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2010-01-09

2010-10-08: Kraabel/Lewandoski/Alcorn, Maneri/Harada, Lapslap, Brown vs Brown, Frank Zappa

Journal d'écoute/Listening Diary

2010-01-08


CAROLINE KRAABEL & ANNIE LEWANDOSKI + CAROLINE KRAABEL & SUSAN ALCORN / In the Garden City + Giving Out (Mass Producers)

L’intitulé a l’air compliqué, mais c’est tout simplement que ce disque double sur l’étiquette maison de la saxophoniste Caroline Kraabel regroupe deux enregistrements distincts, deux duos différents. Sur le premier disque, une session intitulée In the Garden City, avec la pianiste Annie Lewandoski. Une série de pièces extrêmement délicates, où la pianiste utilise l’instrument comme un corps sonore et le frappe, le frotte et le caresse, alors que la saxophoniste respire dans son saxo et vocalise à quelques reprises. Une musique sparse mais très prenante. Le second disque présente une session en compagnie de l’extraordinaire joueuse de pedal steel Susan Alcorn. Encore une fois, une musique d’une extrême délicatesse, fragile même, portée par les mélodies instantanées d’Alcorn et les interventions discrètes de Kraabel, au saxo et à la voix. Malheureusement, la dernière des quatre pistes de mon exemplaire saute terriblement, mais les trois premiers quarts de l’album sont excellents, à la fois enjoués et douloureux. Superbe.

The header looks confusing but it’s simple really: this is a double CD on Caroline Kraabel’s home label, featuring two sessions by two different duos. On disc one is a session entitled In the Garden City with pianist Annie Lewandoski. A series of extremely delicate improvisations, where the pianist uses the instrument as a resounding body to be struck, rubbed and caressed, while the saxophonist is breathing it her sax and vocalizing. The music is sparse but gripping. Disc 2 features a session with the great pedal steel player Susan Alcorn. Again, the music is extremely delicate, fragile even, carried by Alcorn’ instant melodies and Kraabel’s quiet interventions on sax and voice. Sadly, the last of the four tracks on my copy is terribly skipping, but the first three quarters of this disc are excellent, both playful and melancholy. Splendid.


JOE MANERI & MASASHI HARADA / Pinerskol (Leo Records)

Il y a presque trois ans, le batteur-pianiste Masashi Harada me demandait de rédiger les notes de livret pour ce disque, que voilà enfin. Entre-temps, le saxophoniste Joe Maneri est décédé. Je suis encore fier de ce texte, mon deuxième seulement à paraître sous forme de notes de livret (le premier? Karusell Musik de la Fanfare Pourpour). Et j’aime tout autant cette session studio, trois ans plus tard. Émotive, généreuse, superbe, Harada et Maneri poussant plus loin et leur relation et leur art respectif (Maneri vocalise, avec et sans embouchure, comme jamais auparavant). Une musique improvisée très poignante.

Almost three years ago, drummer/pianist Masashi Harada asked me to write liner notes for this CD, which is now finally out. In the meantime, saxman Joe Maneri has passed away. I am still proud of this piece of writing, my second liner notes published (the first were for Fanfare Pourpour’s Karusell Musik). And still love this studio session just as much three years later. It’s moving, generous, splendid. Harada and Maneri are pushing their long-standing relationship and art further (Maneri vocalizes more than ever). Extremely poignant free improvisation.


LAPSLAP / Zuppa Inglese (Leo Records)

Troisième album du trio Lapslap (Martin Parker, ordinateur; Karin Schistek, piano; Michael Edwards, saxo, ordinateur), ici augmenté de Mark Summers à la viole de gambe. Encore une fois une sélection de pièces courtes et moins courtes, aux instrumentations variables (du solo au quatuor, avec ou sans traitements numériques). Un disque plus austère que les deux premiers et qui m’a peu impressionné - passé inaperçu, pour tout dire.

A third album by Lapslap (Martin Parker, computer; Karin Schistek, piano; Michael Edwards, sax, computer), here augmented by Mark Summers on viola de gamba. Again, a series of short and less short pieces featuring various instrumentations (from solos to quartets, with or without digital treatments). More austere than the first two records, and I’m not really impressed - it actually went by rather unnoticed.


