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2013-03-27

2013-03-26: Didier Lasserre, Atom™, Vladislav Delay, Spaceheads, Apadooraï, Dewa Budjana


Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-03-26

DIDIER LASSERRE / Les nerfs sont silences (Petit Label)
J’accorde que Didier Lasserre a poussé sa recherche sonore loin. Et qu’il a su dépouillé son jeu de toute forme idiomatique. Or, sur Les nerfs sont silences, le tout n’est pas supérieur à la somme de ses composantes. À l’aide d’une caisse claire, d’une cymbale et d’une grosse caisse de concert (tonitruante), il improvise des pièces minimales qui n’ont pas la profondeur ou le sens de la tension d’un Jason Kahn ou d’un Lê Quan Nihn.
Granted, Didier Lasserre has carried his sound research far. And he has managed to strip his playing from any and all idiomatic forms. However, on Les nerfs sont silences, the whole is not superior to the sum of its parts. Using a snare drum, a cymbal, and a thundering concert bass drum, Lasserre improvises minimal pieces that, sadly, don’t have the depth or sense of tension found in the music of, say, Jason Kahn or Lê Quan Nihn.

 ATOM™ / HD (Raster-Noton - merci à/thanks to Forced Exposure)
Le nouveau Atom™ est un monstre, un disque de pop électronique comme Uwe Schmidt n’en avait pas produit depuis... trop longtemps, en fait. Chansons d’apparence simples, mais extrêmement soignées dans les arrangements.”Pop HD”, un hit single “chanté” par Jean-Charles Vandermynsbrugge. “The Sound of Decay”, joyeusement torturée”, “I Love U (Like I Love My Drum Maschine)” aux forts relents Kraftwerk (Schmidt, c’est aussi Señor Coconut, vous savez). Et que dire de la relecture de “My Generation” des Who. Du gros fun. [Ci-dessous: un extrait de “I Love U (Like I Love My Drum Maschine)”.]
The new Atom™ album is a monster, an electro-pop record like Uwe Schmidt hasn’t done in... too long, actually. The songs feel simple, but they hide finely thought-out arrangements. “Pop HD,” a hit single “sung” by Jean-Charles Vandermynsbrugge. “The Sound of Decay,” marvelously tortured. “I Love U (Like I Love My Drum Maschine)” with a strong Kraftwerk aftertase (after all, Schimdt is also Señor Coconut!). And a thrashy cover of The Who’s “My Generation.” This CD is tons of fun.  [Below: An excerpt from “I Love U (Like I Love My Drum Maschine).”]

VLADISLAV DELAY / Kuopio (Raster-Noton - merci à/thanks to Dense Promotion)
Sasu Ripatti est devenu un gros nom pour Raster-Noton depuis quelque temps – un album, puis un EP, puis un autre album en moins d’un an, tous sous son peudo de Vladislav Delay. Kuopio est le meilleur des trois projets: électro nordique, forte en rythme tout en demeurant relativement ambiante. Ça demeure un peu froid, peut-être simplement trop calculé, pas assez spontané à mon goût, mais c’est une approche pertinente que Ripatti maîtrise parfaitement ici.
Sasu Ripatti has become a house name for Raster-Noton lately, with a full-length, an EP, and now a second full-length within a year, all under his Vladislav Delay alias. Kuopio is the best release of the lot: Scandinavian electronica, rhythm-heavy yet still relatively ambiant-sounding. The music remains a bit cold, perhaps just too calculated, not spontaneous enough for my own taste, but it’s a relevant approach that Ripatti here fully masters.

