2014-08-28
Avait-on besoin d’une autre preuve du
génie de l’ensemble Zeitkratzer? Non, mais celui-ci nous en livre une autre
tout de même. Merci! Après avoir interprété, sur instruments exclusivement
acoustiques, les musiques de maîtres du bruitisme électronique comme Merzbow et
Zbigniew Karkowski, voici que Zeitkratzer nous offre l’intégrale de Metal Machine Music, l’album “noise” de Lou Reed qui avait
tant fait jaser à l’époque. C’est impeccable, délirant de précision et
parfaitement crédible. Zeitkratzer a fait de ce disque une composition
autonome, qu’on peut apprécier en dehors de son contexte. Masse sonore dont se
dégage des rythmes, des motifs, des textures, ce Metal
Machine Music fait probablement paraître Reed plus intelligent qu’il
ne l’était, mais peu importe, c’est captivant.
Did we need another proof of the
genius of Zeitkratzer? No, but the ensemble delivers one just the same, so
thanks! After performing, on exclusively acoustic instruments, the music of
master noisicians like Merzbow and Zbigniew Karkowski, performs here ALL of Metal Machine Music, Lou Reed’s infamous “noise album”. It’s impeccable, madly precise,
and perfectly believable. Zeitkratzer turned Reed’s album into a self-standing
composition that can be appreciated out of its context. A living mass of sound
out of which beats, motifs and textures arise, this Metal Machine
Music probably makes Reed look more brilliant than he
actually was, but who cares, it’s a fascinating release.
Quelle belle découverte! L’étiquette
Cubus vient de publier un coffret sobre mais élégant proposant trois disques
compacts consacrés au compositeur Urs Peter Schneider, que je ne connaissais
pas du tout. Il s’agit d’une compilation rétrospective, et chaque disque se
concentre sur deux aspects de son œuvre. On a d’abord droit à des œuvres pour
orgue et pour voix et électroniques. Viennent ensuite des œuvres pour ensemble
et pour solistes, de loin le disque le plus fascinant. Le 3e disque propose des
pièces pour clarinette et piano et des pièces pour lecteur (on est ici dans la
poésie sonore, essentiellement). Schneider semble travailler souvent par
succession de petits tableaux, un art fascinant dans “Mechanismen” pour orgue
et parfaitement sidérant dans “Muspilli” et “Actzehn Stationen” pour ensemble.
Ces deux derniers morceaux proposent plusieurs segments pour diverses
instrumentations, un agencement hétéroclite où se maintient tout de même la
cohérence du propos (en guise d’exemple, se succèdent dans “Muspilli”: un
quatuor de percussions, un trio vocal, un quintette à cordes et un duo de
synthétiseurs). “Ewiger Schnee” pour clarinette et piano construit un dialogue
sombre et puissant sur une pulsation simple. Presque tout m’a captivé dans ces
trois heures de matériel, à l’exception de “Ich” pour lecteur, dont l’intérêt
réside uniquement dans le texte, en allemand, langue que je ne comprends pas.
Pour le reste, chaudement recommandé. Si vous ne connaissez pas Schneider, ce
coffret tient de la révélation. [Ci-dessous: Cette page propose un court
extrait de chaque morceau.]
Qhat a find! The Cubus label just
released a simple-yet-elegant box set of three CDs devoted to composer Urs
Peter Schneider, whom I had never heard before. This is a retrospective
collection, and each disc focuses on two aspects of his work. First we have works
for organ and works for electronics and voice; then, works for ensemble and
works for soloists – by far the most fascinating disc of the set; disc 3
features pieces for clarinet and piano, and pieces for narrator (these are
mostly sound poetry-like). Schneider seems to often work in successions of
short tableaux, an approach that proves to be fascinating in “Mechanismen” for
organ, and downright shocking in “Muspilli” and “Actzehn Stationen” for
ensemble. The latter two pieces feature several segments for different
instrumentations, a heterogenous assemblage, yet the coherence of the musical
discourse is maintained. (For example, “Muspilli” consists of a few minutes
each by a percussion quartet, a vocal trio, a string quintet, and a synthesizer
duo.) “Ewiger Schnee” for clarinet and piano builds a brooding yet powerful
dialogue over a simple pulse line. Almost everything in this set captivated me,
except for “Ich” for narrator, a work whose interest resides entirely in the
text, in German, a language I don’t understand. That aside, I highly and
heartily recommend this box set; If you don’t Schneider yet, it has the
magnitude of a revelation. [Below: This page lets you hear a snippet of each
work.]
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