BROWN VS BROWN / Odds and Unevens (Cuneiform)

J’aime bien les deux derniers disques de Blast (Parus sous le nom Blast 4tet), même s’ils représentent une avenue différente pour le groupe néerlandais, plus près de l’improvisation. Néanmoins, qu’il est agréable d’entendre son saxo Dirk Bruinsma proposer un groupe d’avant-prog à la musique complexe et très écrite, qui prend un peu le relais de ce qu’était Blast avant ce changement. Brown vs Brown est donc un quatuor saxo/guitare/basse batterie (mais tout le monde fait autre chose, ne serait-ce que chanter). L’écriture est volubile, parfois rigolote, mais intense aussi, difficile mais jamais aride. Un grand plaisir et un retour à un certain son, une certaine image qu’on se faisait de l’étiquette Cuneiform, disons dans les années 90. Un excellent disque. [Ci-dessous: Un extrait de l’album: “Whirpool”.]

I quite like the last two Blast CDs (released under the name Blast 4tet), even though they mark a change toward improvisation for the Dutch group. Still, it’s nice to hear Blask sax player Dirk Bruinsma back with a rehearsal-intensive avant-prog powerhouse. Brown vs Brown is a sax/guitar/bass/drums quartet (though all musicians to other stuff, if only singing), The writing is busy, funny at times, intense too, difficult but never arid. Such a pleasure, and a return to a certain sound, a certain image we had of Cuneiform Records back in the ‘90s. Highly recommended. [Below: “Whirpool”, a track from the album.]


FRANK ZAPPA / Quaudiophiliac (Zappa Family Trust)

J’ai déjà été un grand fan de Zappa. Puis le Zappa Family Trust s’est mis à faire des siennes et j’y ai perdu goût. Magma, Peter Hammill et les Legendary Pink Dots ont pris le relais dans mes favoris. Ce qui ne m’empêche de venir le sourire aux lèvres chaque fois qu’iTunes me recrache un morceau du moustachu! Je viens de me procurer ce DVD audio à petit prix (merci Wayside!). Il regroupe les expériences de Zappa dans l’univers du quadraphonique (l’ancêtre du surround), entre 1970 et 1978 - des pièces éparses réunies par Dweezil Zappa, qui s’est permis l’ajout d’intercalaires pour faire tenir le tout. Ces intercalaires sont bien connus (les habituelles petites voix, galopades et pets). Certaines pièces aussi (“Wild Love”, “Waka/Jawaka” - toutes deux brillamment spatialisées). Mais d’autres sont inédites, dont une version orchestrale de “Rollo” qui déménage. Petite déception: le DVD audio est en 5.0 et non en 5.1 - pas de sub, bref.

I once was a big Zappa fan. And then the Zappa Family Trust started its shit, and I lost interest. Magma, Peter Hammill, and The Legendary Pink Dots relayed Zappa at the top of my list of favorites. That doesn’t stop me from getting a smile on my face everytime iTunes spits me out a track by the great Moustache Man. I just acquired this audio DVD at a small price (thanks Wayside!). It culls Zappa’s experiments in quadrophenia (surround sound’s ancestor) between 1970 and 1978 - unrelated tracks, brought together by Dweezil who also added bits of Zappa’s sound collages to tie them together (it gets old REAL fast). Some tracks are well known (“Wild Love” and “Waka/Jawaka,” marvellously spatialized), while others are exclusive, including a ripping orchestral version of “Rollo.” Slight disappoint: the DVD is in 5.0, not 5.1 - no sub track, boys and girls.

2010-01-07

2010-01-07: Sabica Senez, Matt Weston, Univers Zero

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-01-07


SABICA SENEZ / Schallmauer (OHM Éditions)

Un très beau disque d’électroacoustique signée Sabica Senez, une des dernières recrues du collectif Avatar de Québec. Schallmauer (Le Mur du son) est composé à partir de courts échantillons d’archives sonores des années 40 à aujourd’hui, toutes en lien avec les retrouvailles suivant une longue séparation (soldats, prisonniers, otages, etc.). Sabica croyait que son projet ferait ressortir la joie de ces moments mais, à sa surprise, c’est plutôt la douleur accumulée qui est la plus palpable. Douze pièces courtes, parfois abstraites mais imbues d’une atmosphère trouble, où les quelques extraits de conversation suffisent à tisser des trames narratives bouleversantes.

