Journal d'écoute / Listening Diary
2013-03-26
DIDIER LASSERRE / Les nerfs sont silences (Petit Label)
J’accorde que Didier Lasserre a poussé sa recherche
sonore loin. Et qu’il a su dépouillé son jeu de toute forme idiomatique. Or,
sur Les nerfs sont silences, le tout n’est pas supérieur à la
somme de ses composantes. À l’aide d’une caisse claire, d’une cymbale et d’une
grosse caisse de concert (tonitruante), il improvise des pièces minimales qui n’ont
pas la profondeur ou le sens de la tension d’un Jason Kahn ou d’un Lê Quan
Nihn.
Granted, Didier Lasserre has carried his sound
research far. And he has managed to strip his playing from any and all
idiomatic forms. However, on Les nerfs sont silences, the
whole is not superior to the sum of its parts. Using a snare drum, a cymbal,
and a thundering concert bass drum, Lasserre improvises minimal pieces that,
sadly, don’t have the depth or sense of tension found in the music of, say,
Jason Kahn or Lê Quan Nihn.
Le nouveau Atom™ est un monstre, un disque de pop
électronique comme Uwe Schmidt n’en avait pas produit depuis... trop longtemps,
en fait. Chansons d’apparence simples, mais extrêmement soignées dans les
arrangements.”Pop HD”, un hit single “chanté” par Jean-Charles
Vandermynsbrugge. “The Sound of Decay”, joyeusement torturée”, “I Love U (Like I
Love My Drum Maschine)” aux forts relents Kraftwerk (Schmidt, c’est aussi Señor
Coconut, vous savez). Et que dire de la relecture de “My Generation” des Who.
Du gros fun. [Ci-dessous: un extrait de “I Love U (Like I Love My Drum
Maschine)”.]
The new Atom™ album is a monster, an electro-pop
record like Uwe Schmidt hasn’t done in... too long, actually. The songs feel
simple, but they hide finely thought-out arrangements. “Pop HD,” a hit single
“sung” by Jean-Charles Vandermynsbrugge. “The Sound of Decay,” marvelously
tortured. “I Love U (Like I Love My Drum Maschine)” with a strong Kraftwerk
aftertase (after all, Schimdt is also Señor Coconut!). And a thrashy cover of
The Who’s “My Generation.” This CD is tons of fun. [Below: An excerpt from “I Love U (Like I Love My Drum
Maschine).”]
VLADISLAV DELAY / Kuopio (Raster-Noton
- merci à/thanks to Dense Promotion)
Sasu Ripatti est devenu un gros nom pour Raster-Noton
depuis quelque temps – un album, puis un EP, puis un autre album en moins d’un
an, tous sous son peudo de Vladislav Delay. Kuopio est le
meilleur des trois projets: électro nordique, forte en rythme tout en demeurant
relativement ambiante. Ça demeure un peu froid, peut-être simplement trop
calculé, pas assez spontané à mon goût, mais c’est une approche pertinente que
Ripatti maîtrise parfaitement ici.
Sasu Ripatti has become a house name for
Raster-Noton lately, with a full-length, an EP, and now a second full-length
within a year, all under his Vladislav Delay alias. Kuopio
is the best release of the lot: Scandinavian electronica, rhythm-heavy yet
still relatively ambiant-sounding. The music remains a bit cold, perhaps just
too calculated, not spontaneous enough for my own taste, but it’s a relevant
approach that Ripatti here fully masters.
SPACEHEADS / Sun Radar EP (Electric Brass Records - merci à/thanks
to Dense Promotion)
Après deux disques très expérimentaux (et plutôt
ambiants) en collaboration avec Max Eastley, puis un long hiatus, le duo
britannique Spaceheads est de retour... en mode drum’n’trumpet. Sun Radar est le
premier de trois mini-albums annoncés. Il propose quatre pièces (14 minutes en
tout) très dansantes, facétieuses même. Richard Harrison propulse la musique de
ses rythmes acid-jazz, tandis qu’Andy Diagram se charge de tout l’aspect
mélodique et harmonique, à coups de boucles de trompette superposées. C’est léger mais solide, entraînant, et
le double clin d’œil à Sun Ra est le bienvenu... tout comme le retour de ces
gars-là. [Ci-dessous: Vidéomusique officielle pour “Atomic Clocks”.]
