Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2011-08-05

2011-08-04: Antonio Quijano Quartet, Park/Coates/Schroeder, Ghédalia Tazartès, Human Instinct


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-08-04

ANTONIO QUIJANO QUARTET / Songs from Another Blue Planet (Slam Productions)
Le bassiste électrique Antonio Quijano présente un quartet incluant le saxo Paul Dunmall (de Mujician), le guitariste électrique Philip Gibbs et le batteur Marco Anderson. Deux sessions de jazz fusion improvisé, dont l’une à laquelle Antonio n’a pas pu assisté, mais a ajouté une partie de basse par la suite, en une prise. Ce disque brasse beaucoup, dans un style free-jazz-rock qui m’a souvent laissé sur ma faim ailleurs (je pense à quelques disques sous étiquette Moonjune et au 21st Century Bop de Marco Anderson chez Slam), mais ici, la recette tient. Il faut dire que Quijano est un bassiste fluide et imaginatif. Cela dit, je préfère Dunmall lorsqu’il est moins rangé.
Electric bassist Antonio Quijano presents a quartet featuring reedsman Paul Dunmall (of Mujician), electric guitarist Philip Gibbs, and drummer Marco Anderson. Two improvised fusion jazz sessions, one of which Antonio was unable to attend – he added in his bass parts later, in one-take overdubs. This records moves a lot of air, in a free-jazz-rock style that has often left me unsatisfied elsewhere (I’m thinking of a few titles on Moonjune Records and Anderson’s own 21st Century Bop on Slam), but here, the recipe holds up. Quiano is a fluid and crwative bassist, and that helps. However, Dunmall sounds too “straight” here.

HAN-EARL PARK, BRUCE COATES & FRANZISKA SCHROEDER / io 0.0.1 beta++ (Slam Productions)
Une collaboration improvisée entre le guitariste Han-earl Park, le saxophoniste (alto et sopranino) Bruce Coates, la saxophoniste (soprano) Franziska Schroeder… et io 0.0.1 beta++, un automate. Cette créature mécanique, présente physiquement sur scène et commandée par un ordinateur intégré à son “corps”, interagit et improvise avec les improvisateurs humains. Ce quatuor (ou faux-quatuor, à la limite) propose des improvisations libres exigeantes faisant appel à de nombreuses techniques étendues, des pièces aux gestes décomposés, aux timbres déstabilisants, mais à la synergie impressionnante.
A free improvisation collaboration between guitarist Han-earl Park, (alto/sopranino) saxophonist Bruce Coates, (soprano) saxophonist (Franziska Schroeder,… and io 0.0.1 beta++, an automaton. This mechanical creature is physically present on stage and commanded by a computer sitting inside its “body.” And it interacts and improvises with the human improvisers. This quartet (or faux-quartet, if you prefer) performs demanding free improvisation calling on a range of extended techniques. Pieces of dismantled gestures, destabilizing timbres, and impressive synergy.

GHÉDALIA TAZARTÈS / Repas froid (Pan - merci à/thanks to Dense Promotion)
Un nouvel album qui sonne comme un vieil album. Repas froid est constitué d’enregistrements faits à la fin des années 70 et au début des années 80, inédits sous cette forme mais déjà parus autrement, semble-t-il. Je ne connais pas toute la discographie de Ghédalia Tazartès (mais j’y travaille, croyez-moi). Cela dit, je reconnais ici des sources sonores utilisées dans Ante-Mortem, son splendide disque de l’année dernière. Est-ce que ça me dérange? Non. Néanmoins, Repas froid lui est inférieur en ceci que le collage sonore, cette fois-ci, n’arrive pas à générer son propre sens. Je n’en ai tiré rien de plus qu’un collage disparate de sources - intéressant parce que très iconoclaste, à l’image du personnage qu’est Tazartès, mais moins réussi à titre d’œuvre. Paru sur vinyle seulement.
A new album that sounds like an old one. Repas froid (“cold meal”, although “cold cuts” would also do) is pieced from recordings made in the late ‘70s/early ‘80s, unreleased in this guise but previously released in other forms, it seems. I’m not familiar with all of Ghédalia Tazartès’ records (but I’m working on it, believe me), but I do recognize sound sources that were used in bits of Ante-Mortem, the man’s splendid record from last year. Does it bother me? No. Still, Repas froid is weaker than Ante-Mortem, because here the sound collage doesn’t manage to generate its own meaning. I didn’t get more from it than a disjointed collage – interesting in itself due to its highly iconoclastic nature, faithful to Tazartès’ persona, yet less successful as a work of art. Released only in LP format.