A beautiful album of electroacoustic music by Sabica Senez, one of the recent additions to Quebec City’s Avatar collective. Schallmauer (Wall of Sound) is made from short samples from audio archives from the ‘40s to this day, all related to reunions after long separations (soldiers, prisoners, hostages, etc.). Senez thought the resulting music would be cheerful, but instead, to her surprise, it’s the pain accumulated during the wait that comes through the most. Twelve short pieces, some abstract-sounding, but all inhabited by a troubled atmosphere, where snippets of conversation suffice to weave moving narratives.


MATT WESTON / Seasick Blackout (7272Music)

Le percussionniste expérimental Matt Weston travaille à petite échelle: des mini-albums sur sa microétiquette 7272music. Seasick Blackout est le premier de ces EP à m’impressionner réellement. En trois pièces, Weston déploie des trésors d’ingéniosité bruitiste: frottements, glissements, grattements. Et ce n’est pas excessif, c’est même agréable. Bravo.

Experimental percussionist Matt Weston works on a small scale: Eps on his mcrilabel 7272music. Seasick Blackout is the first of those Eps that actually strikes. In the course of three tracks, Weston unfolds treasures of noisy ingenuity: rubbing, scratching, sliding. And it’s not overdone, and it’s enjoyable, and it has artistic flare. Bravo.


UNIVERS ZERO / Clivages (Cuneiform)

Je le dis d’emblée: voici le meilleur disque d’Univers Zero depuis leur reformation dans les années 90. Mais ne me demandez pas pourquoi. Tout ce que je sais, c’est que les disques précédents (The Hard Quest en montant) me titllent mais sans plus, alors que celui-ci vient me chercher: plus inquiétant, plus expérimental (les pièces longues ont des développements lents et angoissants, un peu comme Present), avec un élément humain plus fort. Voilà: Clivages sonne moins mécanique. De l’avant-prog de première classe et un grand Univers Zero. Notons en passant le retour d’Andy Kirk (sur deux pièces, dont une écrite par lui). [CI-dessous: La pièce d’ouverture de l’album, “Les Kobolds”, signée Daniel Denis.]

Let me say it upfront: this is Univers Zero’s best record ever since the band’s reformation in the mid-‘90s. But don’t ask me why. All I know is that their previous records (from The Hard Quest on up) have always intrigued me but nothing more, while this one actually grabs me and moves me: more troubling, more experimental (the longer tracks include long disquieting developments, as in Present’s music), with a strong human elements. That’s it! Clivages is less mechanical-sounding. Top-rate avant-prog and a great Univers Zero release by any standard. I’m noting the return of Andy Kirk (on two tracks, one of which is written by him). [Below: The album’s opening track, “Les Kobolds,” written by Daniel Denis.]

http://www.cuneiformrecords.com/realaudio/UZ_LesKobolds.mp3

2010-01-06

2010-01-06: JackOut, Stekpanna, Aram Shelton, John Heartsman, Martin Rev, Helios

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-01-06


JACKOUT / Saturnalia (Slam Productions)

Disons que, cette fois, Slam Productions, l’étiquette du saxo britannique George Haslam, a réussi à me surprendre. Saturnalia n’est pas l’album de jazz actuel ou de free jazz auquel je m’attendais. Pas du tout. JackOut est un trio saxo/clavier/batterie. Mais il y a plus: le batteur Justin Paterson fait aussi beaucoup de programmation et d’échantillonnage. Et la claviériste-guitariste Margo Sagov fait encore plus de programmation. Les pistes groovées, faites de fusion métissé de musiques du monde et de percussions ethniques, sont habitées par les saxos de Gary Curson (de Dreamtime!), dont les mélodies chaudes deviennent la vedette de ce disque. Dans les faits, Saturnalia est très proche d’un space rock un peu trip-hop - Astralasia ou le côté plus “world” d’Ozric Tentacles, avec un facteur jazz prononcé. Étonnant, pas désagréable du tout, plutôt accessible.

