2013-11-27
CHRISTOPH GALLIO & BEAT
STREULI / Road Works (Percaso)
Collaboration multimédia entre le
saxophoniste-compositeur Christoph Gallio et le cinéaste Beat Streuli, livrée
ici sous la forme d’un combiné CD+DVD (la piste audio est la même sur les
deux). La partie musicale est conçue comme une seule pièce de 49 minutes
constituée de 72 fragments très courts (de quelques secondes à deux minutes).
Il s’agit d’une forme compositionnelle dans laquelle Gallio excelle (cf. les
deux disques de son projet Mösiöblö). Il est accompagné par Andrea Neumann
(cadre de piano), Ernst Thoma (synthé), Dominique Girod (contrebasse) et Julian
Sartorius (batterie) – une excellente équipe. On entend aussi plusieurs
événements sonores préparés (échantillons). La partie cinématographique est
elle aussi conçue comme une succession de courts moments: des scènes filmées en
ville, aux abords de chantiers de la voirie, en cadrage très rapproché. On voit
donc des détails, des fragments de voitures à l’arrêt, de vitrines, de
passants. Le découpage de l’audio et du visuel ne concordent pas – les deux
éléments suivent leur propre voie, mais leur rapprochement est intrigant. Cela
dit, la musique se suffit parfaitement à elle-même. D’ailleurs, son côté
fragmentaire et les nombreuses surprises qu’elle réserve font penser à la
musique actuelle québécoise (les suites de Jean Derome, de Robert Marcel Lepage
ou même de Michel F. Côté). [Ci-dessous: un extrait du DVD.]
A multimedia
collaboration between sax player/composer Christoph Gallio and filmmaker Beat
Streuli, delivered as a CD+DVD package (CD and DVD have the same audio track).
The music is designed as a single 49-minute piece made of 72 very short
fragments (a few seconds to a couple of minutes). This form of composition is
something Gallio excells at – see the two CDs from his project Mösiöblö.
Gallio’s group here includes Andrea Neumann (inside piano), Ernst Thoma
(synth), Dominique Girod (double bass), and Julian Sartorius (drums) – a
stellar team. There are also several samples. The film part adopts a similar
form: a series of short moments: raw footage filmed in the city, near roadwork
sites, in extreme close-ups. We see details of idling cars, building windows,
and passers-by. The audio and the video fragments don’t sync – both strings
follow their own path, but their being together forms an intriguing
proposition. However, the music stands perfectly well on its own. In fact,
since it is fragmentary in nature and has many surprises in store for the
listener, it could be compared to Québécois musique actuelle – I’m thinking of
suites by Jean Derome, Robert Marcel Lepage, or even Michel F. Côté. [Below: An excerpt from the DVD.]
DUSAN JEVTOVIC / An I Walking Wrong? (Moonjune)
Le guitariste espagnol Dusan Jevtovic est un nouveau
chez Moonjune. Cet album en trio (avec Bernat Hernandez à la basse et Marko
Djordjevic à la batterie) se confine largement au jazz-rock format power trio.
Sauf qu’il y a “Embracing Simplicity”, un morceau à la mélodie très simple,
d’une grande intensité émotionnelle. Pour le reste, Jevtovic propose un bon
équilibre entre dextérité et intelligence. L’album n’est pas dénué d’humour,
non plus, mais j’ai peu d’intérêt pour ce type de jazz-rock.
Spanish guitarist
Dusan Jevtovic is a newcomer on Moonjune Records. This trio CD (with Bernat
Hernandez on bass and Marko Djordevic on drums) sticks mostly to the jazz-rock
power trio formula. Except for “Embracing Simplicity,” a stunning piece where a
very simple, yearning melody takes us on a highly emotional ride. On the rest
of the album, Jevtovic strikes a sound balance between prowess and
intelligence. The album also shows a sense of humour, but I don’t have much
interest for this brand of jazz-rock.
DEWA BUDJANA / Joged Kahyangan (Moonjune)
Deuxième album solo du guitariste indonésien Dewa
Budjana chez Moonjune (son quatrième en tout). Il est à nouveau accompagné de
musiciens américains (Larry Goldings, Bob Mintzer, Jimmy Johnson, Peter
Erskine), mais, cette fois, aucun musicien indonésien ne vient élargir la
palette (il y en avait une vingtaine en tout sur Dawai in Paradise). Ainsi, pas d’élément “exotique” sur ce nouvel
opus. Dommage. Cela dit, Budjana a une belle écriture et un jeu joliment
coulant. La section rythmique l’appuie plutôt bien, et Goldings demeure un
organiste de jazz de première. Les saxos et les clarinettes de Mintzer sont
trop sirupeux à mon goût. Quant à la présence de la chanteuse Janis Siegel sur
“As You Leave My Nest”… beaucoup trop sentimentale, même si son texte (sur le
départ d’un enfant du nid familial) est bien tourné. Impressions mitigées,
donc, qui viennent surtout de ce désir que semble avoir Budjana de sonner
américain…
Second solo album
by Indonesian guitarist Dewa Budjana on Moonjune (his fourth overall). Once
again backed by American musicians (Larry Goldings, Bob Mintzer, Jimmy Johnson,
Peter Erskine), but no Indonesian musicians to expand the sound palette this
time (there were 20 in all featured on Dawai in Paradise). So this one doesn’t have the
“exotic/world music” element. Too bad. That being said, Budjana has fine
compositional skills and a nicely flowing playing style. The rhythm section
supports him rather well, and Goldings remains a top jazz organist, but
Mintzer’s saxes and clarinets are too shmaltzy for my taste. As for singer
Janis Siegel’s guest appearance on “As You Leave My Nest”… way too sentimental
for me, even though her lyrics are moving. So I have mixed feelings about this
CD, mostly because of Budjana’s insistence on sounding like an American
jazzman…
No comments:
Post a Comment