2014-09-02
Très beau premier disque pour ce
trio qui promettait sur papier et qui livre la marchandise. Trois
improvisateurs lyriques et sensibles, mélodiques aussi. Flowing Stream a été enregistré en studio en décembre 2012,
quelques semaines après la création de ce trio au festival Vision. Il se compose de courtes improvisations
libres, rien au-delà de cinq minutes. Une volée de moments magiques totalisant
40 minutes, extraits d’improvisations plus longues. On n’a gardé que l’essentiel
et ça s’écoute très bien. Buckner chante, sans paroles ni techniques étendues,
et ses lignes s’agencent parfaitement au jeu d’archet de Léandre et aux
envolées de Mitchell. C’est du bonbon.
Very fine debut CD for this trio that promises a lot on paper, and
delivers. Three lyrical, sensitive, melodious improvisers. Flowing Stream
was recorded in the studio in December 2012, a few weeks after the trio’s first
performance ever at the Vision Festival. The album consists of short free
improvisations – nothing over five minutes – a flurry of magical moments, 40
minutes worth of highlights taken from longer improvisations. We only get to
hear the essential bits, and it makes for a delightful listen. Buckner’s
wordless and extended technique-less singing is a perfect match for Léandre’s
arco playing and Mitchell’s flute flights. Candy for the ears.
L’Aardvark Jazz Orchestra de Mark
Harvey propose, avec Impressions, son
disque à la fois le plus “normal” et le plus réussi. Pas d’amas de trompettes,
pas de concept post-9/11, seulement un big band de jazz actuel, en concert, qui
joue sept nouvelles compositions de Harvey. D’ailleurs, les influences de
l’ensemble – Duke Ellington et Sun Ra, à mon avis – sont mises en évidence sur Impressions, un disque plus foncièrement
jazzé que les précédents.Trois morceaux sur sept incluent une ou deux parties
chantées par Grace Jughes et Jerry Edwards, et ce sont les moments forts du
disque. Harvey joue très bien avec la durée: les pièces courtes font aboutir
leur propos; les pièces longues n’ont pas peur de faire une pause, avant
d’entamer un nouveau thème. Très belle écoute, écriture convaincante,
prestations solides. [Ci-dessous: un trop court extrait.]
With Impressions, Mark Harvey’s Aardvark Jazz Orchestra delivers simultaneously its
most “normal” record and its most successful. No massed trumpets, no concept
about 9/11, just a creative big band performing live a new set of Harvey
originals. The band’s influences – Duke Ellington and Sun Ra, I’m guessing –
are put forward on this CD, the music being more resolutely jazzy than on
previous releases. Three pieces (out of seven) feature singers Grace Hughes and
Jerry Edwards, and they are the album’s highlights. Harvey knows how to play
with duration: he’s able to single out his topic in short tracks, and in the
longer ones he’s not afraid to make the band pause before turning to a new
theme. A highly enjoyable record with convincing writing and strong
performances. [Below: A (too) short excerpt.]
C’est l’année du centenaire de Sun
Ra et Leo Records (qui a publié une douzaine d’albums de Sun Ra, la plupart
étant des documents d’archives) y apporte sa contribution avec ce disque
double: un concert de 1992 en Allemagne. Enregistrement de qualité bootleg mais
tout à fait écoutable, répertoire similaire à Destination Unknown (Enja, 1992). Ra était encore en forme et
l’Arkestra, en feu. Ça cabotine, ça déconne, ça se lance de tous bords tous
côtés. Cet alignement de l’Arkestra manquait de bonnes voix, mais il ne
manquait pas de panache. Ainsi, si “Fate in a Pleasant Mood” et “Love in Outer
Space” n’arrivent pas à émouvoir, “Prelude to a Kiss” et “Theme of the
Stargazers” ne cherchent même pas à le faire, préférant virer au cirque, pour
notre plus grand plaisir. Le concert est plutôt jazz et très énergique – on est
loin de la série de compositions “Discipline” et il n’y a pas de longues
improvisations expérimentales. Ce soir là, l’ensemble avait pour objectif de
faire danser et taper des mains.
2014 is Sun Ra’s centennary year, and Leo Records (which has released a
dozen albums by Sun Ra, most of them archival documents) brings as its offering
this previously unreleased German concert from 1992, presented as a 2-CD set.
It’s a bootleg recording, quite listenable though, and the setlist is very
similar to Destination Unknown (Enja, 1992). Ra was still in good shape,
and the Arkestra was on fire. Musicians are going crazy doing musical
cartwheels all over the place. This Arkestra line-up lacked good singers, but
what it didn’t lack was gusto. Quieter pieces like “Fate in a Pleasant Mood”
and “Love in Outer Space” fail to move, and “Prelude to a Kiss” and “Theme of
the Stargazers” don’t even try, getting circus-like instead for our amusement.
This is a jazzy and energy-driven set that steers clear of the “Discipline”
series and long experimental improvisations. That night, the band was there to
make people dance and clap their hands.
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