2011-05-17
MANUEL ZURRIA / LOOPS4EVER (Mazagran - merci à/thanks to Dense Promotion)
Une splendide production, la première publiée par l’étiquette Mazagran. Manuel Zurria est un flûtiste romain. Sur cet album double (150 minutes de musique), il propose un récital d’œuvres pour flûtes et électroniques puisées dans le répertoire des soixante dernières années. Au menu: Scelsi, Oliveros, Lucier, Curran, Riley, Barlow et Rzewski, mais aussi John Duncan, Eve Beglarian, William Basinski et Jacob TV. La boucle est à l’honneur, mais pas uniquement. Et Zurria fait sienne chacune des œuvres et a développé la plupart de ses interprétations dans le cadre d’échanges avec les compositeurs. LOOPS4EVER ratisse large, allant des voix saccadés montées dans les pièces de Jacob TV aux boucles luxuriantes et méditatives de “Dorian Reeds” de Riley, jusqu’aux concepts minimalistes et exigeants (pour l’auditeur) de Lucier (“Almost New York”, dont une version est récemment parue sous étiquette Pogus) et Duncan (qui participe). Deux disques solides présentés dans une très belle pochette accompagnée d’un livret offrant des entrevues avec les compositeurs. Ces œuvres ne mettent pas évidence le jeu du flûtiste (qui doit rivaliser de discrétion et d’endurance), mais LOOPS4EVER propose un panorama captivant de la musique contemporaine pour flûte et bande. [Ci-dessous: Un extrait de “CasadiScelsi”, qui combine deux compositions de Giacinto Scelsi et des enregistrements effectués chez le défunt compositeur.]
A beautiful production, the first one released by the Mazagran label. Manuel Zurria is a Roman flutist. On this double CD set (150 minutes of music), he presents a recital of works for flutes and electronics from the past 60 years. Scelsi, Oliveros, Lucier, Curran, Riley, Barlow and Rzewski, plus Eve Beglarian, John Duncan, William Basinski and Jacob TV. The loops is heavily featured, but not solely. And Zurria makes his each work, and developed his interpretation from conversations with (most of) the composers. LOOPS4EVER covers a large spectrum ranging from the cut-up voices mixed in Jacob TV’s pieces to the luscious meditative loops in Riley’s “Dorian Reeds”, down to the minimalistic yet demanding concepts of Lucier (“Almost New York,” a version of which was recently released on Pogus) and Duncan (the only composer playing with Zurria). Two strong records housed in a very pretty sleeve and accompanied by a booklet featuring interviews with the composers. These works do not showcase the flutist’s playing (the scores call for a lot of discretion and endurance), but LOOPS4EVER offers a cativating panorama of contemporary music for flute and “tape.” [Below: An excerpt from “CasadiScelsi” featuring two Scelsi compositions and field recordings made at the composer’s house.]
RICHARD PINHAS & MERZBOW / Rhizome (Cuneiform)
Keio Line, la première collaboration sur disque entre le guitariste français Richard Pinhas et le bruitiste japonais Merzbow, a profité d’un accueil chaleureux et servi de point de passage pour les fans de l’un et l’autre de ces pionniers. Rhizome, deuxième album du duo, documente un concert donné à Washington l’an dernier. Il s’agit d’un disque puissant, plus planant que Keio Line, avec des moments très pinhassiens (notes de guitare sans attaque mises en boucle, transformées, surimposées) et d’autres beaucoup plus merzbowesques (mur de son numérique, son impact masquant ses subtilités). Un disque moins en dents de scie que Paris 2008 (à venir demain), solide, immersif - pas facile d’écoute, mais nettement plus accessible que la moyenne des publications de Merzbow. La première édition chez Cuneiform inclut un DVD boni proposant un extrait filmé de 27 minutes de la prestation (pas qu’il se passe grand chose, les deux artistes œuvrant stoïquement, mais tout de même).
Keio Line, the first collaboration between French guitarist Richard Pinhas and Japanese noisician Merzbow, was surprisingly well received and served as a passage for fans of both of these pioneers. Rhizome, their second duo CD, documents a concert given at Washington D.C. last year. A powerful record, trippier than Keio Line, with very Pinhas-like moments (looped and stacked attackless guitar notes), other moments highly Merzbow-esque (digital walls of sound so loud they hide the subtleties they actually hold). Less uneven than Paris 2008 (see tomorrow’s entry), strong, immersive – not an easy listen but much more accessible than the average Merzbow release. The first pressing from Cuneiform includes a bonus DVD with a 27-minute video excerpt of the performance (not that there’s much happening, since both artists are very stoic on stage, but still).
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