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2010-08-19

2010-08-18: Prester John, Salo, Lapouge/Pabœuf, Klimperei, Premiata Forneria Marconi

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-08-18


PRESTER JOHN / Desire for a Straight Line (Innova)

Quelle surprise de voir Shawn Persinger, ex-guitariste du grand groupe avant-prog Boud Deun, publier un disque chez Innova - d’accord, cette étiquette s’est affranchie de son image un peu guindée de musique contemporaine américaine depuis quelque temps, mais tout de même. Et quel beau disque! Notons que ce n’est plus “Shawn Persinger is Prester John”, mais bien Prester John tout court. Pourquoi? Parce que Persinger n’est plus seul dans ce projet! Si les musiques sont toutes de sa main, elles sont toutes interprétées en duo avec le mandoliniste David Miller. Seize duos mandoline-guitare acoustique, certains développant l’élégance de Philarmonie, d’autre l’exactitude du California Guitar Trio, d’autres encore l’audace du Fred Frith Guitar Quartet. Pourtant, Prester John n’est rien de tout cela - la légèreté de l’exécution, l’emprunt à des genres très dansants (tango, flamenco), l’immédiateté de cette musique (sans nuire à sa profondeur). Sans oublier trois délicieuses miniatures, des silhouettes musicales de Janet Feder, Mike Sary (de French TV!) et Dave Kerman qui collent merveilleusement aux modèles.

What a surprise to find Shawn Persinger – ex-guitarist of the great avant-prog band Boud Deun – releasing an album on Innova. Okay, that label has shaken off its tight American contemporary music image lately, but still. And what a fine record! First, please note that it’s not “Shawn Persinger as Prester John” anymore, since it’s not only Persinger anymore. The once-solo project is not a duo with the addition of mandolin player David Miller (the compositions are all Persinger’s though). Sixteen duos for mandolin and acoustic guitar, some unfolding with the elegance of Philarmonie, others with the exactness of the California Guitar Trio, others with the boldness of the Fred Frith Guitar Quartet. And yet, Prester John is like none of them – the lightness in the playing, the borrowing to bouncy genres (like tango and flamenco), the immediacy of the music (which doesn’t deter its depth). And not to forget the three splendid miniatures, musical silhouettes of Janet Feder, Mike Sary (of French TV!) and Dave Kerman, so befitting to their namesakes.


SALO / Sundial Lotus (Innova)

Hola la belle surprise! Un disque délicieux, le premier de l’ensemble Sola, un octette réunissant des membres du Respect Sextet, de Little Women (mais pas Darius Jones) et Jerseyband. Le bassiste Ben Gallina semble en être le capitaine (les compositions sont de lui). Une musique riche, ensoleillée, qui me fait penser à Frank Zappa en mode Wazoo, à Brian Woodbury, à Hardscore - à un big band avant-progressif qui puiserait aussi dans la musique contemporaine, sans trop se prendre au sérieux. L’écriture de Gallina vaut le détour! Et les fans de Jaga Jazzist devraient apprécier. [Ci-dessous: “Metamorphistopheles”, trouvée sur le site de Salo.]

What a nice surprise! A gorgeous CD, the first by Sola, an eight-piece ensemble bringing together members of the Respect Sextet, Little Women (though not Darius Jones) and Jerseyband. Bassist Ben Gallina seems to be at the helm of this project (all compositions are his). Rich, sunny music reminiscent of Wazoo-era Frank Zappa, Brian Woodbury, Hardscore – avant-prog big band music that also borrows from contemporary music and doesn’t take itself too seriously. Gallina’s writing deserves your attention. Fans of Jaga Jazzist will dig too. [Below: “Metamorphistopheles,” found on Salo’s website.]

Salo: Metamorphistopheles


JEAN LAPOUGE & CHRISTIAN PABŒUF / Atlas (Great Winds)

Quelque quatre ans après la séparation de Noëtra, les deux figures de proue de ce groupe, soit le guitariste-compositeur Jean Lapouge et l’hautboïste/flûtiste Christian Pabœuf ont enregistré un dernier disque. Cette mouture 1987 tend plus que jamais vers un son ECM, mais l’écriture de Lapouge demeure aussi posée et distinctive. Et le hautbois est merveilleusement utilisé comme instrument principal. Pour les amateurs de RIO acoustique, de jazz nordique, de musique contemporaine néo-mélodique. Beau.

Four years or so after Noëtra’s break-up, the band’s two main figures - guitarist/composer Jean Lapouge and oboe/flute player Christian Pabœuf – recorded one final album. This 1987 vintage gets closer than ever to the ECM sound, though Lapouge’s writing remains as assured and singular as ever. And the oboe is marvelously showcased as the lead melodic instrument. For fans of acoustic RIO, Nordic jazz, and neo-melodic contemporary music. Beautiful.


KLIMPEREI / Octogonale impérative (Gazul)

Publié sous le nom de Klimperei, Octogonale impérative est en fait une vieille collaboration entre Klimperei (alors encore un duo) et Pierre Bastien. Les 16 pièces présentées ici ont été enregistrées à la même époque que ceux de Mécanologie portative, soit 1986-1987. Les mécanos de Bastien ont fourni les pistes de base de ces fantaisies musicales, dont certaines sont sombres et douloureuses. Beau et brinqueballant, plein de sonorités hétéroclites, la mécanique transmuté par l’humain, totalement. Comme quoi Klimperei a beaucoup changé depuis (cf. Quai des hannetons, splendide mais différent), tout en restant la même.

Released as a Klimperei album, Octogonale impérative is actually a old collaboration between Klimperei (then still a duo) and Pierre Bastien. The 16 tracks presented here were recorded at the same time as the material on Mécanologie portative, i.e. 1986-1987. Bastien’s automatons provided the basic tracks for the musical fantasias, and some of them are rather dark and sad. Pretty, shaky, full of awkward sounds, mechanics transmuted by the human hand. Klimperei has changed a lot since then (see Quai des hannetons, beautiful and different) while basically staying the same.


PREMIATA FORNERIA MARCONI / Chocolate Kings (Esoteric Recordings)

Non, ce n’est plus la meilleure période de ce grand groupe progressif italien. Mais inutile de faire la moue en parlant de Chocolate Kings: ce disque tient la route. Oui, le nouveau chanteur (à l’accent plus anglais) a la voix chevrotante; oui les arrangements sont moins développés, mais l’écriture demeure solide, autant sur la pièce titre très rock (et qui, somme toute, rappelle “E Fiesta” du même PFM. Et “From Under” est solide. Et le reste aussi. En plus, la réédition récente chez Esoteric ajoute tout un disque boni, soit un concert de 1976 - son “bootleg” plutôt bien nettoyé.

No, it’s not this great Italian progressive rock band’s golden era. But there’s no need to pout whenever Chocolate Kings gets mentioned: this record holds up. Yes, the newly-drafted singer – he handles the English lyrics better – has a shaky voice; yes, the arrangements are less gorgeous. But the writing remains strong, on the rocking title track (reminiscent of PFM’s own earlier hit single “E Fiesta”), and “From Under” is a fine track, just like the rest of the record. Plus, the recent Esoteric reissue adds a whole extra CD: a live performance from 1976 - a bootleg recording with a cleaner sound than what used to circulate.

1 comment:

  1. et encore, encore merci
    petite précision, tout ce matériel (musical) a été "révisé" en 2009...
    mes amitiés
    cpKlimp

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