2014-06-09/11
LEYLAND KIRBY PRESENTS V/VM / The Death of Rave (A Partial Flashback) (History Always Favours the
Winners - merci
à/thanks to Forced
Exposure)
Leyland Kirby (The Caretaker, etc.)
réactive son vieux pseudo V/Vm le temps de publier ce disque, une version très
partielle (mais bien sélectionnée) du gigantesque projet The Death of
Rave, dont les origines remontent à 2006. Kirby publiait alors, sur
un site Internet, des transformations ambiantes et aliénantes de hits de la
culture rave. Ce projet n’avait rien de nostalgique, il était plutôt
nécrologique, et c’est encore ce qu’il dégage. Chronique d’une mort annoncée,
plus significative que son sujet.
Leyland Kirby (The Caretaker,
etc.) reactivates his old alias V/Vm to release this CD, a very partial (but
well selected) version of his huge project The Death of Rave. Back in
2006, Kirby had published on a website lots and lots of tracks that were
ambient and alienating extreme remixes of rave culture hits. There was nothing
nostalgic about this project; it was more necrological in nature, and that is
still the vibe it gives out, the chronicle of a death foretold, more
significant in itself than its subject.
Un disque solo “cru et nu” pour
reprendre le leitmotiv du poème de Mats Gustafsson qui l’accompagne. Très cru,
sans concession, brutal même. Une écoute violente, pleine de hurlements et de
borborygmes. Escher a du souffle et du coffre, et une expression animale. Mais
je suis resté sur ma faim: au-delà de l’énergie et de la technique, j’ai trouvé
qu’il manquait de viande autour de cet os.
A solo record “raw and naked,” to
quote the leitmotiv in the poem by Mats Gustaffson that accompanies this
release. Very raw, brutal even, no concessions. A violent listen, full of howls
and growls. Escher has breath and stamina, and an animal-like quality to his
expression. But I’m unsatisfied: beyond the energy and the technique, I find
this bone lacking in meat.
Patrick Crossland au trombone,
Frangenheim à la contrebasse. Session studio enregistrée en novembre 2012. Bon
son. 43 minutes de courtes improvisations libres qui sont... adéquates. Aucune
plainte particulière à formuler, mais c’est plutôt convenu. Frangenheim,
particulièrement, est capable de plus grandes choses.
Patrick Crossland on trombone,
Frangenheim on doublebass. A studio session recorded in November 2012. Good
sound. 43 minutes worth of short free improvisation. It’s... adequate. I don’t
have any specific to say against this album, it’s not bad, but it’s
predictable. Frangenheim, especially, is capable of greater things than this.
Les anglais Led Bib cartonne encore avec
The People in Your Neighbourhood, leur sixième
album studio. Mélange d’avant-jazz et de RIO, leur musique est exploratoire
mais tissée serrée, avec des thèmes enlevants (deux saxos altos en première
ligne) et des échanges soutenus. On pourrait même voir en ce groupe l’emblème
du son Cuneiform des dernières années. Similarités avec Gutbucket, The
Kandinsky Effect, Tatvamasi, etc., mais une coche au-dessus. Un album généreux,
mais somme toute plus jazzé que le précédent, Bring Your
Own, que je préfère pour l’instant.
UK band Led Bib scores points
once again with The People in Your Neighbourhood, their
sixth studio album. A blend of avant-jazz and RIO, their music is both
exploratory and tight, with driving themes (the front line consists of dual
alto saxes) and spirited exchanges. They could be seen as the iconic Cuneiform
band in terms of the label’s sound in the last few years. Similar to Gutbucket,
The Kandinsky Effect, Tatvamasi, etc., but definitely a notch above them all.
This is a generous album, but overall “jazzier” than their previous opus Bring
Your Own, which I think I prefer... for now...
