Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2011-08-26

2011-08-25: Kaleidoscope String Quartet, Ozmo, Theo Bleckmann, No-Man


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-08-25

KALEIDOSCOPE STRING QUARTET / Magenta (Unit Records)
Un quatuor à cordes (violon, violon, alto, violoncelle) dirigé par Simon Heggendorn, un Suisse. À cheval entre le jazz et la musique contemporaine. Sympathique, bien écrit, un peu froid à l’occasion. Agréable, mais ça manque d’audace.
A string quartet (violin, violin, viola, cello) led by Swissman Simon Heggendorn. On the fence between jazz and contemporary chamber music. Nice, well written, a bit cold-sounding at times. Enjoyable, but lacks boldness.

OZMO / Ozmo (Unit Records)
Un quintette dirigé par le pianiste Vincent Membrez, avec entre autres Christian Weber à la contrebasse et le platiniste Joke Lanz. Mélange étrange de jazz suisse et d’ambiances vinyles. Dix-huit courtes pièces qui s’enchaînent en une suite quasi trip-hop. Je suis incertain de la pertinence du résultat. Je devrai peut-être y revenir.
A quintet led by pianist Vincent Membrez, including bassist Christian Weber and turntablist Joke Lanz. A strange blend of Swiss jazz and vinyl textures. 18 short tracks seguing in a quasi trip-hop suite. I’m unsure of how relevant the results are. Might have to come back to this one to get a clearer picture.

THEO BLECKMANN / I Dwell in Possibility (Winter & Winter)
J’ai d’abord connu ce grand chanteur à travers sa collaboration avec le Ben Monder Trio. I Dwell in Possibility présente Theo Bleckmann sans artifice, à nu devant un micro, dans un vaste entrepôt désaffecté, s’accompagnant à l’occasion d’un petit instrument quelconque (bol tibétain, luth). Un tour de chant qui touche aux mélodies anciennes, à quelques points forts de son répertoire et à quelques reprises (“Lord Is It Mine” de Supertramp fait office de surprise). Mais à force de douceur, Bleckmann occulte ici sa créativité, l’audace et les techniques qui font de lui un avant-gardiste. Tout de même, un disque fort agréable, qui berce, et qui met en valeur comme jamais la voix unique de ce haute-contre.
I first encountered this great singer through his collaborations with the Ben Monder Trio. I Dwell in Possibility features Theo Bleckmann naked in front of the microphone, in a vast abandoned warehouse, accompanying himself at times on small instruments (a Tibetan bowl, a lute). A recital touching on ancient melodies, highlights from his repertoire, and a few covers (Supertramp’s “Lord Is It Mine” being an uncanny surprise). However, being quiet and soft as it is, I Dwell in Possibility tends to occult the creativity, boldness and extended techniques that make Bleckmann an avant-garde artist. Still, a very enjoyable record that lulls you sweetly and highlights the beauty of this unique voice.

NO-MAN / Schoolyard Ghosts (Kscope)
Le dernier disque en bonne et due forme (à ce jour) de No-Man, et ma première prise de contact avec ce groupe (Tim Bowness et Steven Wilson), même si j’aime bien les projets de Wilson en général. Le terme “pop” souvent associé à ce duo m’avait tenu à l’écart jusqu’à aujourd’hui. Mal m’en a pris. Je découvre ici un disque très élégant, qui me rappelle le meilleur de Talk Talk, un disque tendre d’ambiances mélancoliques et de chansons douces-amères, avec des pointes sauvages qui rappellent qu’aucun projet de Wilson ne se limite à une seule avenue.
The latest bona fide album (to date) from No-Man, and my first encounter with this band (Tim Bowness and Steven Wilson), even though I generally like Wilson’s projects. The “pop” label often tagged on this duo had kept me at bay until today. I was wrong not to approach sooner. I’m discovering a very elegant record, strongly reminiscent of Talk Talk’s finest music, a tender record of melancholic moods and sweet-and-sour ballads, with agressive jerks that remind us that no Wilson project ever sticks to a single easily-defined direction.

