2014-08-19
Créature
de la harpiste Ana Isabel Dias, A Favola da Medusa est un groupe
d’improvisation libre à géométrie variable. Dada Dandy
regroupe quatre enregistrements réalisés en concert entre 2010 et 2012. Chaque
fois, Dias s’entoure d’un assortiment de musiciens acoustiques et électriques:
en trio avec deux basses électriques, en quintette avec deux pianistes, un
bassiste et des pédales, en quatuor ordinateur, melodica et guitare, mais
surtout, pour la première moitié du disque, en quatuor avec guitare/effets,
piano et George Haslam au saxo baryton et au tarogato. Cette improvisation de
20 minutes a de la gueule, de la profondeur, de l’atmosphère aussi. La qualité
d’enregistrement est très moyenne (prise de son ambiante), mais Dada Dandy documente une approche inusitée.
A creature of harp player Ana Isabel Dias, A Favola da Medusa is
shapeshifting free improvisation group. Dada Dandy culls four live recordings from 2010-2012.
Each time, Dias surrounds herself with a heterogenous assortment of acoustic
and electric musicians: a trio with two electric basses; a quintet with two
pianists, a bassist, and pedals; a quartet with laptop, melodica, and guitar;
and mostly, for the first half of the album, a quartet with guitar/effects,
piano, and George Haslam on baritone sax and tarogato. This 20-minute
improvisation has character, depth, and mood. Sound quality is weak – it’s an
ambient capture – but Dada Dandy documents a unique
approach.
Jazz
improvisé par Mike Fletcher (saxo alto, flûte), Olie Brice, contrebasse et
Tymoteusz Jozwiak, batterie. Belle session studio léchée, belle synergie. Je
n’ai rien à reprocher à ce disque, en fait, mais la musique est plutôt
ordinaire dans le genre. Les trios comme ça se comptent par centaines.
Improvised jazz by Mike Fletcher (alto sax, flute), Olie Brice (bass)
and Tymoteusz Jozwiak (drums). Fine sleek studio session, nice synergy. I don’t
have any particular quabble about this CD, except that the music is run of the
mill. There are hundreds of trios like this one.
ANNE
WALDMAN / Jaguar Harmonics (Fast Speaking Music)
La
poétesse Anne Waldman récite son recueil Jaguar Harmonics
sur fond de jazz improvisé par le saxo montréalais Devin Brahja Waldman,
Ha-Yang Kim au violoncelle, Ambrose Bye aux électroniques et le
multi-instrumentiste Daniel Carter (avec qui Devin a déjà enregistré). Les mots
frappent et sont livrés avec conviction; la musique s’y adapte très bien sans
en proposer une simple traduction. Et jamais, au cours de ce long disque (75
minutes), je n’ai souhaité que la poétesse ou que les musiciens se taisent.
Personne n’est de trop, l’ensemble coule de source. Bravo.
Poet Anne Waldman recites her book Jaguar Harmonics over a background of
freely improvised jazz performed by Montreal sax player Devin Brahja Waldman,
Ha-Yang Kim on cello, Ambrose Bye on electronics, and multi-instrumentalist
Daniel Carter (with whom Devin has recorded previously). The words are often
striking and delivered with conviction; the music suits them very well without
getting into a literal translation of them. And never, in the course of this
75-minute disc, have I wished for the poet to stop talking or for the musicians
to stop playing. It all fits together and flows naturally. Bravo.
Une
pièce de 44 minutes qui, tout en s’inspirant ouvertement de “Fontana Mix” de
John Cage, réussit à s’en démarquer et à intéresser pour ses qualités propes.
Sources sonores disparates, comme chez Cage, mais assemblées d’une manière plus
intégrante, moins provocante, au point de devenir une œuvre électroacoustique
plutôt qu’un collage sonore. Les notes de livret se lisent comme une lettre
ouverte à Cage, ce qui est bien sympathique. L’œuvre a capté mon attention du
début à la fin.
A 44-minute piece that, though openly inspired by John Cage’s “Fontana
Mix”, manages to run its own course and get interesting through its own means.
Hodge-podge sound sources, as in Cage’s work, but assembled in ways that are
more integrated, less conflictual, to the point of becoming more of an
electroacoustic piece than a sound collage. Liner notes are almost in the form
of an open letter to Cage, which is quite nice. This piece kept me attentive
throughout.
J’ai
eu beaucoup de plaisir à écouter Tangle, et je
suis convaincu que les musiciens en ont eu autant à l’enregistrer.
Improvisations percussions-saxo très vives et ludiques. Bennett utilise
beaucoup d’objets et de petits tambours, tout se fait en mode étouffé et
clinquant. Trois improvisations de 20 minutes. “Bogus Ferret” prend, dans sa
partie centrale, un tournant cabotin qui m’a beaucoup plu. [Ci-dessous:
Bennett et Wright en concert, extrait représentatif de l’album.]
I’ve had a lot of fun listening to Tangle, and I’m sure the performers had a lot of
fun recording it. Lively and playful percussion/saxophone free improvisations.
Bennett uses lots of small drums, objects and preparations, so everything from
his part sounds muffled and rickety. Three 20-minute pieces. The second third
of “Bogus Ferret” got loony and I loved it. [Below: Short live performance
by Bennett & Wright, representative of the album.]
Barzin
a sorti un nouvel album en février, son premier depuis Notes to an
Absent Lover, qui remonte à... 2009! Il était temps. Un disque court
mais satisfaisant, qui maintient le cap par rapport au disque précédent, ce qui
signifie que ses chansons sont lentes, douces et délicates, mais moins lentes,
douces et délicates que sur son premier disque, Barzin
(2003), un bijou de musique post-folk qui me démantibule le cœur à chaque
écoute, encore aujourd’hui. To Live Alone in That Long
Summer n’est pas de cette trempe, mais c’est un beau disque de
chason folk alternative. Les textes prennent un peu plus de place (ce qui n’est
pas un plus), il y a beaucoup de cordes (ce qui EST un plus), et dans
l’ensemble je me laisse bercer par ce nouveau disque qui fleure bon la fin de
soirée mélancolique. [Ci-dessous: Vidéoclip de la chanson “All the While”.]
Barzin released a new album in February, his first since Notes to an Absent Lover, which came
out in... 2009! It was about time, I’d say. A short but satisfying record that
stays on the course traced by his previous album, which means that songs are
slow, quiet and delicate, but less slow, quiet and delicate than the ones found
on his debut CD Barzin (2003), an unsung
post-folk gem that tears my heart to pieces every time I listen to it, even
after a decade. To Live Alone in That Long Summer is not at that level, but it’s an enjoyable record of alt folk. Lyrics
take up more room (not necessarily a plus), there’s lot of strings (definitely
a plus), and overall I let mysefl be gently rocked by this new CD that smells
of melancholy late nights. [Below:
Music video for “All the While.”]
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