Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2014-09-03

2014-09-02: Buckner/Léandre/Mitchell, Aardvark Jazz Orchestra, Sun Ra

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-09-02

THOMAS BUCKNER, JOËLLE LÉANDRE & NICOLE MITCHELL / Flowing Stream (Leo Records)
Très beau premier disque pour ce trio qui promettait sur papier et qui livre la marchandise. Trois improvisateurs lyriques et sensibles, mélodiques aussi. Flowing Stream a été enregistré en studio en décembre 2012, quelques semaines après la création de ce trio au festival Vision.  Il se compose de courtes improvisations libres, rien au-delà de cinq minutes. Une volée de moments magiques totalisant 40 minutes, extraits d’improvisations plus longues. On n’a gardé que l’essentiel et ça s’écoute très bien. Buckner chante, sans paroles ni techniques étendues, et ses lignes s’agencent parfaitement au jeu d’archet de Léandre et aux envolées de Mitchell. C’est du bonbon.
Very fine debut CD for this trio that promises a lot on paper, and delivers. Three lyrical, sensitive, melodious improvisers. Flowing Stream was recorded in the studio in December 2012, a few weeks after the trio’s first performance ever at the Vision Festival. The album consists of short free improvisations – nothing over five minutes – a flurry of magical moments, 40 minutes worth of highlights taken from longer improvisations. We only get to hear the essential bits, and it makes for a delightful listen. Buckner’s wordless and extended technique-less singing is a perfect match for Léandre’s arco playing and Mitchell’s flute flights. Candy for the ears.

L’Aardvark Jazz Orchestra de Mark Harvey propose, avec Impressions, son disque à la fois le plus “normal” et le plus réussi. Pas d’amas de trompettes, pas de concept post-9/11, seulement un big band de jazz actuel, en concert, qui joue sept nouvelles compositions de Harvey. D’ailleurs, les influences de l’ensemble – Duke Ellington et Sun Ra, à mon avis – sont mises en évidence sur Impressions, un disque plus foncièrement jazzé que les précédents.Trois morceaux sur sept incluent une ou deux parties chantées par Grace Jughes et Jerry Edwards, et ce sont les moments forts du disque. Harvey joue très bien avec la durée: les pièces courtes font aboutir leur propos; les pièces longues n’ont pas peur de faire une pause, avant d’entamer un nouveau thème. Très belle écoute, écriture convaincante, prestations solides. [Ci-dessous: un trop court extrait.]
With Impressions, Mark Harvey’s Aardvark Jazz Orchestra delivers simultaneously its most “normal” record and its most successful. No massed trumpets, no concept about 9/11, just a creative big band performing live a new set of Harvey originals. The band’s influences – Duke Ellington and Sun Ra, I’m guessing – are put forward on this CD, the music being more resolutely jazzy than on previous releases. Three pieces (out of seven) feature singers Grace Hughes and Jerry Edwards, and they are the album’s highlights. Harvey knows how to play with duration: he’s able to single out his topic in short tracks, and in the longer ones he’s not afraid to make the band pause before turning to a new theme. A highly enjoyable record with convincing writing and strong performances. [Below: A (too) short excerpt.]

SUN RA / Live in Ulm, 1992 (Leo Records)
C’est l’année du centenaire de Sun Ra et Leo Records (qui a publié une douzaine d’albums de Sun Ra, la plupart étant des documents d’archives) y apporte sa contribution avec ce disque double: un concert de 1992 en Allemagne. Enregistrement de qualité bootleg mais tout à fait écoutable, répertoire similaire à Destination Unknown (Enja, 1992). Ra était encore en forme et l’Arkestra, en feu. Ça cabotine, ça déconne, ça se lance de tous bords tous côtés. Cet alignement de l’Arkestra manquait de bonnes voix, mais il ne manquait pas de panache. Ainsi, si “Fate in a Pleasant Mood” et “Love in Outer Space” n’arrivent pas à émouvoir, “Prelude to a Kiss” et “Theme of the Stargazers” ne cherchent même pas à le faire, préférant virer au cirque, pour notre plus grand plaisir. Le concert est plutôt jazz et très énergique – on est loin de la série de compositions “Discipline” et il n’y a pas de longues improvisations expérimentales. Ce soir là, l’ensemble avait pour objectif de faire danser et taper des mains.
2014 is Sun Ra’s centennary year, and Leo Records (which has released a dozen albums by Sun Ra, most of them archival documents) brings as its offering this previously unreleased German concert from 1992, presented as a 2-CD set. It’s a bootleg recording, quite listenable though, and the setlist is very similar to Destination Unknown (Enja, 1992). Ra was still in good shape, and the Arkestra was on fire. Musicians are going crazy doing musical cartwheels all over the place. This Arkestra line-up lacked good singers, but what it didn’t lack was gusto. Quieter pieces like “Fate in a Pleasant Mood” and “Love in Outer Space” fail to move, and “Prelude to a Kiss” and “Theme of the Stargazers” don’t even try, getting circus-like instead for our amusement. This is a jazzy and energy-driven set that steers clear of the “Discipline” series and long experimental improvisations. That night, the band was there to make people dance and clap their hands.

No comments:

Post a Comment