2011-08-25

2011-08-24: Sculpting the Air, Klaus Schulze


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-08-24

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Sculpting the Air: Modern Works for Wind Instruments (Navona)
Une compilation d’œuvres pour ensembles à vents. La sélection traverse les générations (de Samuel Barber, qui aurait 101 aujourd’hui, à Barry Seroff qui en a 33), les formes (de la sonate classique à des formes très ésotériques) et les instrumentations (duo et sextette de flûtes, quintettes à vent, quatuor de trombone, etc.). “Summer Music” de Barber a bien vieilli et l’interprétation du quintette Solaris lui rend justice. La “Chemical Suite” de Jan van der Roost propose des idées courtes mais bien développées. Par contre, “Genealopaedie” de Juan Sebastian Lach Lau manque totalement la coche, avec son miasme de citations des “Gymnopédies” de Satie et de textures atonales - une mauvaise idée au demeurant.
A compilation of works for wind ensembles. The selection crosses generations (from Samuel Barber who would be 101 years old today to Barry Seroff who is 33), forms (from a classical sonata to highly esoteric forms), and instrumentations (flute duo and sextet, wind quintets, trombone quartet, ec.). Barber’s “Summer Music” is aging well, as Solaris Quintet’s performance shows. “Jan van der Roost’s “Chemical Suite” features short but well-developed ideas. However, Juan Sebastian Lach Lau’s “Genealopaedie” misses the mark, wildly, with its miasma of quotes from Satie’s “Gymnopédies” and atonal tetures - a ill-advised idea to start with.

KLAUS SCHULZE / Live at Klangart (Revisited)
Enregistré en concert en 2001, d’abord paru en 2001 en deux volumes, puis réédité par Revisited en un disque double. Live at Klangart présente Klaus Schulze au sommet de sa forme. En fait, il s’agit de l’un des meilleurs disques de Schulze autour du tournant du millénaire. Il réussit à être tour à tour inventif, accrocheur et tendre. Contrebasse, violoncelle, voix féminine s’ajoutent par échantillonnage aux longues plages musicales parfois très rythmées. Un concert tout à fait satisfaisant, bien que long.
Recorded live in 2001, first released that same year as two separate volumes, later reissued by Revisited as a 2-CD set. Live at Klangart features Klaus Schulze at the top of his game. This is one of his best releases around the turn of the millennium. He manages to be in turn innovative, catchy, and sweet. Doublebass, cello and female vocals are added (through sampling) to the long, often beat-driven tracks. A totally satisfying performance, though a bit long.

2011-08-24

2011-08-23: Tran(ce)formation Quartet, Trophies, Scanner/Rothenberg, SchnAAk, Klezmerson


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-08-23


TRAN(CE)FORMATION QUARTET / Entrance (Leo Records)
Décidemment, Leo Feigin est récemment tombé sur un filon italien. Après le groupe Telegraph (voir l’entrée du 2011-08-22), voici qu’il nous fait découvrir le Tran(ce)formation Quartet, un splendide groupe qui mélange jazz et influences perses et indiennes. Le groupe consiste en une flûtiste qui joue aussi du bansuri, un guitariste, un bassiste et un batteur qui joue aussi des tabla et des tambours sur cadre. Cet alignement propose cinq compositions originales, par trois des quatre membres du groupe, plus une pièce de Mal Waldron qui a droit à un arrangement aérien tout à fait splendide. Une sixième pièce propose une version augmentée du groupe, avec un jour de cor, une violoniste, une violoncelliste, un clarinettiste et un tubiste en prime. Cette pièce, “Addio Solo”, marque le point culminant de l’album, avec un arrangement riche et une mélodie simplement parfaite.  [Ci-dessous: un extrait de l’album.]
It seems Leo Feigin recently stumbled upon Italian gold. After Telegraph (see the entry marked 2011-08-22), he unveils Tran(ce)formation Quartet, a superb group blending jazz with Persian and Indian influences. The line-up includes a flutist (also playing bansuri), a guitarist, a bassist, and drummer also playing tabla and frame drums. This line-up delivers five originals (three of the four members contribute to the songwriting) and one Mal Waldron piece beautifully revisited in an aerial arrangement. A sixth track features the quartet augmented by horn, violin, cello, clarinet, and tuba. This track, “Addio Solo,” with its lush arrangements and perfect melody, is the album’s best moment.  [Below: A short audio snippet from the album.]

