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2011-05-17

2011-05-16: Benjamin Thigpen, Daniel Menche, Planeta Imaginario

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-05-16

BENJAMIN THIGPEN / Divide By Zero (Sub Rosa)
Le numéro 7 de la collection Framework de Sub Rosa appartient à Benjamin Thigpen, un Américain maintenant domicilié en Europe. Divide By Zero propose cinq compositions dont la matière brute consiste en données obtenues par la division par zéro ou encore converties en sons ou encore tirées de machines défectueuses. Ce sont des œuvres essentiellement brutales qui rappellent à la fois le formalisme de Ryoji Ikeda et la déferlante de Zbigniew Karkowski. Il y a de la subtilité en jeu, mais pour la percevoir, il faut accepter de plonger au cœur de l’œuvre. Divide By Zero est le moins intéressant des volumes de la série Framework. Pour de l’art bruitiste, il lui manque de la viscéralité et, pour de la composition, il lui manque de l’intérêt.
Number 7 in Sub Rosa’s Framework collection belongs to Benjamin Thigpen, an American now residing in Europe. Divide By Zero features five compositions whose raw materials consist in data obtained through divisions by zero, data converted into sound, and sounds from faulty devices. These works are basically brutal in sound, reminiscent of both Ryoji Ikeda’s formalism and Zbigniew Karkowski’s tidal waves. There’s subtlety at play, but to perceive it you need to be willing to dive to the core of the music. Divide By Zero is the least interesting of the Framework volumes so far. As noise art, it lacks viscerailty; as contemporary composition, it lacks interest.

DANIEL MENCHE / Feral (Sub Rosa)
Le numéro 8 de la collection Framework de Sub Rosa. Un disque encore plus bruyant que Divide By Zero de Thigpen, mais ici on sent la viscéralité, la force de mécanismes organiques en jeu. L’album consiste en quatre pièces de 14 à 18 minutes, chacune développant une nouvelle matière sonore. Ce travail est tout de même plus formaliste que ce que faisait Menche au milieu des années 2000, sans perdre de son mordant. La musique de Menche est toujours pleine de mouvement, même si ce mouvement est parfois lent. Ça grogne, ça gruge, ça tremble, mais ça plane aussi (dans “Feral Four”). Un très bon disque de Menche.
Number 8 in Sub Rosa’s Framework series. Even noisier than Thigpen’s Divide By Zero, but this time you can feel the viscerality, the forces of organic mechanisms at play. Four 14-to-18-minute tracks, each developing new sonic materials. This work is a little more formal than what Menche was doing in the mid-2000s, but it still has a lot of bite. Menche’s music has always been full of motion, even if can be slow motion at times. This music roars and gnaws and shakes, but it also floats (see “Feral Four”). A very good Menche record.

PLANETA IMAGINARIO / Optical Delusions (Cuneiform)
Oh que je suis heureux de ce disque! Supérieur à Biomasa (leur précédent), extrêmement généreux (78 minutes) et varié, truffé de belles trouvailles, de surprises, d’esprit, d’intelligence et de virtuosité. La totale, quoi! Ce groupe espagnol de rock progressif vif et complexe puisent aux sources de Frank Zappa, de Henry Cow et de Hatfield and the North. L’album se divise et subdivise, avec un clin d’œil à Erik Satie dans les titres (“Préludes cliniques d’un petit homme-chien”). Le premier tiers est plutôt zappaesque. Puis on a droit à des trucs plus expérimentaux, et enfin à une longue pièce à saveur Canterbury pour conclure. Et beaucoup d’interprénétration entre ces pôles. Le tout enregistré et mixé par le grand Bob Drake, gage de qualité à mes yeux (et mes oreilles!). Fortement recommandé.  [Ci-dessous: Un extrait de “Collective Action”, gracieuseté de Cuneiform.]
Oh boy am I happy with this CD! Better than Biomasa (their previous for Cuneiform), extremely generous (78 minutes), varied, full of fun ideas, surprises, soul, intelligence and virtuoso playing. The whole package! This Spanish group plays a lively and complex form of progressive rock that combines influences from Frank Zappa, Henry Cow, and Hatfield and the North. The album is split and sub-split into sections, with a nod to Erik Satie in the track titles (“The Little Dog-Man’s Clinical Preludes”). The first third of the album is rather Zappaesque. Then you get to more experimental bits, and finally a long Canterbury-flavoured track. And lots of interpenetrations between these poles. The whole thing was recorded and mixed by the great Bob Drake - a seal of excellence to my ears! Strongly recommended.  [Below: An excerpt from “Collective Action” found on Cuneiform’s website.]

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