Journal d'écoute/Listening Diary
2009-10-05
BORAH BERGMAN & STEFANO PASTOR / Live at Tortona (Mutable Music)
J’ai une relation amour-haine avec Borah Bergman. Sa logorrhée pianistique peut autant me séduire que me repousser, selon le disque, le concert, le cas. Il sonne parfois sur le pilote automatique, et ça m’horripile. Ce n’est pas le cas ici, au contraire: il est alerte, vif et magistral, en compagnie du violoniste Stefano Pastor, dont on parle de plus en plus. Pastor a
pproche le violon différemment, cherchant un son puissant, éloigné de l’héritage classique de l’instrument. Il va même jusqu’à utiliser des cordes de guitare électrique extrêmement rigides pour altérer le son de son instrument. Live at Tortona a été enregistré lors de leur tout premier concert en duo, en extérieur, lors d’un festival de jazz. Le clocher du coin se mêle de la partie à deux reprises d’ailleurs, ce qui n’est pas désagréable. Un jazz actuel volubile, fortement improvisé, mais galvanisant.
I have a love/hate relationship with Borah Bergman. His piano logorrhea can repulse me or seduce me, depending on the record or concert. Sometimes he can sound like he’s on auto-pilot, and that sickens me. But that’s not the case here, on the contrary: Borah sounds awake, attuned, and magnificent. He is accompanied by violinist Stefano Pastor, a man we’re seeing and hearing more and more of since 2007 or so. Pastor has a different approach of the violin. He ven uses extremely rigid electric guitar strings to alter his sound and push it toward something more powerful and remote from the classical heritage of the instrument. Live at Tortona was recorded at the duo’s premiere performance, at an outdoor festival concert – the local church bells make two appearances, which ain’t a disturbance. Talktative, highly improvised, galvanizing avant-jazz.
FAY VICTOR ENSEMBLE / The Freesong Suite (Greene Avenue Music)
WOW! Très impressionné par ce disque, pourtant pas le premier de la chanteuse jazz Fay Victor qui me passe entre les mains. Une session en quartet, avec Anders Nilsson à la guitare, le contrebassiste Ken Filiano et le batteur Michael Thompson. Un recueil de chansons jazz liées entre elles par des improvisations, le tout adoptant une approche “stream of consciousness” où l’on entre et sort des chansons en douceur. Chansons qui allient tradition jazz et approche free. Je pense à Jeannette Lambert, entre autres. Alice Coltrane aussi, étrangement. Victor possède une belle voix d’alto, chaude et flexible, pas toujours parfaitement assurée mais prête à se lancer vers l’inconnu. Un disque superbe dès la première écoute. [Ci-dessous: Vous trouverez trois extraits de l’album en haut de cette page.]
WOW! Very impressive record, and yet it’s not the first time I listen to Fay Victor. This is a quartet session with Anders Nilsson on guitar, bassist Ken Filiano, and drummer Michael Thompson. It is a book of jazz songs tied together with improvisations, in a “stream of consciousness” form that delicately eases you in and out of the songs. Songs that combine jazz tradition and freeform approach. I’m thinking of Jeannette Lambert, among others, but Alice Coltrane too, surprisingly. Victor has a very nice alto voice, warm and flexible, not always perfectly steady, but always ready to launch into the unknown. A splendid record from the very first listen. [Below: You’ll find three sound clips from the album at the top of this page.]
http://fayvictor.wordpress.com/discography/
MOODRING / Scared of Ferret (Silber Records)
Mon premier contact avec ce groupe (un duo à ses débuts, maintenant un quatuor) qui roule depuis 2005. Il s’agit à la base d’un sous-projet du groupe Rollerball, qui fait dans l’indie rock un peu tordu. Sur Scared of Ferret, j’entends une version plus sombre, “doom” même de Rollerball. Même qualité d’écriture, mais une tournure éthérée, aux accents post-jazz et fantômatiques (la voix de Mae Tarr, surtout). Bien, sans être remarquable. Mais une seconde écoute pourrait me faire changer d’avis.