C’est le dixième anniversaire de Led Bib
et, pour célébrer, le groupe publie, en même temps que l’album ci-dessus, une
vinyle en concert. The Good Egg,
moitié moins long que The People in Your
Neighbourhood, propose quatre titres, dont trois figurant sur The People... Comme on pourrait s’y attendre, les versions
en concert sont plus longues (quatre minutes de plus pour “Imperial Green”) et
plus folles. En fait, le choix des pièces et l’énergie de ce disque le
rapprochent plus de Bring Your Own
que le nouvel album studio.
Led Bib recently turned ten years
old, and to celebrate they ALSO released a vinyl-only live album. The Good Egg, half as
long as The People in Your Neighbourhood, features
four pieces, three of which are also found on the new studio CD. As expected,
the live versions are longer (by four minutes in the case of “Imperial Green”)
and crazier. Actually, the live energy and the track selection put this album
closer to Bring Your Own than the new studio opus.
Le programme de réédition du catalogue
de Mats/Morgan que menait Cuneiform camouflait la chose, mais savez-vous que ça
faisait NEUF ans qu’on avait pas eu droit à un NOUVEL album de Mats/Morgan
(avec ou sans “Band”)? Sur [schack tati], le duo claviers/batterie travaille
essentiellement en binôme, plus Simon Steensland ici et là, et quelques autres
touches extérieures. Un disque de 42 minutes, varié, excitant, avec encore
plein de références à Frank Zappa. Rythmiques complexes, humour, facéties,
dérapes, mais surtout du travail d’orfèvre (sur l’écriture, les arrangements,
les sons). Aucun moment faible mais beaucoup de surprises. Meilleur que Thanks for Flying With Us (le dernier album, en 2005)? Je ne
sais pas encore, mais [schack tati] correspond
parfaitement à l’idée que vous vous faites de ce duo unique en son genre. [Ci-dessous:
“Rubber Sky”.]
Cuneiform’s Mats/Morgan reissue
program tended to hide the fact that it has been NINE years since the last NEW
studio Mats/Morgan [with or without “Band”] CD. On [schack tati], the
keyboards/drums duo works mostly as a self-reliant binome, plus Simon
Steensland and a couple of other guests adding outside touches. A 42-minute
platter, varied, exiting, still full of references to Frank Zappa. Complex
beats, humour, follies, skids, and mostly incredibly precise work (on the
songwriting, arrangements, soundsmithing). There’s not a weak moment on here,
and lots of surprises. Better than 2005’s Thanks for Flying With Us? I don’t know yet, but [schack tati] is exactly
what you came to expect from these unique Swedes. [Below: “Rubber Sky.”]
SONORHC / Purf/Outrelande (Fractal)
C’est deux en deux pour le retour de
Fractal Records; après la réédition surprise de Heratius Corporation, propose
les deux premiers disques de Sonorhc sur un même disque. Ce collectif français
faisait dans l’improvisation libre, la folk extraterrestre et les danses
tribales. Un univers inusité qui, dans Purf (1972),
adopte des caractères formels (les “Sept éléments pour Sonorhc” constituant une
exploration plutôt méthodique des possibilités de l’ensemble), alors qu’il se
relâche et devient onirique dans Outrelande
(1982, enregistrements de 1973 à 1982). Il s’agit de la première réédition
officielle de ces deux disques. Outrelande,
particulièrement, se situe quelque part entre les Chants et
danses du monde inanimé de Lussier/Lepage et La Planète
sauvage de Goraguer. [Ci-dessous: “Voyage des Bergers”, un
extrait d’Outrelande.
Fractal Records scores two in
two; after the surprise reissue of Heratius Corporation, here’s Sonorhc’s first
two LPs reissued as a twofer. This French collective was playing free
improvisation, extraterrestrial folk music, and tribal dances. A unique
universe which, on Purf (1972), adopts formal
caracteristics (“Sept éléments pour Sonorhc” being a thorough and methodical
exploration of the band’s range), but turns to something much more evocative
and dream-like on 1982’s Outrelande (recorded
between 1973 and 1982). This is the first official reissue of both of these
albums. Outrelande falls somewhere between
Lussier/Lepage’s Chants et danses du monde inanimé et Goraguer’s La Planète sauvage. [Below:
“Voyage des Bergers” from Outrelande.
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