Journal d'écoute / Listening Diary
2012-12-05
ANTHONY BRAXTON / Echo Echo Mirror House (NYC) 2011 (New Braxton House)
Echo Echo Mirror House est le nouveau projet d’Anthony
Braxton. Ce disque en est, je crois, la première documentation officielle.
Quinze musiciens en présence. J’ai vu Echo Echo Mirror House au FIMAV en 2011,
donc quelques mois avant cet enregistrement en concert d’octobre 2011 et avec
une troupe légèrement moins nombreuse, mais mon opinion demeure la même: si le
concept est intéressant sur papier, le résultat est trop cacophonique. Et le concept,
c’est ceci: chaque musicien est muni d’un iPod chargé de toute la musique
enregistrée de Braxton. En plus de suivre les règles braxtoniennes habituelles
(partitions graphiques relevant de cartes routières, possibilité de se détacher
du groupe principal pour explorer des partitions secondaires et tertiaires),
les musiciens doivent, à certains moments, choisir des extraits d’œuvres qui
viennent s’ajouter à la charge sonore. Il y a donc 15 musiciens qui jouent de
la musique “pour vrai” et 15 fois d’autres ensembles qui en jouent
“virtuellement”. Comme je disais, une idée stimulante sur papier, mais un
fouillis indémêlable.
Echo Echo Mirror House is the latest evolution in
Anthony Braxton’s system. As far as I know, this recording is the first
official documentation of EEMH. Fifteen musicians. I have seen EEMH live at
FIMAV 2011, a few months prior to this live recording from October 2011 and
with a leaner line-up, but my opinion hasn’t changed: it’s a good concept on
paper, but the result is too much of a cacophony. And here’s the concept: each
musician wields, in addition to their instrument, an iPod loaded with all of
Braxton’s recorded output. In addition to following the usual Braxtonian rules
(graphic scores - this time inspired by road maps – opportunities to break away
from the main group and explore secondary and tertiary scores), the musicians
must select and play back excerpts from works that are added to the mix. So
there are 15 musicians playing live music and 15 times other ensembles playing “virtually”.
As I said, a stimulating concept, but a mess to listen to.
FRANÇOIS CARRIER & MICHEL LAMBERT / Shores and Ditches (FMR Records)
Les Montréalais François Carrier (saxo) et Michel
Lambert (percussions) poursuivent leur fructueuse association. Shores and
Ditches est disque fort réussi, bonifié de moments de pure
beauté transcendante. Enregistré en concert dans une église londonnienne en
décembre 2011, il consiste en trois duos, un long trio avec le contrebassiste
Guillaume Viltard, un quintette où s’ajoutent le guitariste Daniel Thompson et
le flûtiste Neil Metcalfe (dont les apparitions sont trop rares) et enfin un
solo de Carrier. Dans le trio, vient un moment où Carrier lance des lignes
mélodiques qui renvoient des échos étranges – jusqu’à ce qu’on comprenne qu’il
s’agit de délicates harmoniques de contrebasse; moment magique. Autre
splendeur: le solo final de Carrier accompagné par une volée de cloches
d’église, sept minutes de bonheur.
Montrealers François Carrier (sax) and Michel
Lambert (percussion) carry on with their fruitfull association. Shores
and Ditches is a very good record bonified by moments of pure transcendental
beauty. Recorded live in a London church in December 2011, it consists of three
duets, one long trio with doublebassist Guillaume Viltard, a quintet where
guitarist Daniel Thompson and flutist Neil Metcalfe join in (the latter simply
doesn’t perform often enough), and a final solo by Carrier. In the trio piece,
comes a time when Carrier throws melodic lines at the church ceiling, lines
that give strange echoes... until you realize those echoes are actually
extremely quiet bass harmonics – pure magic. Another splendour: Carrier’s final
solo, accompanied by church bells, for seven minutes of aural bliss.
THE OPPOSITE / In Action (Kopasetic)
Le sextet codirigé par le guitariste Samuel Hällkvist
et le claviériste Loïc Dequidt est de retour, cette fois avec un disque en
concert... en concerts, plutôt, puisque les sept pièces offertes sont tirées de
quatre prestations données à la fin de 2011. Les compositions de Hällkvist et
Dequidt semblent en filiation avec celles d’un Fred Frith ou d’un Jean Derome,
soit un jazz actuel vif, plein de belles idées, avec ici et là une mélodie
porteuse et, toujours, de la virtuosité. “Can’t it?”, dix minutes, est un tour
de force. [CI-dessous: un trop court extrait de “Can’t it?”.]
The Swedish sextet co-led by guitarist Samuel
Hällkvist and keyboardist Loïc Dequidt is back, this time with a live CD. Seven
tracks taken from four different concerts from late 2011. Hällkvist and
Dequidt’s compositions seem to be in direct filiation with Fred Frith’s or Jean
Derome’s, i.e. lively avant jazz full of bright ideas, occasional yearning
melodies, and lots of virtuoso playing. The ten-minute “Can’t it?” is a tour de
force. [Below: A (way too)
short excerpt from “Can’t it?”]
PIOTR ILLITCH TCHAIKOVSKIY & EDWARD ARTEMIEV / The Nutcracker
& The Rat King (Electroshock)
Edward Artemiev a été un pionnier de la musique
électronique russe, mais ces jours-ci, il se complait dans des œuvres
orchestrales à grand déploiement plutôt mièvres. The Nutcracker & The
Rat King est une musique pour une comédie musicale portant sur
le Casse-Noisette. Artemiev est parti de la suite de
Tchaikovski, à laquelle il a greffé des thèmes tirés d’autres œuvres du
compositeur, pour les besoins de la pièce, puis il a transformé le tout pour
lui donner plus de “oumph” (section rythmique rock ici, épisode burlesque là,
choeurs) et l’adapter au format de la comédie musicale (chantée en russe,
sachez-le). Bof. Oui, c’est bien fait, j’imagine, mais je n’aime pas les
comédies musicales, ni les machins pseudo-lyriques à grand déploiement,
alors...
Edward Artemiev was a pioneer of Russian electronic
music, but these days he seems stuck in rather trite large-scale orchestral
works. The Nutcracker & The Rat King is music for a
musical about the well-known children’s tale. Artemiev worked from
Tchaikovsky’s suite, adding themes from other works by the composer to fulfill
the needs of the play, and transformed it all to give more “oomph” (a rock
rhythm section here, a burlesque episode there, a chorus), and adapt it to the
musical format (sung in Russian, it’s worth noting). Yawn. I guess it’s well
done, but I don’t like musical, and I don’t like large-scale pseudo-operatic
stuff, so...
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