My first contact with this band (a duo at first, now a quartet) that’s been active since 2005. It is basically a side project of the band Rollerball, who does slightly twisted indie rock. On Scared of Ferret, I’m hearing a darker, doom take on Rollerball. Same quality in songwriting, but in an ethereal, ghostly post-jazz guise (Mae Tarr’s vocals definitely have a doomed quality). It’s nice but not particularly remarkable, although a second spin could change my mind.
ORCHESTRE POLY RYTHMO DE COTONOU / Volume Two: Echos hypnotiques (Analog Africa - merci à/thanks to Forced Exposure)
Le premier volume de cette série m’a échappé, mais je risque de partir à sa recherche! Orchestre Poly Rythmo de Cotonou a été un grand groupe afrofunk du Bénin. L’étiquette Analog Africa lui avait consacré une première compilation l’an dernier, axée sur des enregistrements faits pour de petites étiquettes obscures. Depuis, les studio EMI à Lagos (Nigéria) ont ouvert leurs archives au compilateur Samy Ben Redjeb. Au menu, des enregisterments endiablés et d’excellente qualité, de 1969 à 1979, par un groupe qui change de peau avec les années mais qui garde une belle constance au niveau des grooves et des vocaux. Certains guitaristes sont moins intéressants que d’autres, certaines pièces ont une section de cuivres et d’auters non, mais en général ce volume présente un afrofunk de qualité supérieure, très dansant.
I missed Volume 1 in this series, but I think I’ll track it down! Orchester Poly Rythmo de Cotonou was a great afrofunk band from Benin. The Analog Africa label had released last year a first best-of CD focusing on their recordings for obscure Benin labels in the early ‘70s. Since then, EMI’s Lagos (Nigeria) studios have opened their vaults to compiler Samy Ben Redjeb, who was able to cull high-quality recordings dating from 1969 to 1979. The band has changed its skin a few times during that period, but it maintains a nice level of consistency in the grooves and vocals. Some of the guitar players are better than others, and some tracks have a horn section while others don’t, but overall this CD features superior afrofunk that’ll get you up and stompin’. A nice find.
COLLAGE / Forty Seven Minutes Four Seconds (Wool - merci à/thanks to Forced Exposure)
D’abord, puisqu’il y a eu plusieurs groupes du nom de Collage dans l’histoire de la musique, il s’agit ici de l’ensemble formé par Rivo Dikson en 1966 à Tallin, en Estonie. Ce groupe, qui évoluait à l’époque au sein de l’URSS, a endisqué trois fois pour Melodiya (seule étiquette soviétique autorisée, fortement contrôlée par l’état) dans les années 70. La musique du groupe est fabuleusement kitsch: jazz-pop orchestrale qui rappelle Michel Legrand, Sergio Mendes ou les Hellers, pleine de violons et de “ba-dou-ouas.” Cela dit, elle intègre aussi des musiques traditionnelles estoniennes, ce qui lui donne un aspect différent. Original mais mièvre? C’est possible, croyez-moi. Forty Seven Minutes Four Seconds (quel titre atroce!) collige des extraits des trois disques du groupe.
First of all, since there’s been a few bands named Collage, this is the ensemble founded by Rivo Dikson in 1966 in Tallin, Estonia. This group, who was active while Estonia was a part of the USSR, recorded three LPs in the ‘70s for Melodiya (the sole official record label in the USSR, tightly controlled by the state). The band’s music is incredibly kitsch: orchestra pop-jazz reminiscent of Michel Legrand, Sergio Mendes, and The Hellers, full of violins and “ba-doo-wah” vocals. It also integrated traditional Estonian folk songs, which gives it a different twist. Can you be original yet trite? Definitely, and this CD is ample proof. Forty Seven Minutes Four Seconds (what an awful title!) compiles tracks from their three LPs.
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