SPACEHEADS / Sun Radar EP (Electric Brass Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Après deux disques très expérimentaux (et plutôt ambiants) en collaboration avec Max Eastley, puis un long hiatus, le duo britannique Spaceheads est de retour... en mode drum’n’trumpet. Sun Radar est le premier de trois mini-albums annoncés. Il propose quatre pièces (14 minutes en tout) très dansantes, facétieuses même. Richard Harrison propulse la musique de ses rythmes acid-jazz, tandis qu’Andy Diagram se charge de tout l’aspect mélodique et harmonique, à coups de boucles de trompette superposées.  C’est léger mais solide, entraînant, et le double clin d’œil à Sun Ra est le bienvenu... tout comme le retour de ces gars-là. [Ci-dessous: Vidéomusique officielle pour “Atomic Clocks”.]
After two highly experimental (and rather ambient) albums with Max Eastley, followed by a long break, UK duo Spaceheads are back... to their drum’n’trumpet self. Sun Radar is the first of an announced string of 3 EPs. It features four tracks for a total of 14 minutes. Very upbeat, cheerful, humurous stuff. Richard Harrison propels the music with his acid-jazz beats, while Andy Diagram takes care of all melodic and harmonic duties by stacking loops and loops of trumpet and effects. Lightweight but sound, driving, and I dig the one-two nod at Sun Ra. Welcome back, guys!  (Below: Official music video for “Atomic Clocks.”]

APADOORAÏ / Le pied dans porte (ind.)
Un deuxième album pour le groupe montréalais Apadooraï, voilà une excellente nouvelle! Ils sont rares les groupes de world-funk instrumental à compter DEUX joueurs de didjeridoo dans leurs rangs. Yep, deux! Et un banjoïste. Ajoutez un batteur et l’expert en flûtes ethniques Michel Dubeau, pour obtenir un joyeux cocktaïl de funk, trad québécois, Americana, musique indienne, raï et musique aborigène. Le pied dans porte réussit à toucher à tout ça (et la musique celtique, j’oubliais!) sans s’éparpiller. Les grooves sont solides et les tuyaux vrombissent.
A second album for Montreal-based band Apadooraï, that’s a piece of good news! They’re the only band I know with TWO didjeridoo players. And a banjo player! Add a drummer and expert ethnic flute player Michel Dubeau, and you get an cheerful cocktail of funk, Quebec traditional folk music, Americana, Indian music, Raï, and Aboriginal music. Le pied dans porte manages to touch base with all of that (and Celtic music, I almost forgot!) without loosing its centre of gravity in the process: solid grooves and rumbling pipes.

DEWA BUDJANA / Dawai in Paradise (Moonjune)
Leonardo Pavkovic, le directeur de Moonjune, s’est donné la mission de faire découvrir à l’occident le jazz-rock de l’Indonésie. Son nouveau trésor: Dewa Budjana, un guitariste évoquant beaucoup Allan Holdsworth, parfois Pat Metheny. Cela dit, on est loin de la copie conforme (sauf peut-être sur “Malacca Bay” qui, de toute façon, n’est pas représentative de l’album). Budjana est entouré d’une pléthore de musiciens essentiellement indonésiens, sauf sur quatre pièces enregistrées aux États-Unis avec Dave Carpenter, Reggie Hamilton, Howard Levy et Peter Erskine. Au fil de ce long disque (72 minutes), on a l’occasion d’écouter Budjana en solo (“Devananda”), en power trio (“Lalu Lintas”), ainsi qu’avec divers arrangements de flûtes, cordes et voix. Un disque varié, somme toute, enregistré au fil d’une décennie entière, qui met autant en valeur Dewa Budjana le compositeur que le musicien. Évidemment, l’album a un caractère exotique fort charmant pour des oreilles occidentales.
Moonjune’s Leonardo Pavkovic is on a mission to draw the Western world’s attention on Indonesia’s jazz-rock scene. His latest find is Dewa Budjana, a guitarist strongly reminiscent of Allan Holdsworth and, at times, Pat Metheny. However, he’s far from being a copy cat (except perhaps on “Malacca Bay,” which doesn’t illustrate well what this album is about). Budjana is surrounded by a large cast of musicians, mostly from Indonesia, although four tracks were recorded in the USA with Dave Carpenter, Reggie Hamilton, Howard Levy, and Peter Erskine. In the course of this long album (72 minutes), we get to hear Budjana in solo mode (“Devananda”), power trio mode (“Lalu Lintas”), and a host of settings that include flutes, strings, and vocals. It’s a diverse record, recorded in the course of a decade, and featuring both Dewa Budjana the composer and the musicians. Of course, the album has an endearing exotic flavour to these Western ears.

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