Let’s just say that this time, Slam Productions – the label ran by UK saxman George Haslam – has managed to surprise me. Saturnalia is not an avant-jazz or free-jazz album. Not at all in fact. JackOut is a sax/keys/drums trio, but there’s more: drummer Justin Paterson also does a lot of programming and sampling. And keyboardist-guitarist Margo Sagov actually does more programming than playing. And ex-Dreamtime Gary Curson’s saxes inhabit breath soul into these groovy tracks of world music-infused fusion with lots of ethnic percussion samples – his warm melodies are the stars of the record. Saturnalia actually comes close to a trip-hoppy form of space rock - think Astralasia, or the “world” side of Ozric Tentacles, with a strong jazz element. Surprising, quite enjoyable, and accessible too.


STEKPANNA / Starlight Barking (Slam Productions)

Voilà plus ce que j’attends de Slam: du jazz moderne, intelligent, rigolo même. Ce trio angloscandinave (Mads Kjølby, guitare; Steve Kershaw, contrebasse; Peter Svärd, batterie) n’en est pas à son premier album. Starlight Barking frétille d’échanges allumés entre acolytes. Je détecte une forte influence de Monk, un peu de Mahavishnu Orchestra aussi. Et on trouve une reprise audacieuse de “Paranoid” de Black Sabbath!

That’s what I was expecting from Slam: modern, intelligent, funny jazz. This Anglo-Scandinavia trio (Mads Kjølby, guitar; Steve Kershaw, bass; Peter Svärd, drums) has a few other albums under their belt. Starlight Barking is full of enlightened exchanges between long-time friends. I can hear a strong Monk influence, and a certain Mahavishnu Orchestra flavor. And wait until you hear their bold rereading of Black Sabbath’s “Paranoid”!


ARAM SHELTON’S FAST CITIZENS / Two Cities (Delmark)

Le saxo Aram Shelton est un bon instrumentiste et pas inintéressant comme improvisateur, mais c’est dans la composition jazz qu’il excelle. En témoigne ce disque, Two Cities, une solide galette de compositions originales, dans un jazz résolument moderne, actuel et torride, très Chicago, avec un léger côté Sun Ra. Fast Citizens est un sextuor qui comprend aussi Keefe Jackson au saxo, Josh Berman au cornet, le violoncelliste Fred Lonberg-Holm, le bassiste Anton Hatwich et le batteur Frank Rosaly. Un bel enregistrement. J’y reviendrai certainement. [Ci-dessous: On trouve sur YouTube un spectacle complet de ce groupe, datant de décembre 2009. Plusieurs pièces de l’album sont interprétées, dont celle-ci.]

Sax player Aram Shelton is a good musician and a fair improviser, but where he shines at is written-down jazz. Case in point: Two Cities, an assured slice of original compositions in a resolutely modern, creative jazz format, very Chicago-sounding, with just a touch of Sun Ra thrown in. Fast Citizens is a sextet also comprising Keefe Jackson (sax), Josh Berman (cornet), Fred Lomberg-Holm (cello), Anton Hatwich (bassist) and Frank Rosaly (drums). A fine recording. I’ll be coming back to this one. [Below: On YouTube, there’s a complete concert by this band, from December 2009. They perform several songs from the CD, including this one.]


JOHN HEARTSMAN AND CIRCLES / Music of My Heart (Jazzman Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

Une rareté de la côte ouest américaine, un album double de soul jazz bien groovy signé John Heartsman, un organiste-flûtiste de sessions. Un disque autoproduit en 1977, enregistré live avec les moyens du bord, mais la musique est éminemment honnête. Souvent, elle frôle aussi le kitsch, surtout dans les grooves qui font porno des années 70 - oui, vous voyez le genre. À signaler, les prestations de la chanteuse Janice Le Von, très soul. Les textes de Heartsman sont insipides, ses mélodies prévisibles, mais la musicalité est au rendez-vous, le talent aussi, somme toute.

A rarity from the US West Coast: a double LP of groovy soul jazz by one John Heartsman, who used to be an in-demand session organist/flutist. Self-produced in 1977, recorded live on a shoestring budget, but the music is brutally honest. And sometimes, it border on kitsch, especially when the grooves start sounding like ‘70s porn soundtracks – yeah, you know what I’m talking about. Singer Jaince Le Von deserves a honorary menion for her soulful performance throughout. Heartsman’s lyrics stink and his melodies are predictable as hell, but there’s musicianship here, and talent, and spirit.


