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2011-03-02

2011-03-01: Anthony Braxton, Graham Reynolds, Fred Ho, Djam Karet


Journal d'écoute / Listening Diary
2011-03-01

ANTHONY BRAXTON / Four Compositions (Washington, D.C.) 1998 (New Braxton House)
D’abord paru en 1999 et maintenant l’un des premiers titres de l’étiquette Braxton House à être réédité en version virtuelle par New Braxton House. Dix musiciens sous la férule d’Anthony Braxton - une formation très semblable au Nonet qui avait fait résidence chez Yoshi’s en 1997 (et dont la série de concerts est toujours en cours de publication chez Leo Records - c’est long, c’est long!) – et une des premières apparitions sur disque du trompettiste Taylor Ho Bynum auprès du grand maître. Des quatre compositions proposées, deux sont d’anciennes compositions revisitées (46 et 72). La 46 est particulièrement surprenante, avec de forts accents de musique contemporaine, complexe mais malléable. Les deux autres (222 et 223) étaient nouvelles à l’époque et appartiennent à la série Ghost Trance Music - près de ses débuts, puisque la pulsation à la croche est encore très marquée. “Composition 223” (43 minutes) compte parmi les bons exemples de cette première phase de développement de la GTM.
First released in 1999 and now available again as one of the first batch of titles reissued as downloads by New Braxton House. Ten musicians conducted by Anthony Braxton – a line-up similar to the Nonet that had a residency at Yoshi’s in 1997 (the concerts from this series are still in the process of being released by Leo Records - it’s taking a LOT of time) – and one of trumpeter Taylor Ho Bynum’s first recorded appearances alongside the master. Out of the four compositions performed, two are old compositions revisited (46 and 72). No. 46 is quite surprising, with strongs contemporary music accents, complex yet flexible. The other two tracks (Comps. No. 222 and 223) were new at the time and belong to the Ghost Trance Music series - rather early in the series too, since the eighth-note pulse is still firmly established. “Composition 223” (43 minutes) represents one of the finer examples of this first stage of development of GTM.

GRAHAM REYNOLDS / Duke! Three Portraits of Ellington (Innova)
Le pianiste Graham Reynolds (à qui on doit The Difference Engine paru dernièrement) propose ici un projet très différent, avec le Golden Arm Trio (qui est en fait un big band). Un hommage au Duke en trois temps. Premier temps: des versions torchantes - vraiment hot - de classiques, dont un stupéfiant “Caravan” version NRG propulsée par le batteur Jeremy Burch en feu. Je ne croyais plus pouvoir me laisser surprendre par une énième reprise de cette pièce. Puis une série de versions abstraites pour quatuors à cordes, plutôt intéressant. Enfin, des remixes des pièces précédentes par Reynolds lui-même, DJ Spooky, Butcher Bear et quelques autres, aux résultats très variables. Au final, un disque inégal, mais qui gagne beaucoup de points dans son premier tiers.  [Ci-dessous: “Caravan”, trouvée sur le site de l’artiste.]
Pianist Graham Reynolds (who recently released The Difference Engine) drops a very different project, with the Golden Arm Trio (which happens to be a big band). A tribute to The Duke in three phases. Phase one: scorching hot renditions of a handful of standards, including a stunning NRG version of “Caravan” propelled by drummer Jeremy Burch. I didn’t think this tune could surprise me again. Then, a series of abstracted string quartet takes on Duke tunes, rather interesting. Finally, remixes of tracks from earlier phases, by Renolds, DJ Spooky, Butcher Bear, and others, with varying results. In the end, this makes for an uneven record, but it earns a whole lot of points for its first third.  [Below: “Caravan”, found on the artist’s website.

Un deuxième album pour le grand big band du saxophoniste Fred Ho, qui continue de défier la mort malgré un cancer en stade avancé. Ce disque est la suite logique de Celestial Green Monster. Il se décompose en un prologue et quatre moments. Le prologue: une reprise fumante du thème de l’émission Johnny Quest. Premier moment: un hommage à Michael Jackson à travers trois chansons largement réinventées (dont un “Thriller” de 11 minutes qui prend une tangente narrative et musicale inusitée). Ensuite, un hommage à Hendrix (“Fire” et “Purple Haze”), puis un hommage à Duke Ellington, par le biais d’une composition originale en six parties intitulée “Take the Zen Train”. Finalement, deux pièces originales avec chorale d’enfants et d’adultes. Un gros programme dominé par les arrangements denses de Ho, même si au fond l’intérêt premier de ce disque réside dans “Take the Zen Train”, qui fait preuve d’humour, de sensibilité et d’irrévérence.
A second album for the great big band of saxman Fred Ho, who continues to defy death despite a cancer at an advanced stage. This record is the logical follow-up to Celestial Green Monster. It consists in a prologue and four “acts”. The prologue is a smoking take on the theme from the TV show “Johnny Quest.” Act one: a tribute to Michael Jackson through three transmogrified songs (including an 11-minute “Thriller” whose narrative takes an unexepected turn). Follows a tribute to Hendrix (“Fire” and “Purple Haze”), then a tribute to Duke Ellington by way of an original six-part composition entitled “Take the Zen Train.” Finally, two original compositions featuring a children’s choir and an adult’s choir. A loaded program dominated by Ho’s dense arrangements, even though the real interest here resides in “Take the Zen Train,” which features humour, sensibility, and irreverence.

DJAM KARET / The Heavy Soul Sessions (HC Productions)
Le tout-puissant groupe space rock/jam rock Djam Karet a publié ce nouveau disque sans tambour ni trompette l’an dernier. Enregistré en studio après une participation à un festival, avec le feeling d’une prestation en direct, cet opus revisite des thèmes connus, ajoute du nouveau matériel et remâche le tout en un solide disque à l’ambiance juste assez crue pour être crédible sans devenir nuisible. Et le groupe assume ici ses deux côtés: rock pesant (dont “Hungry Ghost”) et textures ambiantes (l’excellente “Consider Figure Three”). Et on revisite une reprise de Richard Pinhas (“Dedicated to K.C.”) créée à l’origine (la reprise) pour le projet Unsettled Scores de l’étiquette Cuneiform.
The allmighty space rock/jam rock band Djam Karet released this new record discreetly last year. Recorded in the studio after taking part to a festival and retaining the feeling of a live performance, this opus revisits known themes, adds new material and rehashes the whole thing to create a strong record with a sound just raw enough to sound credible without becoming a nuisance. And the band fully assumes its two-sided personality, with heavy rock anthems (such as “Hungry Ghost”) and ambient tracks (the excellent “Consider Figure Three”). And there’s even a new recording of the band’s Richard Pinhas cover “Dedicated to K.C.,” created way back when for the Cuneiform label project Unsettled Scores.

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