Journal d'écoute / Listening Diary
2011-10-11
BVDUB / I Remember (Translations of ‘Mørketid’) (Glacial Movements Records - merci à/thanks to John Bourke P.R.)
Les disques de Bvdub se suivent et se ressemblent beaucoup, mais diantre, quelle musique apaisante. I Remember est un menu chargé (78 minutes) de musique ambiante évoquant les grands espaces nordiques. À travers le vent aural on perçoit parfois un instrument lointain ou une voix angélique, une pulsation lente vestige d’une activité humaine.
Bvdub’s records are all kind of similar - a lot - but damn, this is some good peaceful music. I Remember is a generous slab (78 minutes) of ambient music evoking wide Northern spaces. Through aural winds one occasionally perceives a distant instrument or voice, a slow pulse like vestiges of human activity.
Deuxième album de ce duo inusité. Red Sugar propose plus d’une heure de pièces allant de la “torch song” dépressive (“DeadEnd”) au collage contemporain (“Tea & Lies with Theodor”). La musique de Winter Family est inclassable, s’inspirant à la fois du jazz, du post-rock, de la tradition hébraïque et de la musique de chambre. Elle est constamment sombre, douce, parfois froide, souvent poignante, les textes émouvants étant portés par une voix féminine éraillée et lourde de vécu, qui narre, raconte, sussurre, mais ne chante jamais. Une proposition artistique déboussolante et convaincante. [Ci-dessous: Cette page propose trois extraits de l’album.]
Second album for this unusual duo. Red Sugar contains over one hour of tracks ranging from depressive torch song (“DeadEnd”) to contemporary collage (“Tea & Lies with Theodor”). Winter Family’s unclassifiable music draws inspiration from jazz, post-rock, Jewish traditions and chamber music. It is consistently dark, quiet, occasionally cold but often poignant, with moving lyrics carried by a raspy, tired femal voice that narrates, tells and whispers, but never actually sings. A disorienting and convincing artistic proposition. [Below: This page features three sound clips.]
HASSE POULSEN / Progressive Patriots (Das Kapital)
Un très beau projet du guitariste Hasse Poulsen qui, pour souligner ses dix ans de vie en France, a mis sur pied un groupe aux origines mixtes comme les siennes (né d’une mère anglaise et d’un père danois, a grandi au Kenya et aux É.-U.). Un quintette de jazz à deux saxos altos (Guillaume Orti et Stéphane Payen), une musique qui poursuit la recherche entamée sur L’Art abstrait n’a pas dit son dernier mot, une écriture qui mélange jazz actuel et rock-in-opposition, en s’approchant souvent de la musique actuelle à la québécoise. Recommandé.
A very fine project by guitarist Hasse Poulsen who, to celebrate ten years of living in France, put together a group with mixed origins – like his (English mother, Danish father, raised in Kenya and the USA). A jazz quintet with two alto saxes (Guillaume Orti and Stéphane Payen). The music continues where L’Art abstrait n’a pas dit son dernier mot had left off. Poulsen’s compositions blend creative jazz and rock-in-opposition, and often gets very close to Québécois “musique actuelle.” Recommended.
Cet ensemble dirigé par le pianiste néerlandais Michiel Braam regroupe, une section rythmique rock, un quatuor à cordes contemporain et une section de cuivres-improvisateurs (et pas n’importe qui: Taylor Ho Bynum, Nils Wogram et Carl Ludwig Hübsch). Une heure et quart de jazz créatif fort en testostérone, avec de belles trouvailles. Bref, une fusion réussie - non pas des genres, mais des origines. Bravo.
This group led by Dutch pianist Michiel Braam brings together a rock rhythm section, a contemporary string quartet and a horn line of improvisers (an all-star line too: Taylor Ho Bynum, Nils Wogram, and Carl Ludwig Hübsch). 75 minutes of torrid creative jazz, with lots of good ideas… and testosterone. In other words, a successful fusion – not of genres, but of backgrounds. Bravo.
CORRIE EN DE GROTE BROKKEN / Vier!: Het Beste van de Grote Brokken (Brokken Records)
La Frank Zappa des Pays-Bas (vraiment, autant par son écriture que son jeu de guitare) propose une compilation de dix-neuf titres tirés de ses albums précédents et montés… à la Zappa! Versions raccourcies enchaînées minutieusement et a-chronologiquement, avec intercalaires parlés et saugrenus en prime. Je n’avais jamais vraiment accroché sur son travail, mais j’avoue que ce concentré de Brokken frappe fort et gagne mon appui.
The Netherlands’ answer to Frank Zappa (due to both her songwriting and guitar playing) delivers a best-of CD with 19 tracks taken from her previous records and edited together… like only Zappa could! Edited versions carefully and a-chronologically segued, with oddball spoken-word interludes to boot! I had never truly fallen for Corrie’s work, but I admit that this Brokken concentrate hits efficiently and has effectively won me over.
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