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2014-09-02

2014-08-28: Zeitkratzer, Urs Peter Schneider

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-08-28

ZEITKRATZER / Lou Reed: Metal Machine Music (Zeitkratzer – merci à/thanks to Dense Promotion)
Avait-on besoin d’une autre preuve du génie de l’ensemble Zeitkratzer? Non, mais celui-ci nous en livre une autre tout de même. Merci! Après avoir interprété, sur instruments exclusivement acoustiques, les musiques de maîtres du bruitisme électronique comme Merzbow et Zbigniew Karkowski, voici que Zeitkratzer nous offre l’intégrale de Metal Machine Music, l’album “noise” de Lou Reed qui avait tant fait jaser à l’époque. C’est impeccable, délirant de précision et parfaitement crédible. Zeitkratzer a fait de ce disque une composition autonome, qu’on peut apprécier en dehors de son contexte. Masse sonore dont se dégage des rythmes, des motifs, des textures, ce Metal Machine Music fait probablement paraître Reed plus intelligent qu’il ne l’était, mais peu importe, c’est captivant.
Did we need another proof of the genius of Zeitkratzer? No, but the ensemble delivers one just the same, so thanks! After performing, on exclusively acoustic instruments, the music of master noisicians like Merzbow and Zbigniew Karkowski, performs here ALL of Metal Machine Music, Lou Reed’s infamous “noise album”. It’s impeccable, madly precise, and perfectly believable. Zeitkratzer turned Reed’s album into a self-standing composition that can be appreciated out of its context. A living mass of sound out of which beats, motifs and textures arise, this Metal Machine Music probably makes Reed look more brilliant than he actually was, but who cares, it’s a fascinating release.

URS PETER SCHNEIDER / Kompositionen 1960-2012 (Cubus - merci à/thanks to Dense Promotion)
Quelle belle découverte! L’étiquette Cubus vient de publier un coffret sobre mais élégant proposant trois disques compacts consacrés au compositeur Urs Peter Schneider, que je ne connaissais pas du tout. Il s’agit d’une compilation rétrospective, et chaque disque se concentre sur deux aspects de son œuvre. On a d’abord droit à des œuvres pour orgue et pour voix et électroniques. Viennent ensuite des œuvres pour ensemble et pour solistes, de loin le disque le plus fascinant. Le 3e disque propose des pièces pour clarinette et piano et des pièces pour lecteur (on est ici dans la poésie sonore, essentiellement). Schneider semble travailler souvent par succession de petits tableaux, un art fascinant dans “Mechanismen” pour orgue et parfaitement sidérant dans “Muspilli” et “Actzehn Stationen” pour ensemble. Ces deux derniers morceaux proposent plusieurs segments pour diverses instrumentations, un agencement hétéroclite où se maintient tout de même la cohérence du propos (en guise d’exemple, se succèdent dans “Muspilli”: un quatuor de percussions, un trio vocal, un quintette à cordes et un duo de synthétiseurs). “Ewiger Schnee” pour clarinette et piano construit un dialogue sombre et puissant sur une pulsation simple. Presque tout m’a captivé dans ces trois heures de matériel, à l’exception de “Ich” pour lecteur, dont l’intérêt réside uniquement dans le texte, en allemand, langue que je ne comprends pas. Pour le reste, chaudement recommandé. Si vous ne connaissez pas Schneider, ce coffret tient de la révélation. [Ci-dessous: Cette page propose un court extrait de chaque morceau.]
Qhat a find! The Cubus label just released a simple-yet-elegant box set of three CDs devoted to composer Urs Peter Schneider, whom I had never heard before. This is a retrospective collection, and each disc focuses on two aspects of his work. First we have works for organ and works for electronics and voice; then, works for ensemble and works for soloists – by far the most fascinating disc of the set; disc 3 features pieces for clarinet and piano, and pieces for narrator (these are mostly sound poetry-like). Schneider seems to often work in successions of short tableaux, an approach that proves to be fascinating in “Mechanismen” for organ, and downright shocking in “Muspilli” and “Actzehn Stationen” for ensemble. The latter two pieces feature several segments for different instrumentations, a heterogenous assemblage, yet the coherence of the musical discourse is maintained. (For example, “Muspilli” consists of a few minutes each by a percussion quartet, a vocal trio, a string quintet, and a synthesizer duo.) “Ewiger Schnee” for clarinet and piano builds a brooding yet powerful dialogue over a simple pulse line. Almost everything in this set captivated me, except for “Ich” for narrator, a work whose interest resides entirely in the text, in German, a language I don’t understand. That aside, I highly and heartily recommend this box set; If you don’t Schneider yet, it has the magnitude of a revelation. [Below: This page lets you hear a snippet of each work.]


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