Journal d'écoute / Listening Diary
2012-05-30
NATURA MORTA / Natura Morta
(Prom Night Records)
Un court disque d’improvisation libre entre Frantz
Loriot (alto), Sean Ali (contrebasse) et Carlo Costa (batterie). Je retrouve
ici le sens de la texture et de la “spaciosité” d’Ernesto Rodrigues.
Frottements délicats, événements sonores qui peuvent sembler décousus, mais qui
tissent leur sens commun au fil du temps. Réussi.
A short CDR of free improvisations between Frantz
Loriot (viola), Sean Ali (contrabass) and Carlo Costa (drums). I hear in this
music the sense of texture and “spaciousness” of Ernesto Rodrigues. Delicate
arco on strings, sound events that may seem unrelated, but slowly weave their
own shared meaning in the course of each track. Artistically successful.
JOEL HARRISON & LORENZO FELICIATI / Holy Abyss (Cuneiform)
Un jazz moderne très doux, américain dans ses racines
mais européen dans sa quiétude. L’écriture est aérienne (lire: ECMienne) et
tout se passe dans les arrangements. Joel Harrison (guitare) et Lorenzo
Feliciati (basse acoustique) contribuent chacun trois compositions; le
trompettiste Cuong Vu signe les deux autres. Le quintette est complété par le
pianiste Roy Powell et Dan Weiss à la batterie. Agréable mais quelque peu
insubstantiel.
Very soft modern jazz, American in its roots but
European in its quietness. The writing is aerial (ECM-like aerial), and most of
the music happens in the arrangements. Joel Harrison (guitar) and Lorenzo
Feliciati (acoustic bass) contribute three compositions each, and the other two
track are penned by trumpeter Cuong Vu. Pianist Roy Powell and drummer Dan
Weiss round up the quintet.
SIGUR RÓS / Valtari (XL
Recordings)
Nous l’avons attendu longtemps ce nouveau disque
studio de Sigur Rós – depuis 2008, et même, pour ceux (comme moi) qui n’ont pas
été pleinement satisfaits de Með suð í eyrum við spilum endalaust,
depuis Takk... en 2005. Valtari est un
bijou, une perle, une création d’une beauté si émouvante... que je l’ai écouté
trois fois en boucle, incapable que j’étais d’écouter autre chose ensuite (ça
aurait été injuste pour l’autre chose). Valtari est l’égal d’Agætis
byrjun. C’est dire! Un disque étonamment doux - l’antithèse
du jovial Með suð í eyrum við spilum endalaust. Dans l’ensemble,
la voix de Jonsi occupe peu de place (beaucoup de passages instrumentaux), mais
les sections vocales sont toutes majesteuses, Jonsi étant souvent appuyé par
une chorale (d’hommes, d’enfants, ça varie). “Ekkimúkk” et “Dauðalogn”
deviendront des classiques. Et la transition entre cette dernière et
“Varðeldur” me donne des frissons. Merci, Sigur Rós. [CI-dessous: La vidéo officielle
pour “Ekkimúkk”.]
Have we waited long for this new studio album from
Sigur Rós – since 2008 and even, for those like me who weren’t quite satisfied
with Með suð í eyrum við spilum endalaust, since 2005’s Takk...
Valtari is a gem, a diamond, a creation of such moving beauty... that
I listened to it three times in a row. You see, I couldn’t possibly listen to
something else after that – it would have been unfair that something else. Valtari
is on par with Agætis byrjun – and that says a ton! A surprisingly
quiet record, the antithesis of the sunny Með suð í eyrum
við spilum endalaust. Overall, Jonsi’s voice occupies little room (there are
lots of instrumental passages), but the vocal sections are majestic, Jonsi
being often backed by choirs (men’s, children’s, it varies). “Ekkimúkk” and
“Daðalogn” are bound to become classics. And the transition between the latter
and “Varðeldur” gives me goosebumps. Thank you, Sigur Rós. [Below: Official music video for “Ekkimúkk”]
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