HUMAN INSTINCT / Burning Up Years (Sunbeam Records - merci à/thanks to: Forced Exposure)
Directement de la scène rock néo-zélandaise des années 60-70, l’étiquette Sunbeam réédite les trois albums du groupe Human Instinct qui, après une carrière avortée en Angleterre, est retourné dans sa terre natale pour devenir une légende underground du rock psychédélique. Burning Up Years est un premier effort: son médiocre, présence de reprises (quoique “You Really Got Me” est approchée de manière originale, lente, avec une partie de chant décalée). Un son puissant, plus près des “big heavies” sud-africains que de ce qui se faisait en N.-Z. à l’époque. Mais rien de génial ici. Même le guitariste Billy Te Kahika, le membre le plus connu du groupe, s’avère parfois carrément mauvais.
Directly from New Zealand’s ‘60s/’70s rock scene, Sunbeam Records has reissued all three albums by Human Instinct, a band who, after an aborted career in the UK, went back home to become an underground psychedelic rock legend. Burning Up Years is their debut LP, and it shows: mediocre sound, covers (although “You Really Got Me” gets a novel treatment, slowed down, with off-beat vocals). Powerful sound, closer to South Africa’s “big heavies” than then-current NZ productions. However, it’s not really a good record. Even guitarist Billy Te Kahika, the band’s best known name, turns in a boring solo or two.

2011-08-04

2011-08-03: Klaus Schulze


2011-08-03

KLAUS SCHULZE / La Vie électronique 9 (MIG)
On peut argumenter sur la qualité du travail de Klaus Schulze dans les années 80. Si on ne s’attache pas exagérément à ces premiers disques, on conviendra qu’il a réussi quelques solides albums pendant cette période. La compilation triple La Vie électronique 9 réunit des enregistrements du milieu des années 80, tous disponibles précédemment uniquement dans les coûteux coffrets Jubilee Edition et Ultimate Edition. On y trouve un concert complet de 1982 (période préparatoire à Audentity) incluant une version revisitée de “Ludwig” (sur X). Le reste de ce triple consiste en expérimentations en studio. Certaines sont très rythmées, d’autres très abstraites, voire bruitistes (“Kompromisslose Inventions”). La longue “National Radio Waves” (53 minutes) rappelle l’approche adoptée pour Dreams. Correct, mais ce volume n’est clairement pas le plus intéressant de la série.
One can argue about the quality of Klaus Schulze’s work in the ‘80s. However, if you don’t get overly attached to his first records, you may have to admit that he did release some strong material in that era. The triple set La Vie électronique 9 culls recordings from the mid-‘80s that have been previously available only in the costly boxsets Jubilee Edition and Ultimate Edition. There’s a complete live concert from 1982 (pre-Audentity) featuring a revisited version of “Ludwig” (from X). The rest of this 3-CD set consists in studio experiments. Some are beat-driven, others are very abstract (“Kompromisslose Inventions”). The lengthy “National Radio Waves” (53 minutes) is similar in approach to the material found on Dreams. An okay volume, but clearly not the best in this series.

2011-08-02

Délire actuel, 2011-08-02


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 2 août 2011
Broadcast of August 2, 2011

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Parcours libre: Deux heures de musique expérimentale triée sur le volet, sans thématique ni objectif autre que de transporter vos oreilles dans une dimension sonore différente.
Freestyle Journey: Two hours of carefully selected experimental music – no theme or goal other than to drag your ears into a different aural dimension.

PAS/HATI present P.H.A.S.T.I. / Stage 1: Theta Waves (8:19) + Stage 4: Delta Waves (5:40) - The Stages of Sleep - A Metaphor for Torun (Alrealon Musique)
*NOISEPOETNOBODY & VANCE GALLOWAY / It Leads Deep into the Mountain Core (4:57) - Uranium 238 (Lens Records)

MARCUS FJELLSTRÖM / LM-101 (2:23) - Library Music 1 (Kafka Garden)
*VALERIO TRICOLI & THOMAS ANKERSMIT / Zwerm voor Tithonus (11:01) - Forma II (Pan)

MARTIN TÉTREAULT / Matériaux 5-6-7-8 (3:45) + Matériaux 1-6-13-8 (3:20) - Points, lignes avec haut-parleurs (Oral)
*JOHANNES HELDÉN / Cold Open (7:22) - Title Sequence (Ideal Recordings)

THERESA TRANSISTOR / Espace au bord (11:45) - Theresa Transistor (éditions OHM)
**MARCUS FJELLSTRÖM / Bis einer Weint (5:37) - Schattenspieler (Miasmah)

MARCUS FJELLSTRÖM / LM-118 (4:05) - Library Music 1 (Kafka Garden)
HARLEY GABER / In Memoriam 2010: Threnody and Prayer (10:29) - In Memoriam 2010 (Innova)
MARCUS FJELLSTRÖM / LM-102 (2:23) - Library Music 1 (Kafka Garden)

***NETHERWORLD / Aurora Performs Its Last Show (9:25) - Over the Summit (Glacial Movements)

Merci à/thanks to:
***John Bourke P.R.