MARTIN REV / Stigmata (Blast First Petite - merci à/thanks to Forced Exposure)

Je ne suis pas un fan de Suicide, mais j’étais curieux d’entendre ce nouveau disque solo d’une de ses moitiés, Martin Rev, puisqu’on le disait très différent de ce pour quoi il est connu. C’est assurément vrai. Stigmata est un projet au style très circonscrit: 14 courtes pièces instrumentales à base d’orchestre à cordes synthétisé et manipulé. C’est gothique, joli, mais aussi un peu kitsch et maniéré. Pas une révélation, mais pas désagréable non plus - il est clair que Rev pastiche certaines modes de la musique classique, ce qui me plaît. Mais la palette sonore est vraiment limitée.

I’m not a fan of Suicide, but I was curious to hear this new solo CD by one of its halves, Martin Rev, since it is presented as a departure. It definitely is. Stigmata is a very specific-sounding project: 14 short instrumentals made using synthesized and treated string orchestra sounds. Gothic, nice, also a bit kitsch and pompous. Not a revelation, but unpleasant either. Clearly, Rev is pastiching classical music trends, and I like that. But the album has a very limited expressive palette.


HELIOS / Live at Triple Door (Circle into Square Records)

Un court album en concert (inhabituel pour ce genre de musique instrumentale), meilleur que le dernier album studio de Helios (Unleft). Une belle sélection de pièces, des versions inspirées. Difficile de savoir la part de parties préparées (recrachées par l’ordi) et la part de “performance”, mais tout de même un joli concert de post-folk/post-classique ambiant, devant un public sympathique.

A short live album (live being an unusual format for this kind of instrumental music), better than Helios’ latest studio opus (Unleft). A nice selection of tunes, inspired versions. Hard to know what is pre-recorded tracks coming from the laptop and what is actual “performance,” but it’s a nice set of post-folk/post-classical ambient, in front of a sympathetic audience.

2010-01-05

Délire actuel, 2010-01-05

DÉLIRE ACTUEL

Édition du 5 janvier 2010
Show aired on 5 January 2010

DESCRIPTION
DESCRIPTION


Le Top 30 des musiques exigeantes de 2009 (2/2): Nous y voilà! La crème de l'année 2009 - du moins parmi ce qui a franchi mes tympans. Vous trouverez ici le communiqué officiel et la liste complète. Ci-dessous, le contenu de l'émission de ce soir (les positions 15 à1).
DA'S 2009 Demanding Music Top 30 (1/2): Here we are! The cream of the 2009 crop - at least out of what made its way to my eardrums. Here you will find the official press release and complete list. Below is the playlist for tonight's show (numbers 15-1, in semi-order).

*ALVA NOTO, RYUICHI SAKAMOTO, ENSEMBLE MODERN / Broken Line 1 (6:35) - Utp_ (Raster-Noton)
TIM BRADY / Hockey, Canon, Fugue (extrait/excerpt: 4:28) - My 20th Century (Ambiances Magnétiques)
JUSTIN RUBIN / Night Song for Noa (3:34) - Nostalgia (Innova Recordings)

HILDEGARD LERNT FLIEGEN / The Arrival of Lee Pershn Sirgal (4:58) - ...vom fernen Kern der Sache (Unit Records)
**FAY VICTOR ENSEMBLE / Gone Fishing (5:24) - The Freesong Suite (Greene Avenue Music)
JEAN DEROME ET LES DANGEREUX ZHOMS +7 / Le Rift (7:23) - Plates-formes et Traquenards (Disques Victo)

***MIRIODOR / Envoûtement (9:13) - Avanti! (Cuneiform)
**BILL DIXON / Motorcycle '66 (extrait/excerpt: 8:55) - Tapestries for Small Orchestra (Firehouse 12)

NED BOUHALASSA / The Lighthouse (6:41) - Gratte-cité (empreintes DIGITALes)
FURT / Curtains (extrait/excerpt: 5:34) - Sense (Psi)
****MIKA VAINIO / Roma A.D. 2727 (4:14) - Black Telephone of Matter (Touch)

