Journal d'écoute / Listening Diary
2010-08-16
KLAUS SCHULZE / La vie électronique 6 (MIG)
Ce volume couvre une période légèrement plus longue que le volume 5, plus diversifiée aussi. Sur près de quatre heures de musiques, il propose des prestations en concert de 1976 à 1979, ainsi que des enregistrements en studio de 1976 (les deux “Schwanensee”) et 1978 (“BarracudaDrum”). Il s’agit d’œuvres solos de Schulze, sauf “BarracudaDrum” avec Harald Grosskopf à la batterie (seule pièce inédite sur cet album) et “There was Greatness in the Room” avec Arthur Brown. À souligner: les deux élégants mouvements de “Schwanensee”, les 50 minutes de “Zeitgeist,” une solide pièce, très rythmée, presque dans le style de Tangerine Dream, et la très longue “La vie secrète” (63 minutes!), splendide exemple de la magie que tissait Schulze en concert à partir de sons préplannifiés et d’une étincelle d’improvisation - merveilleusement planant.
This volume covers a period slightly longer than Volume 5, and more diverse. Over four hours of music consisting of concert performances from 1976-1979 and studio recordings from 1976 (both “Schwanensee” tracks) and 1978 (“BarracudaDrum”). They are mostly solo Schulze performances, except for “BarracudaDrum” with drummer Harald Grosskopf (it’s also the only previously unreleased track on this set) and “There was Greatness in the Room” with Arthur Brown. Highlights are the elegant two-movement “Schwanensee”, the 50-minute “Zeitgeist” - a strong piece, beat-driven, almost Tangerine Dream-like – and the very long “La vie secrète” (63 minutes!), a splendid example of the kind of magic Schulze could weave live from pre-planned sounds and a spark of improvisation – marvelously trippy!
THOMAS ANKERSMIT / Live in Utrecht (Ash International - merci à/thanks to Forced Exposure)
Impressionnant, ce premier opus officiel de Thomas Ankersmit (après un mini-CD et des figurations sur des compilations). Ankersmit est saxophoniste à la base, mais il travaille aussi beaucoup avec les synthétiseurs et ordinateurs, dans une recherche microtonale qui rapelle celle de Phill Niblock (avec qui il travaille régulièrement). Une longue pièce de 40 minutes, en deux temps séparés par un long quasi-silence qui permet presque une remise à zéro. Hantant, bourdonnant, avec des juxtapositions de phase déstabilisantes (vers la fin) et un beau travail de dialogues avec bande (au début). Très convaincant.
An impressive official debut CD from Thomas Ankersmit (after an EP and appearances on compilations). Ankersmit is basically a saxophonist, although he also works a lot with analog synths and computers, in microtonal experiments bringing to mind Phill Niblock (with whom he works regularly). A long 40-minute track in two sections separated by a long near-silence that almost allows for a reset. Haunting, droning, with unsettling phase overlaps (toward the end) and some fine dialogue with a tape part (in the beginning). Very convincing.
CHRIS ABRAHAMS / Play Scar (Room40)
Un très beau disque solo du claviériste des Necks, un disque étonnant aussi, puisque Chris Abrahams y dévoile une instrumentation large qui y comprend, en plus des claviers d’époque, orgue d’église et enregistrement de terrain, des percussions et même de la guitare électrique. Chaque pièce est finement ciselée et combine parties acoustiques, électriques et électroniques. Fragments mélodiques, textures ambiantes recherchées, expérimentation dans le grain mais aussi dans l’écriture (“Jellycrown”, “Bird and Wasps”). Chapeau. [CI-dessous: Chris Abrahams dans son élément normal: The Necks. (Désolé, mais Room40 n’a distribué aucun extrait gratuit de ce disque.)]
A beautiful solo record from The Necks’ keyboardist. A surprising disc too, where Chris Abrahams unfolds a large instrumentation that encompasses period keyboards, church organ and field recordings - as usual - but also percussion and even an electric guitar. Each track is finely chiselled and combines acoustic, electrical and electronic sources. Melodic fragments, sophisticated ambient textures, experiments in grain andin composition (“Jellycrown,” “Bird and Wasps”). Congratulations. [Below: Chris Abrahams in his normal element: The Necks (sorry, Room40 has released no free mp3 excerpts of this album).]
ETHNIC DUO / En public au Chêne noir d’Avignon, 1980 (Musea)
Ethnic Duo, ce fut la réunion momentanée (le temps d’un album studio) des deux pierres angulaires de Zao (et membres originaux de Magma) Yochk’o Seffer et François “Faton” Cahen. Cette nouvelle parution vient donc de doubler la discographie officielle de ce duo formé trois ans après la dissolution de Zao. Qui plus est, il propose huit titres inédits (aucune de ces pièces ne figurait sur l’album studio). Ces duos piano-saxo sont pour l’essentiel vifs, complexes, répétitifs et parfois martelants - ce qu’on s’attend du plus grand duo zeuhl hors-Magma de l’époque. Avec une teinte jazz, évidemment, la même qui a toujours été présente dans leur musique (même du temps de Magma). Intimiste en plus. Recommandé.
Ethnic Duo was the short-lived reunion (for a single studio album) of Zao mainmen (and founding member sof Magma) Yochk’o Seffer and François “Faton” Cahen. This new release just doubled the official discogrpahy of this duo formed three years after Zao disbanded. Furthermore, none of the eight compositions featured here appeared on the studio album. These piano/sax duos are mostly lively, repetitive and insistent - everything you’d expect from the greatest zeuhl duo out of Magma. With jazz overtones, of course, as always with these two. And an intimate performance to boot. Recommended.
JOHN ZORN / Duras/Duchamp (Tzadik)
Classique indémodable? Oui, je crois. Deux œuvres si disparates, réunissables uniquement sur la base qu’elles sont, avec un peu d’imagination, du classique contemporain - de la musique de chambre. Mais au-delà de ce trait commun (ayant plus à voir avec la forme que le fond), comment rapprocher “Duras”, pleine d’une subtile élégance, d’un raffinement qui frôle l’effacement, et “Duchamp” la déconstruite, suite de gestes musicaux provocateurs. Et pourtant, oui, il existe un autre point commun à ses deux œuvres: le génie, pur et simple.
Timeless classic? I think so. Two works so different, their only common thread being that, with a little bit of imagination, they can be filed as “contemporary classical” - chamber music. That aside (and that has more to do with format than substance), how can one bring together “Duras” - filled with delicate elegance, refinement bordering on self-effacement - and “Duchamp”, deconstructed sequence of provoking sound gestures. And yet, yes, there do share something: genius, pure and simple.
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