Journal d'écoute / Listening Diary
2013-04-23
CHRIS ABRAHAMS / Memory Night (Room40
- merci à/thanks to Dense Promotion)
Le pianiste du groupe The Necks propose, avec Memory
Night, son album solo le plus déroutant et accompli à ce
jour. Le piano en est le centre... décentré. Au fil des quatre pièces,
l’instrument est attaqué de l’intérieur, utilisé comme source de bruit. Plus
tard, on reconnaît des notes, des motifs, mais ceux-ci sont dématérialisés –
découpés, transformés. Memory Night est une œuvre
oscillant entre l’électroacoustique et l’électronica post-glitch. Abrahams y
dévoile un art combinatoire que je ne lui connaissais pas et qui rend ce disque
plus enthousiasmant que ces albums solos précédents (beaucoup plus
“ambiants”). [Ci-dessous:
“Stabilise Ruin”.]
With Memory Night, The Necks’ pianist
delivers his most surprising AND accomplished solo album to date. The piano is
at its centre... but it’s off-centre. Through the course of four pieces, the
instrument gets attacked from within and used as a noise source. Later, notes
and motifs are recognizable, but they are dematerialized – sampled, chopped-up,
transformed. Memory Night is somewhere between electroacoustics
and post-glitch electronica. Abrahams unveils here unsuspected combinatory
skills, and these make this album more thrilling than his previous solo efforts
(which were much more “ambient”). [Below: “Stabilise Ruin.”]
BETACICADAE / Mouna (Elegua
Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Mouna est le premier album de Betacicadae,
soit Kevin Scott Davis, qui fait tout ici. Sa musique consiste en musique
ambiante avec cordes, vents, percussions, enregistrements de terrain et
électroniques. Ces éléments sont assemblés avec délicatesse, et certains
passages combinent élégamment sons de la nature et composition, mais l’ensemble
manque de personnalité et se fond dans le courant de l’électronique
expérimentale ambiante.
Mouna is the debut album from Betacicadae, aka one
Kevin Scott Davis. His ambient music is made with strings, winds, percussion,
field recordings and electronics. These elements are carefully assembled, and
some passages elegantly combined nature sounds with electronic composition, but
the album as a whole lacks character in a highly populated genre (experimental
ambient).
SERPH / El Esperanka (Noble
- merci à/thanks to Dense Promotion)
Quatrième album de Serph (sans compter le mini-album Winter
Alchemy). El Esperanka poursuit sur la
même lancée: musique électronique étrangère, un peu bancale au niveau des
boucles et de la percussion, enfantine dans ses mélodies - version musicale
d’une poupée Frankenstein “cute”. La recette de Serph varie peu, et les pièces
sont interchangeables, mais c’est joli et audacieux à sa manière.
Serph’s fourth album (leaving out the Winter
Alchemy EP). El Esperanka doesn’t depart from
previous releases: slightly strange electronica, a bit amateurish in terms of
loops and percussion, childlike melodies – like a musical take on a cute
Frankenstein doll. Serph never wanders off from his recipe, to the point where
tracks become interchangeable, but it’s pretty music and bold on its own terms.
GIOVANNI DI DOMENICO & ORIOL ROCA / Sounds Good (Spocus Records)
Un court disque de jazz actuel piano-batterie entre
Giovanni di Domenico (Going, Mulabanda) et Oriol Roca. Di Domenico est ici en
mode purement acoustique – Roca aussi, d’ailleurs. Improvisation ou
composition? Certainement un peu des deux – certains arrêts/départs sont trop
bien coordonnés pour qu’il s’agisse uniquement d’improvisation libre. Les
pièces sont courtes, délicates, souvent mélancoliques, sans s’apitoyer. Roca
limite souvent son choix de percussions à quelques instruments simples dont il
tire beaucoup de nuances. Sounds Good est un disque
sans prétention, une rencontre fort convaincante.
A short record of piano/percussion avant-jazz
between Giovanni di Domenico (Going, Mulabanda) and Oriol Roca. Di Domenico is
here in acoustic mode – and so is Roca. Improvisation or composition? Surely a
little of both – some stop/go moments are simply too well coordinated to be
freely improvised. Pieces are short, delicate, often melancholic without
getting sappy. Roca often restricts himself to a few percussion instruments and
get the most nuances out of them. Sounds Good is an unpretentious
and quite convincing meeting.
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