Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2014-07-03

2014-07-02: John Zorn, Cardiacs, Heldon x2, Ian Anderson

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-07-02

JOHN ZORN / In the Hall of Mirrors (Tzadik)
Sur Rimbaud, Zorn avait publié “Illuminations”, une composition pour trio jazz où la partie du piano, minutieusement notée était adossée à une section rythmique qui improvisait. Satisfait du résultat, Zorn a continué à écrire un répertoire pour cette instrumentation. Résultat: In the Hall of Mirrors, où “Illuminations” (dans un nouvel enregistrement) côtoie cinq autres compositions, toutes inspirées de poèmes en prose. Stephen Gosling au piano, Greg Cohen à la contrebasse et, surprise, le batteur Tyshawn Sorey. L’écriture est jazz, mais d’une précision rarement entendue dans les projets “jazz” de Zorn. Les parties de piano sont parfois touffues et rapides, parfois délicates et évocatrices, et Gosling interprète le tout avec sensibilité. La section rythmique ajoute de la vie, gardant la partition de vue sans la respecter, insufflant de la vie et un certain degré de danger à cette musique fort, fort agréable.
On Rimbaud, there was a piece for jazz trio called “Illuminations” where the piano part was completely written-down and supported by an improvising rhythm section. Zorn clearly liked the result, because he continued to write material for this line-up. In the Hall of Mirrors features this line-up and repertoire, including a new recording of “Illuminations” and five new pieces, all inspired by prose poems. Stephen Gosling on piano, Greg Cohen on bass, and, surprise, Tyshawn Sorey on drums. The writing is jazz, but we’ve very rarely heard material this precisely-written in Zorn’s jazz catalogue. The piano parts are at time busy and fast-paced, elsewhere delicate and evocative, and Gosling performs it all with extreme sensitivity. The rhythm section breathes life into the music, keeping the score in sight without actually following it, adding a certain degree of danger to the proceedings. Quite enjoyable.

 CARDIACS / A Little Man and a House and The Whole World Window (Alphabet)
Ce disque et le précédent faisaient partie de ma dernière commande chez Wayside. J’avais J’y avais ajouté celui-ci à la suite d’une discussion sur Cardiacs sur le groupe facebook avant-progressive... et d’une recommandation plus personnelle d’un ami. C’est pour une révélation. Ce disque, publié en 1988, propose une délirante synthèse pop-rock-new wave-RIO. Complexe, ridicule, splendide. À la fois très années 1980 et intemporel. Disque, dis donc, où te cachais-tu tout ce temps là? [Ci-dessous: Vidéoclip de “Little Man and a House”. Le vidéo est trop simple, mais quelle chanson!]
This album and the Zorn CD above were part of my last Wayside order. I had added the Cardiacs one following a discussion about that band on the avant-progressive facebook group... and a recommendation from a close friend. It’s a revelation. Released in 1988, this album delivers a mad synthesis of pop, rock, new wave, and RIO. Complex, ridiculous, splendid. Both very 1980s and timeless. Where have you been all my life? [Below: Music video for “Little Man and a House.” It’s a crude video, but what a song!]

HELDON / Interface (Superior Viaduct)
Il y a quelque temps, Superior Viaduct a réédité en vinyle le sixième album de Heldon, Interface (1977). Richard Pinhas a fait beaucoup de chemin (et de bruit) depuis cette période de Heldon, mais pas tant que ça quand on compare ses deux derniers disques (avec Oren Ambarchi et Tatsuya Yoshida) à la pièce-titre ou à “Jet Girl”: rythmique hypnotique, électroniques dépaysantes (pour l’époque) et guitares portantes – tout ce qui manque, c’est la mise en boucle à la vitesse de l’éclair, qui viendra plus tard, quand la technologie le permettra. J’aime beaucoup Stand By qui viendra après, mais Interface est fort aguichant avec son équilibre entre pièces courtes et longues, sa poussée rythmique, sa qualité sonore (comparativement à Un rêve sans conséquence spéciale) et son inoubliable pochette. [Ci-dessous: “Le fils des soucoupes volantes (vertes)”, édition Superior Viaduct.]
A while ago Superior Viaduct reissued Heldon’s sixth album Interface (1977) on LP. Richard Pinhas has covered a lot of ground (and made a lot of noise) since this period of Heldon, but his path stayed true if you compare his latest pair of releases (collaborations with Oren Ambarchi and Tatsuya Yoshida) with “Interface” or “Jet Girl”: hypnotic rhythms, otherworldly electronics (back then), and soaring guitars – all that’s missing is the fast-paced looping, but that will come later, when the technology will make it possible. I love Heldon’s next album Stand By, but Interface is also an enticing proposition, with its sound balance between short and long tracks, its rhythmic drive, its sound quality (compared to the band’s previous album Un rêve sans conséquence spéciale), and its unforgettable cover. [Below: “Le fils des soucoupes volantes (vertes),” from the Superior Viaduct edition.]

