Journal d'écoute / Listening Diary
2010-11-23
ANTHONY DE MARE / Speak! The Speaking-Singing Pianist (Innova)
J’ai fait ma première rencontre avec le pianiste Anthony De Mare sur un disque CRI, et j’ai été marqué par son énergie débordante et sa justesse d’émotion. Le voici dans un programme solo où chaque pièce exige du pianiste qu’il narre et chante en plus de jouer. De Mare devient donc acteur dramatique autant que virtuose pianistique. Et ça marche merveilleusement bien. L’essentiel de la musique sur ce long disque a été composée pour lui, principalement “Sunflower Sutra” (21 minutes) de Jerome Kitzke et “De Profundis” (30 minutes) de Frederic Rzewski, respectivement sur des textes d’Allen Ginsberg et d’Oscar Wilde. Ces deux pièces tiennent du tour de force. La première, entre les mains d’un pianiste plus réservé, échouerait lamentablement, mais interprétée par le fougueux De Mare, elle vibre de partout. Un disque splendide et étonnant, qui renouvelle mon appui à ce pianiste hors du commun dans l’univers de la musique contemporaine.
My first encounter with pianist Anthony De Mare was on a CRI record, and I was instantly marked by his untamed energy and spot-on emotivity. Here he is in a solo program where each piece required from the pianist to sing and speak in addition to playing. So the virtuoso pianist also becomes a theatre actor. And it works out marvelously well. Most of the music on this long record was written for him, especially “Sunflower Sutra” (21 minutes) by Jerome Kitzke and “De Profundis” (30 minutes) by Frederic Rzewski, respectively using texts by Allen Ginsberg and Oscar Wilde. Both pieces are tours de force. The first one, in the hands of a less extroverted pianist, would have miserably failed, but performed by the fiery De Mare, it literally vibrates. A splendid, astounding record that renews my support of this unique contemporary music pianist.
ESTHER LAMNECK & ROBERTO FABBRICIANI / Winds of the Heart (Innova)
L’alliance entre un tárogató (instrument hongrois entre la clarinette, le hautbois et le saxo soprano) et une flûte hyperbasse (gigantesque création de Roberto Fabbriciani), à travers 14 courtes improvisations. Lamneck utilise le souffle continu, Fabbriciani vrombit. Intéressant, mais plutôt statique et monotone d’une pièce à l’autre.
The pairing of a tárogató (a Hungarian instrument that’s a cross between a clarinet, an oboe, and a soprano sax) and the hyperbass flute (a gigantic instrument created by Roberto Fabbriciani). 14 short improvisations. Lamneck uses circular breathing, Fabbriciani thunders in the low register. Interesting but static.
Z’EV / as/if/when (Sub Rosa - merci à/thanks to Forced Exposure)
J’ai déjà chroniqué la version vinyle parue plus tôt cette année. La version CD ajoute une troisième pièce (11 minutes) datée de 1983 aux deux de 1978 et de 1982. Elle constitue un autre exemple de l’énergie systématique de Z’eV en performance, sans ajouter réellement à la palette sonore développée (objets percussifs et résonants traînés, tournés, lancés ou joués d’une manière très physique). Le choix du format revient donc à votre préférence personnelle - les deux espèces rendent aussi bien cette période névralgique dans l’art de Z’eV.
I have already covered the LP release of this album earlier this year. The CD version adds a third piece (11 minutes) from 1983 to the ones from 1978 and 1982. It represents another example of Z’ev systematic deployment of energy in live settings without actually adding scope to the sound palette developed (percussive and resonating objects dragged, thrown and revolved around in a very physical manner). Choose your format as you please - both versions adequately portray this nevralgic era in Z’eV artistic development.
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