TROPHIES / Become Objects of Daily Use (Monotype)
Étrange projet de “speech-singing” dirigé par l’électronicien Alessandro Bosetti, entouré du guitariste fretless Kenta Nagai et du batteur Tony Buck (des Necks). Le concept: Bosetti lit des poèmes de son crû, avec force répétitions pour créer des impressions de couplets et refrains; Nagai suit précisément la rythmique des mots prononcés (mais pas leur hauteur - là, on serait tombé carrément dans le territoire de René Lussier), tandis que Buck improvise en mode free jazz. Cela donne une musique étrange, à la fois désincarnée (le ton de Bosetti) et organique. L’idée est bonne, mais elle lasse au cours de ces 55 minutes (huit pièces) somme toute monotones.
A strange speech-singing project led by electronician Alessandro Bosetti, backed by fretless guitarist Kenta Nagai and drummer Tony Buck (of The Necks). The concept: Bosetti reads his poems, using repetitions to create a sense of verses and choruses; Nagai precisely follows the rhythms formed by Bosetti’s syllables (but not their pitch – that would have taken us straight into René Lussier territory), while Buck improvises in free jazz mode. The resulting music is strange, both disembodied (Bosetti’s deadpan delivery) and organic-sounding. A good idea that sadly wears thin in the course of these monotonous 55 minutes.

SCANNER + DAVID ROTHENBERG / You Can’t Get There from Here (Monotype)
Une collaboration entre l’électronicien Robin Rimbaud (Scanner) et le clarinettiste basse David Rothenberg, fan des chants de baleine (voir sa série Whale Music). Un disque très accessible - Rothenberg affectionne les mélodies, inventives soit, mais mélodies tout de même. Sympathique, avec des élans trip-hop (“Where Do You Run To?”) et des ambiances à cheval entre l’électro chill et l’ambiant expérimental.
A collaboration between electronician Robin Rimbaud (Scanner) and bass clarinetist whale song fan David Rothenberg (see his Whale Music series). Very accessible music - Rothenberg likes melodies. A fun record, with trip-hop leanings (“Where Do You Run To?”) and moods on the fence between the chill room and the experimental venue.

SCHNAAK / Wake Up Colossus (Discorporate - merci à/thanks to Dense Promotion)
Woo-hoo! Parlez-moi d’un disque qui décape, le sourire aux lèvres! SchnAAk est le duo de Mathias Jähnig (de The season Standard) et Johannes Döpping (batteur de Kayo Dot). Tous deux jouent de plusieurs instruments et chantent dans ce duo avant-rock/pop-démente à l’univers schizophrène au possible. Regardez la pochette: ce mignon petit singe a des dents! Wake Up Colossus propose des chansonnettes pop aux soubresauts math-rock et de l’avant-prog version lo-fi. Les aiguilles dans le rouge, le tempo dans le tapis.  [Ci-dessous: Tout l’album en écoute libre sur bandcamp!]
Woo-hoo! Now, THAT’s a record that will peel off the paint without stripping your smile away! SchnAAK is the duo of Mathias Jähnig (of The Season Standard) and Johannes Döpping (Kayo Dot’s drummer). Both play several instruments and sing in this avant-rock/weird-pop outfit. A schizophrenic soundworld. Just look at the cover: this cute little monkey has teeth, you know! Wake Up Colossus features pop songs overtaken by math-rock fits and lo-fi avant-prog numbers. Needles in the red, lightning-fast beats, and a whole lot of fun.  [Below: Stream the whole album on bandcamp for free!]

KLEZMERSON / Siete (Tzadik)
Un groupe d’avant-rock qui mélange musique klezmer et... mexicaine?!? Ouaip. Klezmerson, septette de Mexico, a tout à fait sa place dans la série Radical Jewish Culture de l’étiquette Tzadik: un avant-rock aux guitares et à la section rythmique mordantes, avec aussi piano, accordéon, flûte, saxo, clarinette et percussions latines. La très jolie chanson “Se Va” détonne par sa retenue et son élégance, le reste du disque étant plus sale et puissant que cette ballade. Sympa.
An avant-rock band that blends klezmer with… Mexican folk music?!? Yep. Mexico City-based septet Klezmerson fit perfectly in Tzadik’s Radical Jewish Culture series: heavy guitars and rhythm section, plus piano, accordion, flute, sax, clarinet, and latin percussion, fusing genres with gusto and attitude. The pretty ballad “Se Va” doesn’t fit well in the track list, otherwise powerful and dirtier. A fun record.