MAGMA / Ëmëhntëtt-Ré I (6:54) - Ëmëhntëtt-Ré (Seventh Records)
****SUPERSILENT / 9.2 (11:43) - 9 (Rune Grammofon)
*KRENG / Na De Sex (4:21) - L'autopsie phénoménale de Dieu (Miasmah)

HENRY COW / Erk Gah (extrait/excerpt: 3:28) - The Road I & II (ReR Megacorp)


Merci à/Thanks to:
*Dense Promotion
**Improvised Communications
***Six Média Marketing
****Forced Exposure



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

ALVA NOTO, RYUICHI SAKAMOTO, ENSEMBLE MODERN
Un extrait du DVD Utp_.
A clip from the Utp_ DVD.


FAY VICTOR ENSEMBLE
Une autre chanson du disque, en concert.
Another song from the same album, here performed live.

Délire musical, 2010-01-05

DÉLIRE MUSICAL

Édition du 5 janvier 2010
Broadcast Date: 5 January 2010

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST


Thème/Theme: *RON ROSE / Bowling Ball Boogie - Dr. Boogie presents Heavy Jelly (Sub Rosa)

NUOVA ERA / Canto XXII (6:34) - Dante's Purgatorio: The Divine Comedy, Part 2 (Musea)
SLOCHE / Il faut sauver Barbara (4:15) - Stadaconé (ProgQuébec)
*THE THIRD EYE / All Along the Watchtower (3:12) - Awakening... (Shadoks)

THE LEGENDARY PINK DOTS / Clockwise (4:41) - From Here You'll Watch the World Go By (Soleilmoon)
**SMALL COLOR / Daisy (3:57) - In Light (12k)
BONOBO / Change Down (4:33) - Dial 'M' for Monkey (Ninja Tune)

ARMS AND SLEEPERS
/ Matador (5:10) - Matador (Fake Chapter)
BLACKFIELD / Open Mind (3:49) - Blackfield (Koch)

FORGAS BAND PHENOMENA / La 13e Lune (extrait/excerpt: 4:30) - L'axe du fou (Cuneiform)
Lien

merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**Dense Promotion


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

ARMS AND SLEEPERS
Une vidéo pour encourager Arms and Sleepers.
A video to support Arms and Sleepers.

2010-01-04

2010-01-04: Vintskevich Quartet, [Na]palmt[h]ree, Umberto Echo, Dub Spencer and Trance Hill

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-01-04


Tiens, commençons officiellement l’année (et la semaine) avec un peu de jazz...

Hey, let’s kick off the year (and the week) with a couple of jazz CDs...


VINTSKEVICH QUARTET / Singularity (Slam Productions)

Un disque surprenant à quelques égards. D’abord, il s’agit d’un quatuor russe mené par Leonid Vintskevich (Fender Rhodes) et Nick Vintskevich (saxos). Ensuite, Singularity est un disque paradoxal, composé de pièces d’un jazz « soft » et romantique plutôt inintéressant, accolé à des pièces plus fusion, voire frôlant l’avant-garde qui elles ont du mordant. La pièce titre, en particulier, a des tripes, du groove et de l’audace. Les Vintskevich font une bonne équipe, Nick ayant un son doux et tendre qui se marie bien avec le feutré du piano électrique de Leonid.

A surprising record on a couple of levels. First, this is a Russian quartet led by Leonid Vintskevich (Fender Rhodes) and Nick Vintskevich (saxes). Second, Singularity is a paradoxical record made of rather uninteresting “soft” romantic jazz numbers mixed in with fusion-like near-avant-garde pieces with attitude. The title track, in particular, is a gutsy composition with a strong groove. The Vintskeviches make an apt pair, Nick’s smooth sound blending in suitably well with the velvety sound of Leonid’s electric piano.


[NA]PALMT[H]REE / CPACQVER (Unit Records)

Ce trio suisse au nom double brasse agréablement la cage et propose un jazz actuel vif, dansant, parfois dissonnant, rarement complaisant. Avec Fred Bürki à la batterie et la composition, Lionel Gafner à la basse et Andreas Tschopp au trombone. Très amusant et catchy - avec l’ajout de la clarinette basse de Lucien Dubuis, la dernière pièce, “Danse arctique”, a un fort côté Carlo Actis Dato irrésistible.

