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2012-05-31

2012-05-30: Natura Morta, Harrison/Feliciati, Sigur Rós


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-05-30

Un court disque d’improvisation libre entre Frantz Loriot (alto), Sean Ali (contrebasse) et Carlo Costa (batterie). Je retrouve ici le sens de la texture et de la “spaciosité” d’Ernesto Rodrigues. Frottements délicats, événements sonores qui peuvent sembler décousus, mais qui tissent leur sens commun au fil du temps. Réussi.
A short CDR of free improvisations between Frantz Loriot (viola), Sean Ali (contrabass) and Carlo Costa (drums). I hear in this music the sense of texture and “spaciousness” of Ernesto Rodrigues. Delicate arco on strings, sound events that may seem unrelated, but slowly weave their own shared meaning in the course of each track. Artistically successful.

Un jazz moderne très doux, américain dans ses racines mais européen dans sa quiétude. L’écriture est aérienne (lire: ECMienne) et tout se passe dans les arrangements. Joel Harrison (guitare) et Lorenzo Feliciati (basse acoustique) contribuent chacun trois compositions; le trompettiste Cuong Vu signe les deux autres. Le quintette est complété par le pianiste Roy Powell et Dan Weiss à la batterie. Agréable mais quelque peu insubstantiel.
Very soft modern jazz, American in its roots but European in its quietness. The writing is aerial (ECM-like aerial), and most of the music happens in the arrangements. Joel Harrison (guitar) and Lorenzo Feliciati (acoustic bass) contribute three compositions each, and the other two track are penned by trumpeter Cuong Vu. Pianist Roy Powell and drummer Dan Weiss round up the quintet.

SIGUR RÓS / Valtari (XL Recordings)
Nous l’avons attendu longtemps ce nouveau disque studio de Sigur Rós – depuis 2008, et même, pour ceux (comme moi) qui n’ont pas été pleinement satisfaits de Með suð í eyrum við spilum endalaust, depuis Takk... en 2005. Valtari est un bijou, une perle, une création d’une beauté si émouvante... que je l’ai écouté trois fois en boucle, incapable que j’étais d’écouter autre chose ensuite (ça aurait été injuste pour l’autre chose). Valtari est l’égal d’Agætis byrjun. C’est dire! Un disque étonamment doux - l’antithèse du jovial Með suð í eyrum við spilum endalaust. Dans l’ensemble, la voix de Jonsi occupe peu de place (beaucoup de passages instrumentaux), mais les sections vocales sont toutes majesteuses, Jonsi étant souvent appuyé par une chorale (d’hommes, d’enfants, ça varie). “Ekkimúkk” et “Dauðalogn” deviendront des classiques. Et la transition entre cette dernière et “Varðeldur” me donne des frissons. Merci, Sigur Rós. [CI-dessous: La vidéo officielle pour “Ekkimúkk”.]
Have we waited long for this new studio album from Sigur Rós – since 2008 and even, for those like me who weren’t quite satisfied with Með suð í eyrum við spilum endalaust, since 2005’s Takk... Valtari is a gem, a diamond, a creation of such moving beauty... that I listened to it three times in a row. You see, I couldn’t possibly listen to something else after that – it would have been unfair that something else. Valtari is on par with Agætis byrjun – and that says a ton! A surprisingly quiet record, the antithesis of the sunny Með suð í eyrum við spilum endalaust. Overall, Jonsi’s voice occupies little room (there are lots of instrumental passages), but the vocal sections are majestic, Jonsi being often backed by choirs (men’s, children’s, it varies). “Ekkimúkk” and “Daðalogn” are bound to become classics. And the transition between the latter and “Varðeldur” gives me goosebumps. Thank you, Sigur Rós.  [Below: Official music video for “Ekkimúkk”]

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