2011-08-23

Délire actuel, 2011-08-23


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 23 août 2011
Broadcast of August 23, 2011

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Musique contemporaine: Des douces hauteurs de la composition de Phlilp Schroeder à l’étrange exotisme des œuvres d’Andy Akiho, en passant par une nouvelle pièce de John Luther Adams et une rétrospective sur Charlie Morrow.
Contemporary Music: From the peaceful heights of Philip Schroeder’s composition to the odd exoticism of Andy Akiho’s, through a new work from John Luther Adams and a Charlie Morrow retrospective.

PHILIP SCHROEDER / Sky Blue Dreams (11:17) - Passage Through a Dream (Innova)
PRISM QUARTET / Stink Up! (Polyprism 1) (1:06) + Stink Up! (Polyprism 2) (1:01) [comp.: Nick Didkovsky) - Dedication (Innova)

ANDY AKIHO / Hadairo (7:43) + No One to Know One (6:55) - No One to Know One (Innova)

QUATUOR BOZZINI / Le mensonge et l’identité: 2e mouvement (16:52) - Le mensonge et l’identité (Collection QB)

JOHN LUTHER ADAMS / Four Thousand Holes (extrait/excerpt: 21:30) - Four Thousand Holes (Cold Blue Music)

ZEITGEIST / Kuiper Belt Wamfle [comp.: Ann Milikan] (2:43) + Stück [comp. Philip Blackburn] (2:34) + Ineffable [comp.: Mike Olson] (2:29) - Here and Now (Innova)

CHARLIE MORROW / Book of Hours of Catherine of Cleves (extrait/excerpt: 16:00) - Toot! (XI Records)


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

JOHN LUTHER ADAMS
La bande-annonce d’un documentaire sur la musique d’Adams.
Teaser for a film on Adams’ music.

QUATUOR BOZZINI
En répétition pour Le mensonge et l’identité.
Rehearsing Le mensonge et l’identité.

Délire musical, 2011-08-23


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
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Édition du 23 août 2011 (rediffusion le 29 août)
Broadcast Date: 23 août 2011 (rebroadcasted on August 29)

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: ELECTRIC BIRD NOISE / Country Morning Wake Up Call - The Silber Sessions (Silber Records)

ESMERINE / A Dog River (3:31) - La Lechuza (Constellation)
STRINGS OF CONSCIOUSNESS / Forest of Spades (4:01) - Fantomastique Acoustica (PIAS Digital)
DAVID BEDFORD / The Phaeacian Games (3:44) - The Odyssey Live (Gonzo Multimedia)

YES / Fly From Here Pt. 1: We Can Fly (6:00) - Fly from Here (Frontiers Records)
JON ANDERSON / Understanding Truth (2:24) - Survival and Other Stories (Gonzo Multimedia)
*LITTLEBOW / It's Too Steep to Climb (For a Really Cheap Horse) (3:02) - The Edge Blown Aerophone (Second Language)

UMPHREY’S MCGEE / Bridgeless (5:13) - Hall of Fame: Class of 2010 (Hanging Brains)
ANEKDOTEN / Seljak (5:07) - Gravity (Stickman Records)
ZU / Erineys (3:43) - Carboniferous (Ipecac)

ANDRÉ DUCHESNE / Avril-mai (extrait/excerpt: 3:00) - Locomotive (Ambiances Magnétiques)


Merci à/thanks to:



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

rien pour ce soir!
nothing tonight!

2011-08-22: Kim Cascone, Robinson/Petit, Telegraph, MoHa!



