2010-03-30
JASON KAHN & JON MUELLER / Phase (Flingco Sound System - merci à/thanks to: Dense Promotion)
Un quatrième album pour ce duo de percussionnistes expérimentaux. Phase est issu d’une série de concerts aux États-Unis. Kahn a mélangé les enregistrements pour produire une pièce continue de 40 minutes, très dense, un bourdonnement intense aux couches et facettes multiples obtenu par de délicats frottements, grattements et effets de résonance de peau et de métal, le tout traité, mis en boucle et démultiplié. Le récent disque solo de Kahn, Vanishing Point, offre un point de comparaison plus rapproché que les disques précédents du duo. Nous sommes ici dans un univers électroacoustique complexe en profondeur mais statique en surface, où tout se fond et se confond: Kahn et Mueller, acoustique et électronique, improvisation et composition (post-enregistrement), particule et onde.
A fourth album for this duo of experimental percussionists. Phase was assembled from recordings from a US tour. Kahn mixed the tapes to create a compact and continous 40-minute piece, an intense drone with multiple layers and sides, all composed of brushing sounds, stroking sounds, resonance effects on skin and metal, all that treated, looped, and multiplied. Kahn’s recent solo CD Vanishing Point offers a better reference point than the duo’s previous records. We are here in a complex and deep-running electroacoustic universe that sounds static on the surface, but where everything blends in and blurs in: Kahn and Mueller, acoustics and electronics, improvisation and (post-recording) composition), particle and wave.
ISA WISS & MARC UNTERNÄHRER / Sopstock (Creative Sources)
De l’improvisation libre vive, très créative, amusante, passionnante, mettant en vedette une vocaliste aux techniques étendues (Isa Wiss) et un tubiste plutôt bruitiste (Marc Unternährer). Tout est acoustique. Sopstock propose 18 courtes pièces (de une à six minutes). Elles sont ciblées, presque des vignettes. Unternährer utilise beaucoup les bruits de bouche et autres microsonorités (quoi qu’avec un tuba, rien ne sonne vraiment microscopique). Et Wiss fait beaucoup penser à Ute Wassermann - encore là, beaucoup de bruits de bouche et de gorge, peu de notes tenues, presque pas de notes chantées. Un disque simple mais solide. Très solide même. Dans le genre improvisation sans ambages, c’est l’un de mes préférés cette année, à ce jour. [Ci-dessous: Vidéo d’une prestation du duo - Unternährer est au cor des Alpes, mais ça donne une idée.]
Lively, creative, fun, and passionate free improvisation featuring a vocalist with very extended techniques (Isa Wiss) and a rather noisy tuba player (Marc Unternährer). Everything’s acoustic. Sopstock features 18 short tracks (one to six minutes). And these tracks are focused, almost like vignettes. Unternährer resorts to a lot of mouth sounds and other microsounds (although, on a tuba, nothing actually sounds microscopic). And Wiss makes me think a lot of Ute Wassermann - again, lots of mouth/throat sounds, very few sustained notes or sung notes. A simple but strong record. Very strong. When it comes to that kind of no-fuss free improvisation, this is one of my favourites this year so far. [Below: A live performance - Unternährer plays a Alp horn here, but you get the idea.]
RODRIGO AMADO/ Motion Trio (European Echoes)
J’ai entendu le saxophoniste portugais Rodrigo Amado pour la première fois en 2009, sur un disque en trio avec Kent Kessler et Paal Nilssen-Love (The Abstract Truth). Le revoici, cette fois dans un trio tout portugais, avec le violoncelliste Miguel Mira et le batteur Gabriel Ferrandini. Un jazz improvisé suave, chaud, intense, qui me fait penser à certaines sessions de Paul Dunmall ou même d’Ivo Perelman (et ça, mes amis, c’est du compliment!). Six pièces de longueur moyenne explorant des intensités différentes, mais toutes procédant d’un héritage jazz et free jazz… même si les puristes du jazz fuiront en faisant des signes de croix.
I first heard Portuguese saxophonist Rodrigo Amado in 2009, on a trio CD with Kent Kessler and Paal Nilssen-Love (The Abstract Truth). Here he is again, this time with an all-Portuguese trio feautring cellist Miguel Mira and drummer Gabriel Ferrandini. Suave, warm, intense improvised jazz that reminds me of some sessions by Paul Dunmall or even Ivo Perelman – and that, my friends, is PRAISE. Six tracks, mostly mid-length, exploring various intensities, and all proceeding from a jazz and free jazz heritage… although jazz purists would surely flee.
Et pour le reste aujourd’hui, de la réécoute en vue du Délire musical de ce soir...
And for the rest of the day, re-listens in preparation for tonight’s Délire Musical…
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