This double-named Swiss trio is entertainingly bold and proposes vivid, driving avant-jazz, with occasional dissonances and no complacency. With Fred Bürki on drums and composition, Lionel Gafner on bass, and Andreas Tschopp on trombone. Catchy and a lot of fun – with the addition of Lucien Dubuis on bass clarinet, the last piece, “Danse arctique,” as a strong Carlo Actis Dato feel to which I can’t resist.


Et maintenant, un peu de dub...

And now for some dub…


UMBERTO ECHO / Dub The World (Echo Beach - merci à/thanks to Forced Exposure)

Depuis Munich, Umberto Echo propose un disque de 15 versions de chansons d’artistes dub/reggae provenant de 13 pays différents. Un son plutôt laid-back, bien que dansant, atmosphérique mais pas ambiant, et une sélection d’artistes qui a de quoi plaire, dont Gentlemen, Rastasize (des Polonais), Dub Inc. (des Français), Cultura Profetica (des Portoricains ensoleillés), Stereo MCs, Smoke (des Italiens) et Dub Spencer & Trance Hill sur une composition originale (voir ci-dessous).

Out of Munich, Umberto Echo offers 15 versions of songs by dub/reggae artists from 13 countries. A laid-back sound, though driving, atmospheric though not ambient, and a strong selection of artists that includes Gentlemen, Rastasize (a Polish band), Dub Inc. (France), Cultura Profetica (Puerto Rico), Stereo MCs, Smoke (Italy) and Dub Spencer & Trance Hill with an original composition (see below).


DUB SPENCER & TRANCE HILL / Riding Strange Horses (Echo Beach - merci à/thanks to Forced Exposure)

Simplement pour son nom, ce groupe de dub suisse mérite qu’on s’y attarde! (Et vous ne voyez pas le jeu de mot, laissez un commentaire et je l’expliquerai...) Dub Spencer & Trance Hill est donc un quatuor dub qui en est à son troisième disque chez Echo Beach. Cette fois, le groupe propose un album de reprises... un peu particulières: “Man with a Harmonica” d’Ennio Morricone ouvre la séance avec flair et bon goût. Suivent des reprises déconstruites, parfois carrément abstractées, de Deep Purple (“Smoke on the Water”), des Clash (“London Calling”) et de Metallica (“Enter Sandman”), mais aussi de Falco (“Jenny”), de M (“Pop Muzik”) et même de Genesis (“Mama”), entre autres. L’approche est somme toute respectueuse mais TRÈS fortement dubifiante, au point où il ne reste parfois de la chanson originale que quelques fragments mélodiques. Certains des artistes originaux ont participé de bon groupe au projet (Martha de Martha and the Muffins, Ken Boothe, Lee “Scratch” Perry), d’autres se voient échantillonnés (Phil Collins de Genesis) ou carrément remplacés (Metallica, Deep Purple). Sympathique, mais surtout parce que c’est du bon dub, plutôt que des reprises reconnaissables. [CI-dessous: La bande annonce officielle du disque.]

If only for their wacky name, this Swiss dub band deserves some attention! (And if you don’t get their name, leave a comment and I’ll explain...) Dub Spencer & Trance Hill is a dub quartet and Riding Strange Horses is their third full length on Echo Beach. This time around, the band delivers an album of covers… peculiar ones: Ennio Morricone’s “Man with a Harmonica” opens the album in a moody, tasteful way. Then come deconstructed (at times downright abstracted) covers of Deep Purple (“Smoke on the Water”), The Clash (“London Calling”) and Metallica (“Enter Sandman”), but also Falck (“Jenny”), M (“Pop Muzik”), and even Genesis (“Mama”), among others. The approach is respectful overall, but the dubification of these songs runs WAY deep, often leaving only scraps of melodies for you to identifiy. Some of the original artists have rerecorded their vocal tracks for the project (Martha of Martha and the Muffins, Ken Boothe, Lee “Scratch” Perry), others get samples (Genesis’ Phil Collins) or downright replaced (Metallica, Deep Purple). Enjoyable, though mostly because it’s good dub, not because the covers are recognizable. [Official album trailer.]