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

NOISEPOETNOBODY & VANCE GALLOWAY
En concert, 2010.
Live 2010.

MARTIN TÉTREAULT & LE QUATUOR DE TOURNE-DISQUES
Vidéo sur une pièce avec le quatuor et le batteur Michel Langevin.
Video documenting a piece for Tétreault’s Turntable Quartet and drummer Michel Langevin.

Délire musical, 2011-08-02


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 2 août 2011 (rediffusion le 8 août)
Broadcast Date: 2 août 2011 (rebroadcasted on August 8)

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: *LITTLEBOW / It’s Too Steep to Climb (For a Really Cheap Horse) - The Edge Blown Aerophone (Second Language)

**JESSE MANLEY / Devil’s Red (3:32) - Devil’s Red (ind.)
PETER BLEGVAD / Something Else (Is Working Harder) (4:23) - Just Woke Up (ESD)
TRACTEUR JACK / La Fille du Président (3:01) - Paris-Roberval (ind.)
***CAB CALLOWAY / Minnie the Moocher (3:11) - Watch the Closing Doors, Vol. 1 (Year Zero)

*LITTLEBOW / For Thijs (4:31) - The Edge Blown Aerophone (Second Language)
FOCUS / Sylvia (3:32) - Focus III (EMI)
ACQUA FRAGILE / Mass-Media Stars (6:53) - Mass-Media Stars

THE NERVE INSTITUTE / “La Jalousie” (7:53) - Architects of Flesh-Density (altrOck)
BOB DRAKE / Haunted Land (2:10) - Little Black Train (ReR Megacorp)

***JOSEPHINE FOSTER / Second Sight (3:52) - This Coming Gladness (Bo’Weavil)

Merci à/thanks to:
*John Bourke P.R.
**XO Publicity


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

JESSE MANLEY
Plusieurs chansons de l’album Devil’s Red en écoute libre au lien ci-dessous.
Several cuts from the Devil’s Red CD available for streaming at the link below.

TRACTEUR JACK
La bête sur scène. Surveillez la contrebasse.
The live phenomenon. Look at that doublebass go!
Tracteur Jack: Paris-Roberval from OutaouaisTwist.com on Vimeo.


2011-08-01: Emo Albino, Hobocombo, Aidan Baker, Next Stop: Horizon, Rotfront

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-08-01

EMO ALBINO / Lady Lord (Sofa)
Emo Albino est un duo d’improvisation libre formé d’Ingar Zach et d’Ivar Grydeland, les deux fondateurs de l’étiquette Sofa, les deux tiers du groupe Huntsville et deux membres du collectif No Spaghetti Edition. Ces deux-là se fréquentent musicalement depuis longtemps. Lady Lord est un court disque (30 minutes) offrant une seule pièce enregistrée au festival de jazz de Kongsberg en 2010. Une improvisation qui se déroule principalement dans les graves, pleine de fréquences subtiles qui interagissent sans se soucier de mélodies ou de rythmiques. Une interaction très dense, même si la musique est dépouillée. Convaincant.
Emo Albino is a free improvisation duo consisting of Ingar Zach and Ivar Grydeland, the co-founders of the Sofa label, two thirds of the groupe Huntsville, and two long-standing members of No Spaghetti Edition. These two have been playing together for a long time. Lady Lord is a short record (30 minutes) featuring a single improvisation recorded at the Kongsberg jazz festival in 2010. The improvisation unfolds mostly in the bass register, with plenty of subtle frequencies interacting without a care for melody or rhythm. Very dense listening from these two, although the music itself is pretty stripped down. A convincing effort.

HOBOCOMBO / Now that it’s the opposite, it’s twice upon a time (Trovarobato Parade - merci à/thanks to Dense Promotion)
Hobocombo est un sympatique groupe hommage à Moondog, avec le batteur Andrea Belfi, la contrebassiste Francesca Baccolini et le guitariste Rocco Marchi. Un autre disque court (une demi-heure), avec sept compositions de Moondog revisitées en mode néo-psychédélique léger. Créatif et approchable.
Hobocombo is a fun Moondog tribute band featuring drummer Andrea Belfi, doublebassist Francesca Baccolini and guitarist Rocco Marchi. Another short record (half an hour), with seven Moondog titles revisited in a light neo-psychedelic style. Creative and approachable.