After two highly experimental (and rather ambient)
albums with Max Eastley, followed by a long break, UK duo Spaceheads are
back... to their drum’n’trumpet self. Sun Radar is
the first of an announced string of 3 EPs. It features four tracks for a total
of 14 minutes. Very upbeat, cheerful, humurous stuff. Richard Harrison propels
the music with his acid-jazz beats, while Andy Diagram takes care of all
melodic and harmonic duties by stacking loops and loops of trumpet and effects.
Lightweight but sound, driving, and I dig the one-two nod at Sun Ra. Welcome
back, guys! (Below: Official
music video for “Atomic Clocks.”]
APADOORAÏ / Le pied dans porte
(ind.)
Un deuxième album pour le groupe montréalais
Apadooraï, voilà une excellente nouvelle! Ils sont rares les groupes de
world-funk instrumental à compter DEUX joueurs de didjeridoo dans leurs rangs.
Yep, deux! Et un banjoïste. Ajoutez un batteur et l’expert en flûtes ethniques
Michel Dubeau, pour obtenir un joyeux cocktaïl de funk, trad québécois,
Americana, musique indienne, raï et musique aborigène. Le pied dans porte
réussit à toucher à tout ça (et la musique celtique, j’oubliais!) sans s’éparpiller.
Les grooves sont solides et les tuyaux vrombissent.
A second album for Montreal-based band Apadooraï,
that’s a piece of good news! They’re the only band I know with TWO didjeridoo
players. And a banjo player! Add a drummer and expert ethnic flute player
Michel Dubeau, and you get an cheerful cocktail of funk, Quebec traditional
folk music, Americana, Indian music, Raï, and Aboriginal music. Le
pied dans porte manages to touch base with all of that (and Celtic music, I
almost forgot!) without loosing its centre of gravity in the process: solid
grooves and rumbling pipes.
DEWA BUDJANA / Dawai in
Paradise (Moonjune)
Leonardo Pavkovic, le directeur de Moonjune, s’est
donné la mission de faire découvrir à l’occident le jazz-rock de l’Indonésie.
Son nouveau trésor: Dewa Budjana, un guitariste évoquant beaucoup Allan
Holdsworth, parfois Pat Metheny. Cela dit, on est loin de la copie conforme
(sauf peut-être sur “Malacca Bay” qui, de toute façon, n’est pas représentative
de l’album). Budjana est entouré d’une pléthore de musiciens essentiellement
indonésiens, sauf sur quatre pièces enregistrées aux États-Unis avec Dave
Carpenter, Reggie Hamilton, Howard Levy et Peter Erskine. Au fil de ce long
disque (72 minutes), on a l’occasion d’écouter Budjana en solo (“Devananda”),
en power trio (“Lalu Lintas”), ainsi qu’avec divers arrangements de flûtes,
cordes et voix. Un disque varié, somme toute, enregistré au fil d’une décennie
entière, qui met autant en valeur Dewa Budjana le compositeur que le musicien.
Évidemment, l’album a un caractère exotique fort charmant pour des oreilles
occidentales.
Moonjune’s Leonardo Pavkovic is on a mission to
draw the Western world’s attention on Indonesia’s jazz-rock scene. His latest
find is Dewa Budjana, a guitarist strongly reminiscent of Allan Holdsworth and,
at times, Pat Metheny. However, he’s far from being a copy cat (except perhaps
on “Malacca Bay,” which doesn’t illustrate well what this album is about).
Budjana is surrounded by a large cast of musicians, mostly from Indonesia,
although four tracks were recorded in the USA with Dave Carpenter, Reggie
Hamilton, Howard Levy, and Peter Erskine. In the course of this long album (72
minutes), we get to hear Budjana in solo mode (“Devananda”), power trio mode
(“Lalu Lintas”), and a host of settings that include flutes, strings, and
vocals. It’s a diverse record, recorded in the course of a decade, and
featuring both Dewa Budjana the composer and the musicians. Of course, the
album has an endearing exotic flavour to these Western ears.
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