward noise (while covering other stuff too); finally, disc 4 is geared toward collages and mixed pieces (tape and instruments). I came out of it mostly with amplified respect for the the artists I already knew: Wang Changcun, Dickson Dee, Wang Fan. I also liked the contributions of Wu Quan, Nara, Pei, and Simon Ho, among others. I will be featuring this set in a Delire Actuel segment soon. By the way, there is little artist crossover between this ambitious set and the China: The Sonic Avant-Garde double-CD set compiled by Dajuin Yao and released on Post-Concrete in 2003.
STEPHAN MOORE / To Build a Field (Deep Listening Institute)
Je connais surtout Moore comme l’un des deux membres du duo électroacoustique Evidence. Ce disque rassemble des œuvres écrites entre 2002 et 2008 pour des chorégraphies. Elles varient en durée de six minutes à 23 minutes, mais elles sont toutes relativement calmes et paisibles. Lentes à développer, elles font preuve de grâce, au point à en devenir un peu trop aérienne. Ce léger manque de substance est compensé par une solide cohésion de l’ensemble, ce qui fait de To Build a Field un disque agréable à écouter, soit de manière distraite, soit en profondeur.
I mostly knew Moore as one half of the electroacoustic duo Evidence. This CD culls works written between 2002-2008 for dances. The pieces range from six to 23 minutes, and they are all relatively calm and peaceful. They develop slowly and gracefully – to the point where they get a bit too aerial. This slight lack of substance is balanced out by the CD’s high level of cohesion, making To Build a Field a pleasant listen, either as background music or as a deep listening experience.
ARPIA / Racconto D’Inverno (Musea)
Troisième album d’Arpia, le projet d’un chanteur et multi-instrumentiste italien, Leonardo Bonetti. Arpia évite le syndrôme du tout-seul-dans-ma-cave-avec-un-multipistes en s’acoquinant un bonne chanteuse (ce qui permet de jolis arrangements vocaux homme-femme), un guitariste acoustique et un batteur. Racconto D’Inverno est une album concept autour d’un roman de Bonetti, mais tout le livret est en italien. La pub de Musea mentionne King Crimson, Hammill et Banco, mais c’est tout faux: nous ici plutôt dans le néo-prog italien, très bien fait au demeurant. À tisser des comparaisons, faudrait mieux faire du côté de Finisterre, Mindflower, PFM à leurs débuts (à la limite). Une écriture solide.
Arpia’s third album. Arpia is the project of Italian singer and multi-instrumentalist Leonardo Bonetti. The man avoids the alone-in-my-basement-with-my-multitrack-set-up syndrome, drafting in a good female singer (leading to pretty male/female vocal arrangements), an acoustic guitarist, and a drummer. Racconto D’Inverno is a concept album about a novel written by Bonetti, but the whole booklet is in Italian, so I won’t attempt to get into that. Musea’s advertisement name-drops King Crimson, Hammill, and Banco as similar acts, but it’s all wrong, as this is mainly Italian neo-prog – and well done so, might I add. If you want comparisons, better go with Finisterre, Mindflower, and, stretching it a bit, early PFM. Strong songwriting.
NURSE WITH WOUND / Drunk with the Old Man of the Mountains (Jnana)
Je viens d’acquérir ce Nurse with Wound de 1987, par curiosité. Très solide. Présence de boîtes à rythme qui trahissent l’âge de l’enregistrement, mais surtout de l’excellent collage sonore surréaliste, un peu bruitiste mais pas trop, un étonnement constant pour les oreilles et le cerveau qui essaie désespérément de tisser des corélations entre les éléments sonores épars. Un grand cru.
I just bought this 1987 Nurse with Wound album out of curiosity – it’s an era of the band I know next to nothing about. Very strong. The beatbox sounds betray the era, but this album is mostly about excellent surreal sound collages with a noisy quality (not too much, though), ongoing astonishment for the ears and the brain, which desperately tries to draw corelations between seemingly unrelated sonic items. A great vintage.
ACID MOTHERS TEMPLE & THE MELTING PARAISO U.F.O. / Recurring Dream and Apocalypse of Darkness (Important Records)
Paru en 2008, ce disque présente deux longues pièces presque interchangeables. Crédité au nom de AMT & The Melting Paraiso U.F.O., il s’apparente beaucoup plus à un album d’AMT & The Cosmic Inferno: pas de pièces plus planantes, pas de suites, peu de changements. Chaque pièce consiste en un riff roulé à fond de train, trame d’une orgie de guitares distortionnées et de synthés survoltés. Peut-être qu’il s’agit d’un “statement”; peut-être qu’il s’agit aussi d’un piètre disque. Ça transporte, ça déménage, mais ça lasse.
Released in 2008, this CD features two near-interchangeable extended tracks. The band is credited as AMT & The Melting Paraiso U.F.O., but it actually sounds much closer to an AMT & The Cosmic Inferno album: no softer trippy tracks, no suites, little changes in mood and direction. Each piece consists in a monolithic riff repeated relentlessly, over which fuzzed-out guitars and spaced-out synths keep coming at you. It may be some form of statement, or it may be simply a weak AMT release. It shakes off the dust, and it even carries you for a while, but it gets tiresome too quickly.
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