AIDAN BAKER / Still Life (Primary Numbers - merci à/thanks to Forced Exposure)
Aidan Baker est surtout connu pour ses drones multicouches et le sludge rock expérimental de son groupe Nadja. Le voici dans un contexte tout autre: quatre pièces pour piano, basse acoustique et batterie, tous joués par lui. Quatre compositions longues et répétitives qui font beaucoup penser à The Necks et à Bohren und der Club of Gore. Malheureusement, Baker n’est pas aussi habile sur ces instruments qu’à la guitare électrique et il n’arrive pas ici à manier la répétition et la longueur d’une manière aussi fascinante que The Necks. “Complex Iconographical Symbiology” est particulièrement lassante. Par contre, “Still Lives” est plutôt bien réussie.
Aidan Baker is best known for his multilayered drones and the experimental sludge rock of his band Nadja. Here he is in a completely different context: four compositions for piano, upright bass and drums, all played by him. Four long, repetitive pieces that bring to mind The Necks and Bohren und der Club of Gore. Sadly, Baker is not as crafty on these instruments than on electric guitar, and he fails to use repetition and duration in as fascinating a way as The Necks. “Complex Iconographical Symbiology” gets particularly long and tiresome. However, “Still Lives” is pretty well thought-out and executed.



NEXT STOP: HORIZON / We Know Exactly Where We Are Going (Tapete Records - merci à/thanks to Forced Exposure)
Ce duo suédois propose un premier album charmant aux influences variées. Chansons pop à saveur vaudeville ici, fanfaronne là. Il y a de tout ici, chaque pièce développant sa propre personnalité (la présence d’un chanteur et d’une chanteuse ouvrant les possibilités). Ainsi, “Ship in a Bottle” adopte la fragilité et le caractère aérien du meilleur de Patrick Watson, alors que “Tiny Wings” a l’aspect coquin de CocoRosie. Si les multiples influences retraçables au fil des chansons sont plus ou moins bien assimilées, elles forment un tout agréable et conséquent, qui plaira aux fans de chanson pop originale. Les moments forts abondent, la qualité d’écriture est là, les arrangements sont créatifs. Je suis prêt à parier que le deuxième album de Next Stop: Horizon sera mémorable. Déjà que celui-ci est très réussi.  [Ci-dessous: Quelques extraits de l’album.]
This Swedish duo delivers a charming debut album steeped in a diverse mix of influences. Pop songs with a vaudeville twist here, a circus-like feel there. There’s a little bit of everything on this record, each track developing its own personality (the presence of male and female singers helps in that regard). “Ship in a Bottle” goes for the fragile aerial feel of Patrick Watson at his best, while “Tiny Wings” is tricky and sweet like a CocoRosie track - to point only two cases. Though there are multiple half-digested influences identifiable along the tracklist, they form an enjoyable and consequent whole that will appeal to fans of original/alternative pop. Highlights abound, the songwriting is strong and the arrangements, creative. I’m willing to bet that Next Stop: Horizon’s next album will be memorable. This one’s already quite a treat!  [Below: Three sound clips from the album.]

ROTFRONT / VisaFree (Essay Recordings - merci à/thanks to Forced Exposure)
Il y a deux ans presque jour pour jour, je recevais Emigrantski Raggamuffin, le premier disque de la troupe ukraino-berlinoise Rotfront. Voici enfin un deuxième opus. VisaFree est tout à fait en ligne avec son précédesseur: une pop internationale qui s’inspire autant du krautrock que du folk des Balkans ou de l’électro-pop française. Tout un melting-pot que ce groupe qui embrasse d’un même élan Russes, Juifs, Gitans, Allemands et Turques. VisaFree est un tantinet moins relevé que l’excellent Emigrantski Raggamuffin, mais tout de même, il y a beaucoup de plaisir à avoir entre le faux-grec/russe de “Sigaretta,” l’hymne “Gay, Gipsy & Jew”, le côté forain de “VisaFree” et l’étrange hommage aux Beastie Boys “No Sleep Till Berlin”.  [Ci-dessous: Écoutez tout l’album en flux.]
Two years ago almost to the day dropped on my doorstep Emigrantski Raggamuffin, the debut album by Ukrainian/Berlinese troupe Rotfront. Finally, we have a follow-up. VisaFree carries on in the same vein as its predecessor: world-beat pop drawing inspiration in equal parts from krautrock and Balkanese folk or French electro-pop. It’s quite a melting pot actually, with Russians, Jews, Gypsies, Germans and Turks welcomed in with open arms. VisaFree is a tad bit weaker than the excellent Emigrantski Raggamuffin, but still, there’s a lot of fun to draw from the faux-Greek/Russian stylings of “Sigaretta,” the anthemic “Gay, Gipsy & Jew,” the fair-like “VisaFree” and the strange Beastie Boys tribute “No Sleep Till Berlin.”  [Below: Stream the whole album.]