HELDON / Allez-Téia (Superior Viaduct)
Et Superior Viaduct publie à l’instant une édition vinyle d’Allez-Téia, le deuxième disque de Heldon (1975). Excellent choix: il s’agit du disque le plus lyrique et le plus “acoustique” du groupe. Et on y trouve “In the Wake of King Fripp”, premier clin d’œil de Richard Pinhas à Robert Fripp, qui lui vaudra d’ailleurs le titre de “Fripp français”. Sur ce disque, nous sommes vraiment loin du Pinhas d’aujourd’hui. L’écriture est plus délicate, même si on demeure dans une musique instrumentale répétitive et cycliq  ue. Un classique pur et simple, le meilleur Heldon pré-Interface. Visionnaire à l’époque et toujours excitant aujourd’hui. (Je chronique Allez-Téia, et Interface à partir de téléchargements fournis par Superior Viaduct; je n’ai pas vu les éditions vinyles.)
And Superior Viaduct is releasing an LP edition of Allez-Téia, Heldon’s second LP (1975). Excellent choice: this is the band’s most lyrical and “acoustic” record. And it contains “In the Wake of King Fripp,” Richard Pinhas’ first tip of the hat to Robert Fripp – he will become known as “the French Fripp.” The writing is more delicate, even though Heldon always played repetitive, cyclical instrumental music. This one is a stone cold classic, Heldon’s best effort pre-Interface. It was visionary back then, and it remains a thrilling listen today. (I am revieweing Allez-Téia and Interface from downloads provided by Superior Viaduct; I have not seen their LP reissues.)

IAN ANDERSON / Homo Erraticus (Kscope)
J’ai approché le nouveau Ian Anderson avec circonspection: je l’ai acheté en téléchargement. Après écoute, vais-je me laisser tenter par la version CD+DVD avec livret et version surround 5.1? P’têt bien. C’est que cet opus est nettement meilleur, à mon goût, que Thick as a Brick 2. Il s’agit d’un album concept (l’histoire de la race humaine de -7000 à 2044, rien de moins) aux textes truculents (la truculence manquait sur TAAB2). Les chansons sont courtes, bien ciblées. Elles rappellent souvent la période Songs from the Woods de Jethro Tull, bien qu’il y ait aussi des trucs plus carrés, moins intéressants. Mais, alors que les chansons de TAAB2 ne se sont jamais gravées dans ma tête, je pourrais bien fredonner quelques airs de Homo Erraticus dans la douche.Bref, un effort louable, plus convaincant que TAAB2 (entre autres parce qu’aucune filiation ne pèse sur ses épaules).
I approached the new Ian Anderson album with caution: I only bought the download version. After a couple of spins, I’m thinking of getting the CD+DVD edition with liner notes and 5.1 surround sound. This opus is much better than Thick as a Brick 2. It’s still a concept album (the history of humanity from -7000 to 2044), lyrics are truculent (a quality TAAB2 lacked). The songs are short and punchy, often reminiscent of Jethro Tull’s Songs from the Woods, though there are a few that are squarer than that and less interesting consequently. However, while I couldn’t sing something from TAAB2 if my life depended on it, I’ll probably end up whistling a tune or two from Homo Erraticus in the shower. This is a laudable efford, more convincing than TAAB2, probably in part because, despite its subject, it doesn’t have the weight of history on its shoulders.


No comments:

Post a Comment