2011-08-22

KIM CASCONE / The Knotted Constellation (Fourteen Rotted Coordinates) (Monotype)
Un disque court (33 minutes) présentant une seule œuvre constituée d’événements sonores discrets reliés ensemble par de la friture - un exercice de zapping, ou plutôt un déplacement rapide d’un ensemble de coordonnées à l’autre. Kim Cascone a toujours composé avec tact et le fait encore ici. Pourtant, cette pièce conserve un caractère froid et détaché qui me déçoit un peu. Il faut dire que j’apprends le décès de Jack Layton pendant son écoute, ce qui teinte inévitablement ma perception.
A short record (33 minutes) featuring a single work made of discrete soud events tied together with interferences – a zapping exercise, or rather short moves from one set of coordinates to the net. Kim Cascone has always displayed a high level of care in his compositions. Yet, this piece remains cold and detached, which bothers me a bit. I should say though that I learned the death of Jack Layton while listening to it, and this inevitably coloured my perception of the music.

EUGENE S. ROBINSON & PHILIPPE PETIT / The Crying of Lot 69 (Monotype)
Sur ce disque, Eugene S. Robinson (d’Oxbow) narre. Il ne chante pas, il ne hurle pas, il raconte. Oui, je suis un peu déçu. Cela dit, il raconte une histoire morbide qui lui sied bien et qui captive. Et les ambiances sonores que tisse Philippe Petit habillent avec justesse la stature des mots. Petit est ici en mode collaboration, jouant avec les contributions de Rhys Chatham, Helena Espvall et Hervé Vincenti comme s’il s’agissait d’instruments en propre. The Crying of Lot 69 n’est pas un disque marquant, ni pour l’un, ni pour l’autre des protagonistes, mais il accomplit loyalement son mandat: raconter.
On this record, Eugene S. Robinson (of Oxbow) narrates. He doesn’t sing, he doesn’t scream, he tells. Yep, I’m a bit disappointed. However, he tells a morbid tale that fits him well, a tale that captivates the attentive listener. And Philippe Petit weaves sonic ambiences that dress up nicely the words. Here, Petit is in collaboration mode, playing contributions from Rhys Chatham, Helena Espvall, and Hervé Vincenti as if they were instruments in their own right. The Crying of Lot 69 is not a major opus, for neither protagonist, but it faithfully fulfills its mission: to tell a tale.

TELEGRAPH / Telegraph (Leo Records)
Telegraph est un trio italien composé de Giovanni Francesca (guitare), Aldo Galasso (batterie) et Dario Miranda (basse). Ils utilisent aussi des électroniques. Cet éponyme présente un trio sensible, à la frontière entre le jazz actuel et le rock ambiant. J’entends dans le jeu de Francesca et dans la facture sonore du groupe quelque chose de Mark O’Leary. Des compositions précises mais souples, aux thèmes insidieux. Une très belle découverte.  [CI-dessous: Un extrait de l’album.]
Telegraph is an Italian trio consisting of Giovanni Francesca (guitar), Aldo Galasso (drums) and Dario Miranda (bass). They also use electronics. This eponymous CD features a sensitive sound on the fence between avant-jazz and ambient rock. In Francesca’s playing and the group’s overall sound, I hear something of Mark O’Leary. Precise yet flexible compositions with insidious themes. A very nice discovery.  [Below: An audio snippet from the album.]

MOHA! / Meiningslaust Oppgulp (A Singles Compilation) (Rune Grammofon - merci à/thanks to Dense Promotion)
Meiningslaust Oppgulp compile huit pièces parues sur cinq 45 tours (de 7” à 10”) entre 2008 et 2011. Le duo formé par Anders Hana (guitare) et Morten J. Olsen (batterie) y est partout virulent, puissant, carrément dément. Avec des moments calculés de parfait silence (“Eg blei sogen av ein atterganger”). Un disque qui matraque les oreilles en mode math/trash-rock instrumental, avant de se conclure par une chanson qui sonnerait presque comme une reprise d’Elvis Costello. Presque.
Meiningslaust Oppgulp compiles eight tracks released between 2008 and 2011 on five different 45 rpms (from 7” to 10”). The duo consisting of Anders Hana (guitar) and Morten J. Olsen (drums) is virulent, powerful, and downright mad throughout the material. With calculated moments of perfect silence (“Eg blei sogen av ein atterganger”). This record smashes away at your ears in full instrumental math/trash rock mode, before concluding on a song that could almost sound like an Elvis Costello cover. Almost.